dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent... toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

25.5.02

( 23:52 )

Désorientée

J'avoue que dernièrement il m'arrive de ne plus savoir sentir le vent.

Quand je vis dans ma bulle je me sens bien la plupart du temps, c'est à dire que je sens que je marche, que j'apprends, que je fais des choix.
Mais il arrive que je me sente comme une extra-terrestre. Souvent quand je croise des gens d'avant, des gens avec qui j'ai passé une partie de ma vie.
Comme ce soir. C'était très banal et léger en fait, c'était même plaisant de croiser cette amie presque d'enfance sur MSN. Comme nous n'habitons plus dans la même ville et que nous avons des vies plutôt opposées, nous utilisons ce moyen pour rester en contact à l'occasion. C'est une amie que j'aime beaucoup, nous avons traversé toutes sortes d'étapes de la vie ensemble, parfois proches comme deux soeurs, parfois éloignées comme deux étrangères.
Mais ce soir, sans cérémonie, elle a commencé à me raconter qu'une fête serait donnée en l'honneur d'une amie commune qui va avoir 40 ans en décembre... Il paraîtrait que son mari a loué une salle pour lui organiser une méga-fête et qu'il va inviter quasiment toutes les personnes qu'elle a connues. Mon amie me racontait ça et je tombais des nues. J'avais l'impression d'être à Disney World. Ma première réflexion fut de dire: Mais pourquoi dépenser tout cet argent et cette énergie ?. Bien sûr je pense que d'avoir 40 ans est une étape digne d'être soulignée mais louer une salle au mois de mai pour une réception en décembre ?
En réalité ça ne me concerne vraiment pas sauf que... C'est surtout la réaction de mon amie sur MSN face à mon étonnement qui m'a déstabilisée. Comme si c'était moi qui déraillais parce que je ne comprenais pas. Oh, elle est restée bien gentille et diplomate mais j'ai vraiment senti que selon elle j'étais à côté de la plaque. Et ça me fait peur j'avoue. Si je me m'identifie plus aux valeurs d'où je viens, si je ne sais pas réagir comme il faut, alors où sont mes racines ?
C'est peut-être juste le moment particulier de ma vie qui fait que ça me touche ainsi.
Mais parfois je me demande par quoi je tiens. Sans doute qu'on me porte un peu, c'est inévitable. Parce que franchement, ce derniers temps, je me demande...
# 76978335   L'insomniaque

24.5.02

( 17:59 )

Toujours rien

Je me demande si quelqu'un a reçu un appel qui l'a fait sourire aujourd'hui. Un appel qui lui a dit que la vie continuait lundi...
Ou alors c'est peut-être juste la vie qui retarde, qui sait ?

En tout cas ce silence est bien pesant. À bien y penser il n'y a pas grand chose qui roule dernièrement.
Dois-je en conclure quelque chose ?

Bon le téléphone vient de sonner. C'était Fredoux pour me dire qu'il allait souper chez un ami. Je le comprends.
Et c'est vendredi soir.

C'est vraiment pas joyeux comme entrée.
Ça vous changera un peu de l'insomniaque voilée et poétique.
# 76939363   L'insomniaque

( 15:31 )

J'attends encore...

Je fais semblant de rien, je m'amuse, je papillonne mais...
Toujours ma tête qui bourdonne un peu.
Et plus le silence dure, plus il me pèse.
J'attends quoi au juste? Peut-être rien, peut-être tout.

Je voudrais juste que ce maudit téléphone sonne et qu'on me dise... Oui ? Non ?
Joie ? Peine ?
Ensuite la vie.
# 76934543   L'insomniaque

( 09:10 )

Et puis j'attends aussi...

Des nouvelles à propos d'un appartement à visiter. Il semblerait qu'il y ait des complications avec les locataires en place, donc, ça risque de tomber à l'eau. Ou peut-être pas.
Le fait est que j'ai du mal à investir ailleurs pendant que j'attends. Je suis mal faite.

L'impression que la vie joue aux cartes sans moi dernièrement.

Pour l'instant j'attends l'appel d'une amie avec qui je dois aller me promener. Ça serait une bonne chose de ne pas rester ici à attendre.

Et puis, et puis... ça fait quatre fois que j'essaie de publier ces deux textes via Blogger et w.Bloggar. Il semblerait qu'ils ne soient pas prêts...
Bon, allez, j'essaie encore un coup. Si vous lisez ceci, c'est qu'il y a au moins une chose qui bouge pour moi dans l'univers :-)
# 76921805   L'insomniaque

( 08:57 )

Peut-être

Ou peut-être pas... C'est un peu le profil de ma vie ces temps-ci.
Pourtant je fais (presque) tout ce qu'il faut mais c'est la vie qui me semble indécise.

