dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

26.7.03

( 10:52 )

Vivre carré

Il y a beaucoup de choses qui ne me plaisent pas en ce moment dans mon quotidien, beaucoup de choses qui me heurtent. J'ai l'impression d'avancer dans une sorte de labyrinthe qui se transforme constamment en fonction des contraintes et des états d'âmes des autres autour. J'ai du mal avec ça. J'ai beau me dire que c'est normal, que c'est passager, que ce n'est pas si terrible, je me sens de plus en plus à l'étroit dans mon cadre de vie et j'ai de plus en plus de difficulté à relativiser le tout.
J'ai beau m'efforcer de lisser les angles, de me garder quelques petits espaces Ô combien nécessaires, de me dire que j'ai bien de la chance, il n'en reste pas moins que je me sens constamment bousculée. Sentiment profond de jouer un rôle de figurante dans ma propre vie. Je pense parfois que j'aurais besoin de vacances de ma vie mais c'est un concept bien difficile à réaliser.

En écrivant ces mots je m'imagine qu'on va se dire que j'exagère, que je ne suis jamais contente et c'est peut-être vrai, je ne sais plus. Je sais seulement qu'il y a une boule qui serre ma gorge presqu'en permanence, même quand je souris, et ça ça me fait un peu peur.

Plus que jamais je cherche ce lieu et cet état d'esprit qui me permettront de couler, de vivre et de respirer harmonieusement, sans cette angoisse et tous ces questionnements. J'ai envie que les angles s'arrondissent, que l'air circule et que je puisse respirer à mon rythme. Est-ce possible ?

Étrangement, alors que je me sens à l'étroit, plein de petits mots (oups ! Je voulais écrire maux, est-ce un lapsus ?) physiques se mettent à me tarauder. Rien de bien grave, comme si mon corps se rebellait avec moi. C'est une sensation désagréable parce que je suis une personne pleine d'énergie et de santé en général et je déteste être ralentie dans ma course par des petis maux et des petits inconforts. Ça me déstabilise. Et ça m'inquiète un peu.

Dans moins d'un mois ce sera mon anniversaire. J'en ai plus ou moins envie mais en même temps ça fait des années que j'entrevois mes 42 ans comme un nouveau cap, une nouvelle étape. Le début du prochain cycle de sept ans. Je ne sais pas trop bien pourquoi, certaines choses qui m'ont été dites, une intuition profonde, qu'importe. Ce qui importe par contre c'est d'entreprendre cette étape forte et confiante, certainement pas dans mon état d'esprit présent.

Un pas qui va venir chercher tout ce que j'ai. Il ne faut vraiment pas que je me laisse tomber sur ce coup-ci. Je crois que j'ai juste besoin de sentir une brise en ma faveur, histoire de reprendre contact avec la rondeur et la douceur de la vie.

Allons, ce n'est qu'un virage après tout.
# 105923115406768465   L'insomniaque

25.7.03

( 10:52 )

Chaleur humaine

Je pense que c'est de ça que les gens ont le plus besoin. C'est de ça dont j'ai le plus besoin en tout cas. Et c'est la plus grande pénurie planétaire. Chacun sur son île. Tes problèmes ne sont pas les miens, les miens sont uniques et personne ne saurait les comprendre et les apprécier.

Arrête de geindre et fais comme si. Tant que l'apparence de bonheur est maintenue la terre continue de tourner. On n'a rien à faire de ton petit enfer personnel. Cramponne-toi de ton mieux. Ainsi va la vie et au suivant.
# 105914476435012634   L'insomniaque

22.7.03

( 07:52 )

Un jour comme les autres

Un autre jour loin de lui mais tout près, c'est bien vrai. Une journée d'été grise et humide, un jour de travail. Un jour où mon réveil sonne et je me lève, où je bois mon café seule devant l'écran, où je me rends au boulot comme d'habitude. Un mardi bien ordinaire, rien de prévu pour ce soir, même mon fils sera absent, un souper aux chandelles avec moi-même, probablement un sandwich aux tomates et ce silence que j'aime tant. Pas de souper d'anniversaire à prévoir. Un jour comme les autres.

Je te souffle quand même ces mots du loin de mes 5346 km : À toi que j'aime, que ta journée soit douce et remplie d'inspiration.
# 105887474667756979   L'insomniaque

21.7.03

( 22:24 )

Déconnectée

Ce matin j'écris ces mots alors que je suis incapable de me connecter à Internet. Depuis vendredi mon fils et moi sommes connectés en réseau parce que j'ai recyclé mon brave et vieil ordinateur pour lui. Tout allait bien jusqu'au milieu de la soirée hier et là quelque chose dans la connexion s'est déréglé. Je n'ai aucune idée de quoi, comment le pourrais-je ? Nous avons essayé plusieurs manipulations pour rétablir la connexion mais sans y arriver. Il faudra que j'appelle le technicien qui nous a installé le système un peu plus tard aujourd'hui mais pour l'instant je suis déconnectée. Je profite donc du silence pour laisser les mots monter.

