dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

3.8.02

( 10:16 )

J'ai très envie

D'une bicyclette !
De bouger, me balader, sentir mes jambes travailler, le vent sur mon visage.
Une bicyclette neuve à moi. Une jolie mauve peut-être, en parfaite condition.
Depuis que Rose est partie je la désire.
Et je peux me l'offrir.
Mais j'hésite, je repousse, j'attends.
Pourquoi ?
# 79773007   L'insomniaque

( 09:58 )

Et puis il paraît...

Que d'écrire son journal est beaucoup moins cool que de bloguer. Ceux qui m'ont dit ça sont pourtant des intervenants informés et estimés. Moi qui croyais que le journal et le blogue n'étaient que deux façons d'écrire sur le web. Et que la confusion venait principalement de l'outil Blogger qui permet d'écrire facilement (euh... la plupart du temps) son blogue ET/OU son journal et de le publier.
Alors, je blogue ou je diarise ?
Am I cool or not ?
Peut-on s'entendre simplement sur le fait que j'écris ? Sans prétention, le plus vrai possible.
I am me. Simplement.
Et qui m'aime me lise :-)
# 79772663   L'insomniaque

( 09:36 )

Chaud

Ces jours-ci la chaleur s'attarde, s'étire comme un vieux matou qui ne veut pas aller gambader ailleurs. Pourtant c'est bon la chaleur. Si je pouvais l'emmagasiner pour la ressortir en janvier, ça serait bien. En réalité je ne souffre pas de cette chaleur, un peu plus de l'humidité qui l'accompagne mais je gère très bien jusqu'à maintenant. C'est juste que devant tout ce soleil et le bleu de ce ciel, j'ai un sentiment d'inutilité ou de gaspillage. Comme si je ne savais pas en profiter, comme si la lourdeur en moi m'empêchait de jouir du coeur de l'été, et ça me peine.
Parce que d'abord j'en suis consciente, je vois le temps passer, je sais très bien que je ne sais pas le saisir. Les jours passent, les semaines, je me dis: demain, magnana, tomorrow... I will.
Pourtant je vis, je respire. Je vais travailler, je marche, je discute. Je dis: Oui, oui, j'ai bien de la chance, la vie est bonne avec moi puis je me cache au fond, je m'accroupis et je pleure. Personne ne me voit mais moi je ressens. Et j'ai peur de l'écrire parce que ça le rend plus vrai. Mais où vais-je ici si je n'écris pas ce qui est ? Peut-être que de l'écrire le fera s'envoler ?

J'en ai marre, je veux sourire, du fond du coeur.
# 79772321   L'insomniaque

30.7.02

( 18:30 )

Les années se suivent...

Le 30 juillet 1999, c'était le premier été de l'insomniaque. Ce jour-là je célébrais mes six mois sans fumée... Contre toute attente. C'est vrai, je ne fumais plus depuis le 30 janvier 1999, mais une autre fumée avait envahi ma tête cet été là, celle d'une histoire abracadabrante, de celles qui déstabilisent quelqu'un, en l'occurence moi, de manière à ce que plus jamais rien ne soit pareil. Et c'est tant mieux, ça permet de grandir.

Le 30 juillet 2000, j'emménageais dans mon bunker, quelques semaines après une séparation difficile mais honnête et nécessaire. La route ne faisait que débuter. J'avais recommencé à fumer au courant de l'hiver précédent et j'avais changé de boulot. Je vivais et je travaillais désormais à Montréal. Ce fut l'été des montréalités insomniaques et celle d'une rencontre très douce, de celles qu'on ne voit pas venir et dont on peut encore moins déterminer la trajectoire mais qui nous réconcilient et nous redonnent envie de sourire. Ce fut aussi le début des déchirements d'une maman qui doit d'abord survivre et grandir avant de pouvoir transmettre.

Le 30 juillet 2001, j'accomplissais fébrilement les derniers préparatifs pour ce voyage qui allait me permettre de réaliser un rêve. Six milles kilomètres, par dessus la Grande Flaque, mais au bout de moi-même. Ça aussi ça n'était qu'un début. J'avais toujours senti que j'avais des ailes au fond de mon coeur mais je ne leur avais jamais permis de se déployer, j'avais trop peur. Cette fois-ci elles se sont ouvertes toutes grandes et je ne les oublierai plus. Promesse d'insomniaque.