J'ai passé une entrevue hier, pour un poste que je désire obtenir. L'entretien s'est bien passé, enfin je pense. Chose certaine j'ai toutes les compétences requises et je l'ai bien mis en évidence.
J'attends une réponse pour aujourd'hui, du moins c'est ce que la directrice m'a laissé entendre puisque elle aimerait bien que le poste soit comblé pour lundi, mais elle a aussi rajouté que c'était dans l'éventualité qu'elle arrive à rejoindre les personnes-références du ou de la candidat(e) choisi(e). Sinon.... ça pourrait retarder.

J'ai vraiment eu un bon sentiment, autant pour le lieu et l'environnement qu'envers la relation avec les personnes qui m'interviewaient. Suite à l'entrevue on m'a fait faire des tests écrits(français et anglais), je crois sincèrement que je m'en suis bien tirée. Alors ?

Je déteste ce sentiment d'attente silencieuse. J'ai peur aussi de me construire des espoirs qui risqueraient d'être déçus. J'ai peur de la vie quoi....
# 76921481   L'insomniaque

22.5.02

( 17:53 )

Malgré tout

Il y a ce besoin de s'isoler. Juste à regarder quelles sont les places qui sont occupées en premier dans un bus. Ce sont presque toujours les places individuelles, celle qui nous permettent de regarder par la fenêtre en étant frôlée le moins possible. Dans sa bulle, loin de toute cette proximité forcée, on se surprend à rêvasser qu'on est plus seule.
Paradoxe de la solitude urbaine ?
# 76856591   L'insomniaque

( 17:43 )

Un peu plus loin

Je m'assieds sur un banc pour me reposer quelques minutes après un intense bouquinage.
Perdue dans mes pensée, je surprends la conversation de deux jeunes hommes assis sur le banc tout à côté. L'un des deux relate à son interlocuteur le profond questionnement d'un de ses amis.
Comment cela peut-il être possible que toutes les filles que je connaisse aient un chum alors qu'à peine 50% des gars de mon entourage ont une blonde ?...
Je jongle sur cette question qui ne m'est pas destinée.

Sans doute une question d'angle ou de point de vue, non ?
Je connais bien des filles qui affirmeraient sans doute le contraire.

Étrange comme ces questions surgissent dès que le printemps se fait sentir. Est-il possible que nous soyons plus proches des cycles de la nature que nous voulons bien le croire ?
# 76856226   L'insomniaque

( 17:32 )

Un homme qui siffle

Juste à côté de moi, à l'arrêt de bus, pendant que j'attends le 97 au coin de Saint-Laurent et Mont-Royal... Il siffle un air de comédie musicale que je reconnais vaguement, parfois il chantonne aussi. Je cherche les mots, ça m'énerve. Mais en même temps je trouve ça beau. Je me retourne pour observer un peu à la dérobée l'homme siffleur. Il doit avoir un peu plus de 70 ans mais il est tout à fait droit et semble solide. Je me dis que c'est sans doute un homme heureux. J'espère aussi avoir envie de siffler en attendant le bus quand j'aurai cet âge. Vous croyez que c'est digne pour une dame dans la soixantedizaine de siffler et de chantonner sur la rue ? Pas grave, c'est la joie qui s'en dégage qui compte.

Et puis en regardant le ciel bleu et les sourires sur les visages montréalais reconnaissants de ce petit bout de printemps, je me dis que c'est normal de siffler aujourd'hui.
# 76855846   L'insomniaque

( 00:11 )

Une place pour moi

Je sais bien qu'elle existe mais ce soir j'ai un peu envie de baisser les bras, de lui dire Trouve moi, toi, moi j'en ai marre de te chercher.
Et puis ce sentiment de nager à contre-courant, d'avancer contre le vent... C'est pas normal.

Ce soir je marchais en début de soirée, je croisais des passants qui semblaient savoir eux où ils allaient. J'imaginais qu'une de ces fenêtres était la mienne, que c'est moi qui regardais dehors. J'avais une boule d'angoisse au fond de la gorge, mes yeux voulaient piquer mais je refusais. J'avançais obstinément, un sourire sur mon visage, le nez en l'air et je regardais ce magnifique ciel de fin de journée, le vert des arbres, ce pommetier rose en pleine gloire.

Je sais qu'il y a quelque part une fenêtre pour moi, mais où ?
# 76827500   L'insomniaque

20.5.02

( 22:28 )

J'ai dit non

Ce soir j'ai refusé de l'aide à quelqu'un qui était à la rue. J'ai refusé parce que je ne me sentais pas à l'aise de l'accueillir chez moi, de prendre ses problèmes sur mon dos. Pourtant je l'aide un peu à ma façon mais ce qu'il me demandait je ne pouvais pas. Je lui ai quand même offert une cigarette, un peu de jus d'orange, quelques biscuits et un peu d'argent. Il s'est assis sur mon divan et on a parlé un peu. je lui ai expliqué que mes devoirs allaient envers mon fils d'abord, que je ne pouvais faire plus pour lui et que moi-même je ne savais pas où j'habiterais en juillet. Je lui ai expliqué doucement que mes propriétaires n'apprécieraient pas qu'il laisse ses choses dans mon entrée ni qu'il dorme dans mon portique. Je lui ai aussi dit que ma propriétaire était devenue une amie, qu'elle m'avait dépannée plus d'une fois et que je ne voulais pas quitter le bunker en laissant une amertume derrière. Finalement je lui ai dit que Fredoux s'inquiétait pour lui sans comprendre l'étendue de sa situation, que je lui avais expliqué de mon mieux avec les mots qu'il connaît mais que dans mon esprit de mère c'était innacceptable que mon fils s'inquiète de lui. Il m'a répondu qu'il comprenait très bien ma vision des choses et qu'il ne m'en voulait aucunement. Il a terminé sa cigarette, bu la dernière gorgée de son jus et est reparti en me remerciant.

