dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

7.6.03

( 11:26 )

Lettre à mon premier fils

À toi qui est venu à moi une nuit de printemps, qui m'a fait découvrir le sens du mot aimer sans limite et qui m'a appris le vrai don de moi-même, celui sans retour ni attente sinon ton envol. À toi qui est venu pour m'apprendre tant de choses, à toi par qui l'impuissance et la culpabilité me sont venues aussi. À toi que je ne réussis jamais à aimer de la bonne façon ou au bon moment.

J'aurais tant voulu t'offrir un monde aussi doux et juste que celui que nous lisions ensemble, savoir répondre à tes questions sans fin, te protéger du loup, t'offrir un refuge à l'épreuve de la cruauté et de l'injustice.

J'ai échoué.

Ou peut-être était-ce justement ce qu'il me fallait faire ? Peut-être la vie a-t-elle d'autres plans pour toi dans lesquels je ne suis qu'une toute petite escale ?

Il y a tellement de choses que je voudrais que tu comprennes maintenant mais sans doute n'est-ce pas le moment.

Dans cet amour sans limite, il aura fallu que je trouve les miennes, dans ce désir de toute-puissance j'aurai entrevu l'absurdité de vouloir tout contrôler. Il me reste encore à trouver grâce à mes yeux, à trouver la paix du coeur et de l'esprit, c'est mon chemin.

Ton chemin je ne le connais pas mais si je veux être là pour toi il faut que je me préserve. Te dire non quand il le faut, même quand ça te fait mal, est la seule façon que je pourrai y arriver, pour savoir te dire oui au bon moment.

Ce matin j'aimerais juste pouvoir t'innoculer la justesse et l'amour de ces mots c'est pourquoi je te les souffle avec toute la douceur et la force de mon amour.
# 95405195   L'insomniaque

( 01:09 )

I did it again !

Je ne sais pas si j'ai été courageuse, inconsciente ou têtue. Probablement une pincée de chacun de ces ingrédients mais au bout de la ligne je l'ai fait et j'en suis revenue... crevée mais fière. Je dois quand même avouer que cette année je l'ai trouvé plus éprouvant qu'il y a deux ans. Peut être parce que le trajet était un peu différent, peut-être parce que je suis un peu moins en forme qu'à l'été 2001, peut-être aussi parce que pour me rendre au départ j'avais un bon 10 km à l'aller et au retour, alors que la dernière fois j'étais beaucoup plus proche. En ce moment je vous écris et je sens mes jambes complètement raides de cet effort soutenu que je leur ai imposé ce soir.

Que dire de plus, sinon que Montréal est magique quand les rues nous appartiennent, que les gens sont bien sympas dans leur façon de nous encourager au passage, que la traversée du Jardin Botanique dans le noir presque total, à respirer les odeurs et à sentir les ombres de toute cette végétation tout en pédalant fut un moment magnifique et que les gens qui participent au tour sont simples et ne se prennent pas au sérieux, que c'est très chouette de voir des enfants, des parents, des adolescents et même des personnes du troisième âge pédaler joyeusement dans un immense peloton. Oh, et bien sûr que l'organisation et les bénévoles qui nous entourent, nous dirigent et nous sécurisent sont parfaits et généreux.

L'image que je retiens ? Il y en a plusieurs mais je garde précieusement celle de cette fillette de 5 ou 6 ans, assise sur une petite chaise au bord du trottoir pour regarder passer tous ces joyeux cyclistes en compagnie de ses parents. Il était tard (plus de onze heures du soir), elle avait le regard d'une enfant fatiguée qui refuse d'aller dormir avant la fin de la fête et elle agitait sa petite main pour nous saluer et nous encourager. Ça m'a donné un regain d'énergie pour terminer le circuit (Oui, à quelques reprises durant la soirée j'ai cru que je n'y arriverais pas...)

Mais je l'ai fait et maintenant je suis crevée, plus que ça même. Mais je vais m'endormir avec un sourire aux lèvres, heureuse, fière et vivante.

J'ai beaucoup de chance, je sais :-)
# 95398279   L'insomniaque

5.6.03

( 22:38 )

Occupée, moi ?

Le moins qu'on puisse dire c'est que mes journées sont bien remplies ces jours-ci. Plusieurs choses commandent mon attention, du matin au soir et ça me laisse très peu de temps pour la réflexion et encore moins pour l'écriture. Ce qui ne veut pas dire que je ne réfléchis pas, loin de là, mais je suis plus dans l'action que dans la réflexion. Et ça fait du bien, la plupart du temps...

Il y a eu le grand déménagement de ma mère, le rangement en règle chez moi (pour pouvoir faire de la place pour certains meubles et objets dont j'ai hérité dans le dit grand déménagement), l'accueil d'un nouveau pensionnaire canin totalement adorable pour quelques jours mais quand même... Il y a aussi eu du beau temps dont on a voulu profiter, entre autres pour se remettre un peu en forme en vue du Tour de l'île de nuit (c'est demain soir !), une ou deux sorties entre amis, le retour au voyagement via les transports en commun et certaines formalités à remplir dont l'inscription de mon fils à sa nouvelle école pour septembre prochain. J'en oublie sans doute mais tout ça en plus de la routine normale du boulot, de l'école, des repas, des courses et.... Bon, je crois que le portrait est assez clair, je suis débordée.