Le 30 juilllet 2002, je suis assise devant cet écran, il fait chaud et humide sur Montréal. Cette année j'ai changé trois fois de boulot et j'ai connu une période de chômage. J'ai quitté mon bunker, j'ai failli me retrouver sans logement. J'ai finalement trouvé un endroit pour vivre dans un tout autre quartier. Mon père est parti. J'ai renoué avec mon fils aîné et j'ai remis des choses en ordre dans ma vie. Je ne pars pas cet été mais ma vie va suffisamment bien pour penser que je pourrai m'envoler à nouveau dans quelques temps. Quelqu'un m'attend quelque part et ça me donne envie de sourire très fort. Bien sûr il y a certains moments où j'ai un peu de mal à tout gérer, à garder la tête solide mais j'y arrive de plus en plus. C'est vrai, en ce moment je suis fatiguée. Il m'arrive de penser que tout a beaucoup trop bougé cette année. Mais l'essentiel est toujours là, de plus en plus solide.
On a peut-être remarqué que j'ai un peu de mal à me situer dans cet endroit aussi. Pas parce que j'en ai fait un blogue (ah tiens, un autre changement) mais plutôt parce que mes préoccupations ont changé. J'ai de moins en moins envie d'écrire pour être lue et il me semble que le monde du journal en ligne a changé lui aussi. Toutes ces années (bientôt 41...), j'ai travaillé à me rapprocher de mon centre, à ne pas jouer un rôle. Et j'ai parfois l'impression que c'est ce qu'il me faudrait faire ici. Je n'en ai pas envie. J'aime toujours les mots et les images mais j'aime encore plus l'humain et le vrai. Il me semble que pour moi, les jolis mots n'ont de sens que quand ils touchent le vrai. Pour ce faire il faut d'abord accepter qu'on n'a pas que des beautés, on a des peurs, des manques, des aveuglements aussi.
Malgré tout ça je ne crois pas que je vais arrêter. Enfin, ma réflexion n'est pas terminée mais je ne vendrai pas mon âme pour être lue ici, ça non. Un jour, qui sait, j'écrirai peut-être un roman et celui-là je serai prête à le vendre. Mais ici c'est moi que j'offre et je n'ai pas envie de jouer.
Voici où j'en suis.
Il est possible qu'il y ait des changements dans la présentation des Insomnies Chroniques dans les semaines à venir. Mais le coeur ne changera pas.
Une autre promesse d'insomniaque.
# 79613906   L'insomniaque

28.7.02

( 09:40 )

La cigale

Elle chante doucement ce matin pour nous faire savoir que la journée sera chaude et humide (désolée madame cigale mais les gens de Météomédia ont été plus rapides que vous). Elle me fait songer que nous sommes en plein centre de l'été. Tout à l'heure c'était encore le printemps, tout changeait dans ma vie et j'essayais de suivre les bons courants et de ne pas perdre pied. Aucun doute, je ne tenais pas le gouvernail, j'avais tout juste le privilège de rester sur le pont à regarder l'horizon, le ciel et les vagues qui dansaient autour de moi.
Aujourd'hui tout est calme. Enfin, une sorte d'ordre semble vouloir s'établir. Il y a des jours où je me laisse glisser, un peu effrayée par tout ce qui me reste à faire mais surtout émerveillée de tout ce qui est. À d'autres moments ma force intérieure se fait sentir à nouveau et je me risque à reprendre les commandes, à nettoyer, à agir, à faire des projets, à accepter ce qui est autour de moi. Mais il y a des instants où je ne sais qu'écouter le chant de la cigale, comme maintenant, en regardant ma vie, celle qui fut, celle qui sera. En me demandant si demain sera un peu plus prévisible ou si d'autres culbutes m'attendent au détour. Je me dis que plus j'avance, plus je deviens humble devant la vie. Est-ce une bonne chose ? L'avenir nous le dira.
En attendant je savoure ces moments de réflexion immobile. Dans quinze jours ce sera le tourbillon de la rentrée, le temps deviendra un peu plus frais et la cigale se sera tue.
# 79509692   L'insomniaque