Insomnies chroniques

Quelque chose qui me tracasse. Oh, pas tant que ça mais c'est toujours quelque part à l'arrière de mes pensées, parfois ça passe devant.

On n'a pas encore dit au revoir officiellement à mon père.
Bien sûr ça se fera et il y a de très bonnes raisons pour lesquelles ça n'aura pas lieu tout de suite, notamment le fait que mon frère et sa famille vivent quelque part aux USA et ne peuvent partir sans un peu de planification(ils sont cinq)...
Mais bon, reste que j'ai l'impression de vivre le départ de mon père en suspens. Comme toute ma vie en ce moment.
Il est parti mais encore là, en attente de quelque chose.
Je sais, c'est difficile de rationaliser sur un tel sujet. Mais je me demande ce qu'est le deuil et qu'est-ce que nous sommes en train de faire à ces rituels qui entourent la mort.
C'est un peu comme si même la mort devait maintenant se glisser dans un horaire, on n'arrête plus rien pour elle...

Alors je poursuis ma recherche d'emploi, ma recherche de logement, j'assume mon quotidien et celui de mon fils.
Mais parfois je me sens étrange. Ça doit être normal.

Ce qui compte vraiment c'est que mon père est bien, il ne souffre plus de cette maladie affreuse.
Je pense que c'est l'absence de son absence qui me fait mal.
Et le droit que je ne me donne pas de l'exprimer.

Mais ici je peux, non?

Parfois je ne sais pas trop dans quel but mais je sais que je dois bouger, ne surtout pas rester immobile et improductive.
Le hic c'est qu'il m'arrive de frapper un coup à gauche et à droite. Pas des mauvais coups mais un peu désordonné comme action.
Pourtant, il y a tant à faire.

D'un autre côté j'ai le sentiment profond de ne pas tenir le gouvernail.
Techniquement oui, mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui vient, et même en faisant tout pour aller dans une direction précise, ce qui doit être sera.

Je ne suis pas fataliste, enfin je ne crois pas. Je suis seulement très humble devant la vie en ce moment.
Ça n'est peut-être pas une mauvaise chose.

Cependant je ne supporte pas l'inaction, donc je bouge. Un appel ici, une lettre là.
Je lis, je tape, je réfléchis, je me questionne.
Je nettoie, j'invente, je cuisine, je fais des courses.
Bref, je vis.

Mais je suis consciente que quelque chose est en train de bouger en moi et que ce mouvement en suit un autre à l'extérieur.

On verra.

Ce que je vous présente ce soir est pour moi un laboratoire, ou si on préfère, un terrain de jeu.

D'abord parce que je ne sais pas exactement jusqu'où je veux aller avec ce site. Il se peut qu'il y ait des mises à jour régulières ou espacées, ça dépendra de mes trouvailles.
Ensuite parce que je m'en sers pour apprendre un peu de HTML. Pas grand chose mais si je compare avec le niveau actuel de mes connaissances, c'est beaucoup.
Counting sheeps changera au fil des jours, il s'améliorera (enfin j'espère...). Il y aura des ajouts ou peut-être même des retraits.

Attention, vraiment, apprentie-weblogueuse qui s'amuse. Parce que j'aime bien m'amuser et surtout apprendre pendant ce temps.

Ici je parlerai de moi (ça ça ne changera pas)
Là-bas je vous parlerai d'eux, je les ferai parler surtout.

Voilà.
Soyez patients et curieux.
C'est un des secrets du bonheur.
J'en sais quelque chose.

Sinon, juste vous faire remarquer qu'il y a dorénavant un lien permanent dans la colonne de gauche qui vous amènera là où je garde les moutons.

Have fun,
I know I am :-)

Et que j'ai toujours envie d'avancer et d'apprendre.
Parce que même si c'est théoriquement très lié, j'ai parfois du mal à confondre le monde des journaux intimes et celui des weblogs.
Parce que j'ai parfois envie de partager des liens ou des citations glanées ici et là sans nécessairement avoir envie d'en faire une entrée.

Parce que je suis curieuse.
Parce qu'il y a parfois des mots ou des phrases qui me coupent le soufflle et me forcent à réfléchir.

Parce qu'une insomniaque qui ne dort pas, forcément ça compte les moutons.

Parce que j'en ai envie.

Counting sheeps

Tadam!

Je reviens peu à peu à mon quotidien.
À l'intérieur de moi il y a bien encore quelques tourbillons, il y en aura sans doute toujours, mais je sens la vie couler en moi, forte et belle.

Aujourd'hui c'est le jour de la terre.
C'est aussi un triste matin pour les français, la France, et tout ce qu'elle représente.

Bien sûr les résultats de ce premier tour des élections présidentielles sont plus que consternants pour les français eux-mêmes, mais à l'heure de la mondialisation je pense que c'est également une occasion de réflexion importante pour tous les citoyens de la terre, du moins ceux qui ont encore la liberté de voter. Ce sentiment d'impuissance et de désabusement nous amène tous à questionner le sens de faire un choix démocratique et surtout son réel impact.
Ne rien dire est déjà de dire quelque chose, c'est un principe de la communication. Mais ce qui est dommage c'est qu'en ne disant rien, on s'expose aussi à l'interprétation de ce silence par les gens de pouvoir. Il est certain que dans ce monde où l'argent et le pouvoir dominent sur l'humain, un non-vote sera toujours récupéré par ceux qui possèdent les plus grands intérêts et non les plus grandes idées. C'est un effet pervers de la démocratie.

Si ces tristes résultats des présidentielles françaises nous aident à voir ça clairement, il y aura au moins eu une petite mais importante utilité au milieu cette absurdité.
Bon, reste à savoir comment les français vont arriver à vivre avec ça.
La vie coule et on n'a pas d'autre choix que d'apprendre et de nager. Sinon ce seront les flots qui nous emporteront.

Il n'y a rien qu'on puisse faire, sinon la suivre. J'ai souvent cette image d'une rivière qui coule lorsque je pense à la vie.
Parfois agitée, d'autres fois calme, à certains moments en crue, à d'autres presqu'un filet.
Quand on suit le cours d'une rivière, il y a des points de vue d'où on trouve ses eaux effrayantes et profondes, et d'autres qui inspirent la méditation et le repos.
Il y a de grandes rivières, de toutes petites, mais sans exception elles coulent pour rejoindre le fleuve.

C'est la force de la vie.