Insomnies chroniques

En relisant les deux derniers posts, une idée qui me vient.
On m'a souvent dite voilée, moi j'ai rétorqué pudique.
Mais au fond je crois que parfois j'écris pour ceux qui me connaissent, ceux qui savent d'où je viens, qui connaissent l'effet du piano sur moi, qui sont au courant de ce que je désire. Et je laisse aux autres le soin de deviner ou de poser les questions.
Ce ne serait donc pas un journal que j'écris ici mais plutôt une espèce de lettre, plus ou moins ouverte...
J'en prends conscience maintenant mais je ne sais pas trop ce que j'en pense.

La page de l'insomniaque a vu le jour quelque part au début 1999. Au début j'écrivais dans le noir, juste une petite voix qui s'élevait au milieu d'une immense toile, une petite voix qui se cherchait.
Quelques autres voix ont répondu. La voix de l'insomniaque a pris confiance. Mais peu à peu cet endroit est devenu une marre dans laquelle je jette des cailloux en guettant les cercles d'ondes, en les prédisant même à l'avance parfois.
Est-ce que l'insomniaque tient un journal ou un salon ici ?
Finalement, l'un ou l'autre sont valables, l'important c'est d'en prendre conscience.

Épuisant le ménage du printemps, mais essentiel si on veut atteindre l'été.

Au delà de mes états intérieurs.
Il y a quand même le fait que le temps file d'une manière impressionnante. Et que les jours qui viennent promettent d'être remplis. Et que malgré tout ça j'ai le merveilleux sentiment de marcher, de bouger, d'avancer quoi...

J'ai tendance à être un peu compliquée parfois(Oh? Vous aviez remarqué ?...;-)
Si rien ne bouge je désespère et quand tout avance je m'agrippe aux murs.

Il faut seulement reconnaître que ma vie ne va pas ailleurs que je la mène et que ce qui bouge en ce moment c'est que je l'ai bien voulu. Plus que ça même, j'y ai travaillé.
J'ai bien eu un ou deux coups de pouces du...de...enfin, de l'extérieur, mais n'en demeure pas moins que l'essentiel c'est moi qui l'ai voulu.
Et puis attention, je ne suis encore rendue nulle part, rien n'est gagné.
Juste un délicieux sentiment de mouvement.
Donc, je continue.

Un week-end qui commence, le temps qui s'envole.
Ce n'est pourtant pas de la nostalgie que je ressens ce matin, juste une impuissance devant l'orchestre de ma vie qui semble suivre son propre tempo. Quelque chose qui m'échappe, sentiment d'aller quelque part sans connaître la destination.
La plupart du temps ça va (N'allons-nous pas tous quelque part?) Mais parfois quand je me mets à y penser.... On pourrait dire que je pense trop.
Je ne devrais peut-être pas écouter de piano le vendredi matin.

Tout mignon mais juste ce qu'il faut. Ça vaut la peine d'investir son énergie parfois. Souvent même. Et quand la vie répond c'est vraiment chouette :-)
Il faut croire que derrière tous ces nuages il y a un soleil qui pointe et qui s'apprête à nous réchauffer. En tout cas c'est ce que la vie me dit en ce moment.

Mais trève de sous-entendus, ce qui me fait si plaisir c'est de savoir que je suis convoquée à un entretien d'embauche très bientôt pour un emploi que je veux très fort. Et que je vais aller visiter un logement potentiellement très intéressant bientôt. Sans compter que je fais bouger plein de détails administratifs importants qui traînaient depuis longtemps. Et que ma cousine adorée attend un petit cousin(enfin pour moi le petit cousin parce que pour elle ça sera un fils...ou une fille... Vous aviez compris, je sais :-) Et qu'une amie très chère, en fait, presqu'une cousine elle aussi, a obtenu ses papiers de résidence permanente au Canada, papiers qu'elle attendait depuis trop lontemps. Et... Non le reste je le garde pour moi pour l'instant mais sachez que ça me fait très plaisir :-)

Vous avez deviné je suis de fort bonne humeur aujourd'hui et cette fois ça n'a aucun rapport avec la température.
Ça a tout à voir avec la vie. Merci.

Hier j'ai voulu me pencher au dessus de la machine à laver, il y a une étagère en bois juste en haut.
Je me suis cognée la tête.
Aujourd'hui j'ai une bosse. Pas très grosse mais douloureuse. Et puis j'ai mal à la tête.
Ça fait que je n'ai pas trop le goût d'écrire.
Tout ça pour ça oui.

Et puis honnêtement, j'ai beaucoup de choses dont je dois m'occuper en ce moment. Des choses urgentes et terrestres. J'ai besoin d'investir mon énergie là-dedans.

Mais ça ne durera pas, j'en suis certaine.

À bientôt.

Si je pouvais revenir au début de l'âge adulte ce que je changerais :

Je poserais plus de questions.
J'analyserais plus les réponses.
Je protesterais plus et surtout mieux.
Je ferais un peu moins attention aux autres et beaucoup plus à moi.
Je n'aurais pas peur de goûter.
Je partirais avec mon sac à dos. Loin.


Ce que je recommencerais sans hésiter :

Mes fils.
Mes études(sauf que j'aurais pris le temps de plus approfondir, j'aurais eu moins hâte de terminer)
Mon travail auprès des gens. Essentiel. Mais j'aurais quand même appris l'informatique.

Et vous ?

Non pas vraiment, je ne crois pas. C'est simplement un soupir entre deux vagues.
Et puis il y cet ami qui me pose des questions sur la vie ces jours-ci et qui me fait travailler plus fort qu'il ne croit.
Je sais, je ne suis pas dans l'obligation d'y répondre mais je trouve l'exercice tout à fait approprié.
Une sorte de pause à mi-chemin(on peut dire ça à 40 ans, non ?), un bilan d'étape.

En tout cas il est certain que si on m'avait demandé d'imaginer ma vie aujourd'hui quand j'avais 17 ans, j'aurais eu tout faux. À cette période j'avais de l'imagination à revendre mais mon sens de la réalité était entaché par trop de choses que je ne maîtrisais pas encore. Pas que je les maîtrise bien plus aujourd'hui, mais j'ai suffisamment de clarté d'esprit pour les identifier au moins.

Question plus importante: Ai-je un sentiment d'échec ?
Non. Je définis le succès bien autrement par contre. C'est déjà ça.

Quel titre accrocheur, n'est-ce pas ?
Mais si seulement je savais, je vous dirais. Ou peut-être pas, je serais sans doute trop occupée à la vivre pour l'expliquer.
Parfois je trouve que la vie ressemble à la vitrine de Noël des grands magasins; tout y a l'air si merveilleux quand on a le nez collé dessus et qu'on regarde de l'extérieur...

Mais au fond, qu'est-ce que c'est ?

Vous n'êtes pas obligés de répondre.