Insomnies chroniques

J'aime bien Radio.Blog. Il me permet de partager des musiques qui me touchent mais je ne l'aime pas que chez-moi. Il me permet aussi de découvrir d'autres univers musicaux, les rythmes qui accompagnent d'autres vies. Comme chez Kill me Sarah dont le Radio.Blog tourne en boucle sur mon pc tous les soirs depuis quelques jours. J'y ai fait quelques découvertes. Je suis presque gênée d'admettre que je ne connaissais pas le dixième de ce qu'il propose. Pas même Velvet Underground... Vous vous rendez compte ? Pale blue eyes est la chanson qui me calme ces derniers jours. Et I am Kloot avec Because, Mazzy stars avec Still cold, Neil Young, Adam Green et... Écoutez, ça vaut la peine.

Il y a aussi quelques pièces chez La fille aux gants, en particulier la reprise de Landslide de Steevie Nicks par Smashing Pumpkins qui me retourne complètement mais aussi Kings of convenience, ce groupe norvégien que je viens de découvrir et Glory box de Portishead.

Merci à vous deux :-)

Que je ressens lorsque je pense à nous. Non je sais, rien n'est simple et ça fait parfois serrer un peu ma gorge. Mais il y a ce sentiment d'avoir enfin trouvé le chemin sur lequel je veux marcher. Et ça, ça ne s'explique pas mais ça ne se questionne pas non plus.

Je me sens un peu bête parfois de ne pas savoir décrire mieux. Parler d'amour, ça semble tellement simple pour les autres. Autour de moi on analyse, on soupèse, on évalue, on explique et on raconte. Moi je ne sais que ressentir. Très fort.

Et parfois, comme ce soir, je déborde un peu ici. C'est comme ça.

Faire, penser, réparer, nettoyer. Je n'ai pas envie d'y penser. Il est temps que j'arrête de regretter, que je range mes chosettes à moi, que je me fasse un ordre, que j'organise ma vision. Que tout parte de moi, égoïstement, une bonne fois pour toute. Je suis le produit d'autres vies et quelques existences viennent après moi, ont besoin de moi pour déployer leurs ailes. J'ai des clients, des amis, des parents, des enfants mais je suis le centre de mon univers, que je me le dise.

C'est peut-être par là que passe le chemin de la maturité pour moi : Cesser d'être le regard des autres, m'aimer parce que je suis unique, incomplète, imparfaite, partiale et subjective. Qui s'occupera de moi, sinon moi ? Qui sait mieux que moi par où je dois aller ? Il y a une solidité au fond de moi, je le sais, il ne me reste qu'à la toucher. Et tant pis pour le reste.

Bon c'est très bien tout ça mais c'est par où la sortie ?

Révérence.

Ni l'été, ni encore l'hiver, ni tout à fait l'automne. Flottement magnifique, îlot de beauté étrange et éphémère de l'été indien. On sait ce qu'on quitte, on imagine vers où on va mais en attendant on se laisse bercer par cette douceur de l'air, cette lumière si particulière, ces couleurs et même ces odeurs, pareilles à nulles autres. Sentiment de fragilité, cassure dans la ligne du temps : Et demain, il pleuvra ? Et après-demain, il neigera ? Mais je suis ici, maintenant. Le temps est exceptionnel et je t'aime. Je voudrais stopper le temps ou alors le faire avancer en accéléré,. Je ne veux pas avoir froid, je ne veux pas qu'il fasse noir si tôt. Trop tôt.

Viens on va suspendre les draps sur la corde à linge, viens on va regarder les enfants jouer, viens on va marcher ensemble, admirer la lumière dorée sur l'eau, viens on va sourire et respirer. C'est ici la vie, c'est maintenant, on ne va pas laisser l'hiver nous geler d'avance. Mais viens.