Ces derniers jours je réfléchis justement à mon écriture ici. Le fait de republier les Montréalités insomniaques( et donc de les relire) me fait réaliser que ma façon de me livrer dans les Insomnies chroniques n'est plus la même. Du temps des MI j'écrivais pour un très petit nombre de personnes et je savais que ces gens s'étaient abonnés avec sans doute un à priori positif pour l'insomniaque. Dernièrement il m'est apparu que je ne peux plus me laisser aller à une vraie écriture intime parce qu'il y a des lecteurs silencieux qui me connaissent dans la vie terrestre et qui épient mes mots ici. Je sais bien que ces lecteurs le font à partir d'un réel intérêt à mon égard mais n'en reste pas moins que ça change ma façon d'écrire.

En écrivant ces mots je trouve cela un peu délicat parce que je sais très bien que certaines personnes vont se sentir interpellées ou concernées, possiblement même un peu blessées et ce n'est vraiment pas mon intention. Je suis même flattée qu'on puisse s'intéresser à moi jusqu'à venir me lire ici et de plus c'est ma faute puisque c'est moi qui n'ai pas caché le fait que j'écrivais un journal en ligne, Mais ce qui se voulait un espace de liberté et d'expression est en train de se transformer en terrain miné. Oh non, je ne vais pas écrire ça parce qu'on va s'inquiéter pour moi. Oh, et puis ce sujet est beaucoup trop intime, qu'est-ce qu'on va penser ? Je suis finalement en train de me créer un niveau de censure pour tous et je trouve ça difficile à porter.

Je sais que je n'aurais pas dû parler de ce journal aux gens de mon terrestre mais il y a quelques raisons qui m'ont poussée à le faire. D'abord au début il y avait la fierté d'avoir pu maîtriser suffisamment les outils pour pénétrer dans ce monde mais il y a eu aussi la justification de mon temps de connexion et de mon implication sociale dans le monde virtuel. Rares sont les personnes qui peuvent comprendre l'importance que j'y accorde parce qu'elles-mêmes ne connaissent pas ou alors très partiellement et mal. Je crains toujours qu'on associe ma présence en ligne à tous ces réseaux de drague virtuelle dont on entend toujours plus parler que de quoi que ce soit d'autre sur Internet, c'est la partie médiatisée. Pourquoi cette crainte ? Après tout si c'était le cas ce serait mon affaire. Qu'est-ce que je suis orgueilleuse finalement.... Orgueilleuse mais aussi sensible, j'accorde une très grande valeur à l'être humain et j'ai parfois tendance à m'engager dans une quête d'authenticité, de ne pas être prise pour quelqu'un que je ne suis pas et de ne pas être jugée sans procès.

Ceux qui me connaissent justement savent à quel point Internet a changé ma vie et mon entourage social. Oui j'ai rencontré l'amour grâce à Internet, au moins deux fois et jamais sur des sites de drague (mais ça aurait pu arriver, je ne suis pas au dessus de ça) mais j'ai aussi rencontré l'amitié et l'ouverture d'esprit. J'ai pu valider certains aspects de moi qui n'arrivaient pas à s'exprimer parce que j'étais encarcannée dans des modes de faire et de m'exprimer qui me laissaient bien peu de marge.

Depuis que je sais tenir un crayon l'écriture a toujours représenté un mode d'expression privilégié pour moi. Je pense que c'est beaucoup lié à ma sensibilité parce que j'ai beaucoup de mal à réfléchir et à dire vraiment ce que je pense quand je suis en contact direct avec quelqu'un. Comme si je devenais un enchevêtrement d'émotions et d'idées contradictoires qui veulent toutes s'exprimer en même temps et que ma tête avait besoin d'analyser la situation globale avant de parler et de prendre position. J'ai aussi un mode de fonctionnement très intuitif, souvent je ressens les choses bien avant de les savoir et ça aussi me rend vulnérable et incertaine. Parce qu'il est important pour moi d'être juste et honnête quand je m'exprime et que le senti peut être fort trompeur. L'écriture représente donc une forme d'expression qui me permet de mieux réfléchir, qui me force à laisser monter ce qui brasse à l'intérieur après un tri préalable. J'aime les mots mais j'aime principalement ce qui est vrai et sincère.

Le fait de savoir qu'on me lit dans mon entourage me fait jusqu'à un certain point plaisir mais aussi diminue cette liberté d'expression qui me fait du bien. Qu'est-ce que je raconte ? Je ne vais pas demander qu'on arrête de me lire mais il faudra que j'apprenne à composer avec cet aspect. Ou alors écrire ailleurs ? Je ne sais pas, on verra. J'avais juste besoin de dire ces mots ce matin, laissons-les macérer un peu, quelque chose en émergera bien.

**Edit : Cette entrée a d'abord été publiée dimanche le 20 juillet à 12h23 mais j'ai dû la supprimer et la republier en date d'aujourd'hui à cause d'un problème d'archives. Désolée pour le commentaire de Michèle que j'ai par contre bien lu.**
# 105884065063531555   L'insomniaque