Je m'endors assez facilement lorsque je me couche (et ça, pour une insomniaque, c'est un fait à noter) et je me réveille en forme la plupart du temps. je suis surprise de l'efficacité avec laquelle je m'acquitte de tout ça, comme si l'accélération du temps me rendait plus agile, plus adroite, moins hésitante. Je dois être en train de devenir adulte. Je ne suis pas certaine d'aimer ça complètement.

Quoi qu'il en soit, l'énergie qui m'habite dernièrement a des allures qui annoncent un vent de changement. J'ai l'impression d'être en train de faire un pas vers l'avant, pour le meilleur et pour le pire, peu importe ce qui arrivera, je suis prête.

C'est dans cet esprit qu'aujourd'hui j'ai eu envie d'une nouvelle tête pour bien cadrer avec mes nouvelles épaules. Des cheveux un peu plus courts, dégradés, des boucles un peu plus folles pour attraper le vent, moins de lourdeur sur la tête, une manière plus légère d'entrer dans l'été. Madame Olga a tout a fait bien saisi ce qui m'animait lorsque je me suis assise sur sa chaise. Je n'ai pourtant pas parlé beaucoup, je l'ai plutôt observée dans sa manoeuvre aléatoire et précise à la fois, pour libérer la lionne en moi. Et ma foi, ça me plaît bien. Il faut croire que je suis vraiment prête pour la nouvelle saison, celle de l'année et celle de ma vie.

Pour l'instant je vais dormir, ce n'est vraiment pas le temps de gruger sur mon repos, j'ai besoin de toutes mes forces.

À ce week-end probablement :-)
# 95353033   L'insomniaque

1.6.03

( 10:09 )

Poésie et musique

Ce matin je baigne doucement dedans. Je ne sais pas scientifiquement parlant ce que la musique et les mots qu'on y ajoute font à l'être humain. Je peux simplement affirmer que sans ces derniers je ne serais pas complète. Mes goûts ne sont pas confinés à un seul genre musical, j'adore découvrir et redécouvrir, pour moi c'est comme un voyage, une exploration, une façon de ressentir différemment certaines émotions, d'en expérimenter toutes les nuances. Même la tristesse a mille visages en musique et devient belle malgré la douleur.
Richard Desjardins. Je me souviens de mes premières écoutes. Tu m'aimes-tu ?, bien sûr. Cette chanson me chavirait complètement. Et pourtant, lorsque je m'arrêtais aux simples paroles, malgré le fait que ce soit une très belle chanson d'amour, je n'arrivais pas à identifier ce qui me troublait tant. D'autant plus que la voix n'est pas "évidente", qu'elle ne coulait pas vraiment et que la prononciation est assez particulière. Mais à la réflexion, c'est un tout : Les mots, la musique, l'émotion dans la voix. On y plonge dans un univers à fleur de peau où les mots, justement, n'ont pas valeur absolue.

Ce matin j'ai envie de vous partager une des pièces de Richard Desjardins qui me touche le plus, une chanson qui m'amène totalement ailleurs et qui me tire souvent des larmes. Vous direz sans doute : Avec elle, c'est pas bien compliqué... Mais bon, peu de chanson m'ont touchée aussi profondément dans ma vie. L'accompagnement au piano y est sûrement pour quelque chose. Voilà, c'est mon cadeau pour ce dimanche matin. Pour l'entendre, temporairement, c'est ici. Enjoy.


L'effet Lisa

Paroles et Musique: Richard Desjardins 1998 "Boom boom"

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Quand on me parle
je ne vois que des lèvres
qui bougent
vainement, vainement.

Sa nébuleuse est venue me happy.
Elle fait sauter mon échelle Richter.

Kamikaze-papillon dans l'fanal
fatal de l'amour.
Foule en moi, full beauté.
Para Lisa.

En prison dans l'frisson,
en Boeing dans l'armoire.
C'est quoi ça, l'univers ?

Roger, Roger, 10 - 4.
C'pas des yeux, c'est des lacs.
C'est toi qui es là.
Je me terre
et toi tu soleilles.

Non mais, non mais,
l'effet que tu me fais.

Si t'es mariée, mois je suis next,
si t'es gaie, j'change de sexe.
Oui vraiment,
oui vraiment.

T'es un rayon et moi j'suis une craque.
Maint'nant j'vois clair dans mon pauvre shack.

Pa pourvoirie est ruinée, mon coeur clenché
au piège d'amour.
You are so beauté folle .
Gare au cougar.

Oui, j'avoue l'obsession
à confesse, flambant nu.
On me donne l'absolu.

Où ont-ils mis le port ?
Ma rivière, elle déborde.
Niagara.
Que c'est doux
l'endos d'un nuage.

J'mouille pour le vrai.
L'effet que tu me fais.
# 95152622   L'insomniaque