Je sais que j'ai pris la meilleure décision, je suis même fière d'avoir su poser ma limite.
Mais je sais aussi que ce soir il est dehors quelque part et qu'il fait froid et humide sur Montréal.

Zut.
# 76781736   L'insomniaque

( 11:34 )

Est-il possible ?

Qu'à partir du moment où on reconnaît soi-même ce qui nous sépare, on aie moins besoin de le défendre ?
Je ne suis pas sûre mais je me sens curieusement en paix ce matin. Même le refus de collaborer de mon hébergeur sur le web ne m'énerve pas outre mesure. Moi j'écris, lui il publiera bien quand ça lui conviendra.

Cela a peut-être à voir avec la journée que j'ai passée avec ma mère samedi. C'était son anniversaire.
Pour la première fois(enfin que je me rappelle) nous avons passé une journée ensemble, comme deux copines en vacances. J'ai beaucoup aimé.
Oh, il y a bien eu quelques émotions, mon père lui manque beaucoup, mais on les a accueillies simplement. Nous avons discuté un peu, des petites bribes de nous qui se risquaient doucement à l'extérieur et surtout le sourire de l'autre qui les entendait. C'est peut-être banal pour la plupart des gens mais pour elle et moi c'était tout à fait exceptionnel.

Cela a peut-être aussi à voir avec le plaisir d'être tombée sur une amie, par hasard, en descendant du bus, à mon retour. À ces bières que nous avons bues dans ce drôle de bar, à discuter, à faire le point, à partager, à rire, à être des amies finalement. C'est tout un pont l'amitié :-)

Et pourquoi pas à ce thé que j'ai pris ce dimanche(hier) avec des amis, des collègues diaristes, des gens qui aiment les mots. Ce grand sourire, un peu timide, venu de l'ouest du pays, et ces confidences échangées dans ce petit resto de la rue Mont-Royal. À ces quelques fous-rire partagés à cause d'une énorme valise, à ce plaisir de marcher à côté d'une amie que je ne connaissais que par les mots quelques heures plus tôt.

Ou bien à ce plaisir de rentrer chez moi, de retrouver mon silence, mais aussi sa présence tellement douce et simple, surtout vraie.

Bien sûr c'est un beau week-end que je viens de vivre, mais il y a plus que ça je pense.
Un peu plus haut je parlais de mon île qui flottait, mais à me relire je dirais plutôt que je la sens de mieux en mieux ancrée cette île, de moins en moins dépendante des ponts pour ne pas dériver. Et ça c'est un sentiment qui fait du bien.
# 76759459   L'insomniaque

( 11:05 )

Mais on se doute bien...

Que mon île n'est pas qu'extérieure...
Cette île, de plus en plus, je la sens en moi. Et ça n'est pas si désagréable que ça, je vous assure.

À vol d'oiseau, je m'élève un peu au dessus de moi et je constate que je flotte aussi, entre ce qu'on voudrait que je sois et ce que je ne suis pas encore tout à fait. Les eaux qui m'entourent ne sont pas bien hostiles, et comme Montréal, j'ai bien quelques ponts qui me relient. N'en demeure pas moins que je suis une île. Et pour la première fois je sens que c'est une bonne chose.
Je ne dis pas que mon unicité est glorieuse. Je dis juste qu'elle est, au même titre que tout ce qui existe. C'est tout.
# 76758544   L'insomniaque

( 10:54 )

Je vis sur une île

Tiens donc, quelle drôle d'idée... Elle est venue tout à l'heure, pendant que j'essayais de regrouper mes pensées et mes idées, tout ce qui s'est imprimé en moi durant ce week-end que j'ai passé, par la force des choses, un peu éloignée de mon univers habituel. Et là ce matin, dans le silence cotonneux de mon bunker, dans la lumière blanche qui de glisse entre les nuages, je tente d'aligner les idées, de classifier les impressions, de faire de l'ordre en moi quoi...
Et c'est cette petite phrase qui émerge. Pourquoi ?

Bien sûr que je vis sur une île, elle s'appelle Montréal. Et même si parfois c'est difficile d'y penser dans ces termes, Montréal flotte dans le fleuve Saint-Laurent, tout près de Laval, je suis une insulaire.
Et ça me fait sourire.
# 76758150   L'insomniaque