dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

14.6.02

( 22:35 )

N'empêche que...

J'ai rarement passé une journée au boulot avec autant de bébés autour de moi. Ce midi, deux des employées en congé de maternité sont venues rendre visite à leurs collègues et déjeûner avec nous. Nous avons mangé toutes ensembles dans une salle de classe déserte et la conversation tournait autour des biberons, des couches et autres sujets connexes pendant qu'une des deux mamans allaitait tranquillement son fils en mangeant elle-même. C'était très sympa mais en même temps étrange. Peut-être que cela me fait tout simplement réaliser que ce temps est déjà loin pour moi. Probablement.
Ah la vie, quel voyage...
# 77763350   L'insomniaque

( 22:25 )

Une pour toutes...

Et toutes pour unes. C'est ainsi que je caricaturerais le mileu de travail dans lequel je bosse pour mon contrat temporaire en ce moment. C'est bizarre, je pense que c'est la première fois que je travaille dans un milieu exclusivement féminin. Et je ne vais certes pas ressortir les préjugés ressassés voulant que les femmes entre elles se jalousent ou se bouffent. Ça n'est pas vrai, du moins pas dans cet endroit. Ce sont des filles respectueuses et professionnelles mais c'est vrai que j'y retrouve une dimension supplémentaire, une certaine attention apportée à l'autre qui peut être très intéressante mais qui, poussée à l'extrême peut devenir limite agaçante.... Ou alors c'est moi qui ne suis pas habituée... Je n'en sais rien.
Aujourd'hui une des employées qui a démissionné suite à un épuisement professionnel (celle que je remplace temporairement), est venue vider son bureau. Toutes les filles se sont relayées pour l'entourer, tour à tour, je les ai entendues parler entre elles de combien l'épreuve qu'elle vivait était difficile et qu'il fallait lui faire savoir qu'on était là, qu'on comprenait... Bien sûr je me sentais un peu extérieure à tout ça puisque je ne connaissais pas du tout l'employée en question, mais j'avais le sentiment d'assister à une sorte de cérémonie presque rituelle. Et je me suis demandé si c'était réconfortant ou pas pour la fille en question. Probablement que oui mais je ressentais quand même un malaise à observer toute cette sollicitude. Est-ce moi qui ne sais pas apprécier? Il me reste encore trois semaines pour amasser mes observations. Pour l'instant je suis partagée.
J'avoue quand même que personnellement j'ai un peu de difficulté avec les conversations des repas et des pauses... Ça n'est pas que je n'aime pas coiffure, vêtements, parfums et crèmes auto-bronzantes à l'occasion, mais tout le temps ?....
Je dois brosser un portrait bien injuste de mes collègues en ce moment, pourtant je les apprécie beaucoup. Seulement j'ai l'impression qu'il y a tellement de sujets potentiellement intéressants sur lesquels on peut discuter. Peut-être ne sont-elles pas encore assez à l'aise avec moi pour m'inclure dans les discussions vraiment significatives. C'est une hypothèse plausible.
Finalement c'est bien tôt pour tirer quelque conclusion que ce soit sur cet aspect, encore moins pour le généraliser aux mileux de travail uniquement féminins. Finalement ce ne sont là que les furtives impressions d'une insomniaque dans son nouveau milieu, certainement pas les observations d'une étude anthropologique... Heureusement :-)

Je continue à regarder et à intégrer et on s'en reparle.
# 77763106   L'insomniaque

( 21:59 )

Fatiguée

Mais pas abattue. Voilà comment je termine cette semaine qui fut une des plus chargées depuis les derniers mois. C'est fascinant de constater combien le fait d'avoir sauté à nouveau dans l'arène transforme ma façon de ressentir la vie. Pourtant c'est rien qu'une petite semaine, mais d'avoir travaillé, d'avoir rencontré des clients, de m'être sentie mise à contribution dans ce que j'ai à offrir, me donne un point de vue autre sur moi-même. Je crois que c'est la première fois que je réalise cela avec autant d'acuité. Et puis je recommence à faire des projets. Tout petits mais quand même des projets. C'est presque grisant.

Ce matin je songeais à ma tasse, celle dans laquelle j'avais l'habitude de prendre mon café au bureau. Depuis quelques semaines elle avait pris sa place dans l'armoire, avec toutes les autres tasses, elle n'avait plus de territoire à marquer. Et ce matin j'ai tout à coup réalisé en la voyant parmi les autres qu'elle allait bientôt reprendre le chemin du boulot elle aussi. Ça m'a fait sourire grand.
Je la réserve pour le nouvel emploi que je débuterai en juillet, en attendant elle patientera bien encore un peu.
C'est sans doute étrange cette histoire de tasse mais c'est assurément le genre de détail qui me caractérise, celui de m'entourer d'objets bien simples mais qui me font sentir bien, des objets qui me ressemblent. Dommage que je n'aie pas d'appareil numérique, je l'aurais bien prise en photo pour vous montrer de quoi je parle. Pour l'instant on doit me croire sur parole :-)

Alors voilà, c'est vendredi soir et je suis bien aise que ce soit le week-end.
# 77762394   L'insomniaque

13.6.02

( 21:29 )

Simplement heureuse

Je suis là ce soir, assise devant mon écran, à chercher une manière originale de parler de ça. Mais ça ne vient pas. C'est sans doute trop frais pour pouvoir en parler avec recul ou pour décrire exactement tout ce que ça implique, mais bon, il y a un temps pour chaque chose. Et en ce moment-même je dirais que c'est le temps de savourer cette victoire ou encore d'admirer cette belle éclaircie dans le ciel de ma vie.
J'ai trouvé un emploi régulier à temps plein qui me permettra de faire ce que je sais et j'aime faire en échange d'une rémunération qui me permettra de vivre un peu plutôt que de me contenter de survivre.
Ils m'ont choisie, probablement parce que j'ai su répondre aux questions comme il le fallait et sans doute aussi un peu parce que le courant est passé. Tout le monde sait que la sélection de personnel n'est pas une science exacte et qu'il demeure toujours une part d'inexplicable dans ce qui nous fait préférer un candidat au lieu d'un autre. Alors je ne me gausserai pas d'avoir été la meilleure ou la plus parfaite, mais simplement d'avoir su poser les bons gestes et prononcer les bonnes paroles au bon moment tout en demeurant moi-même. Le reste échappait à mon contrôle et semble-t-il que les vents ont soufflé dans la bonne direction cette fois.

Merci :-)
# 77720835   L'insomniaque

9.6.02

( 23:42 )

En fait

Je pense qu'à ce moment-ci je suis tout à fait mûre pour un bon lâcher prise...
Mais comment on fait?
On ne fait pas, on laisse couler
Laisser couler ? Mais je risque de me noyer, non ?
Beaucoup moins que de te débattre dans l'eau des rapides
Ah. C'est une idée sur laquelle je devrais bien réfléchir.
Ne serait-il pas justement temps d'arrêter de réfléchir un peu ?
Mais comment on fait pour arrêter de réfléchir ?
D'abord et avant tout on respire, puis on prend les choses comme elles viennent, dans l'ordre
Oui mais...
Mais quoi?
Non rien.
C'est ça, va te coucher et laisse toi rêver un peu
Rêver ? Mais c'est pas dangereux ça ? C'est pas ça qui m'a menée ici, justement ?
Oui ça t'a amenée jusqu'au bord, te reste à aller au bout
Au bout ?..... De ?
Non rien
Bonne nuit
Sweet dreams
# 77550392   L'insomniaque

( 23:31 )

Songeuse

C'est ainsi que je me sens dans ce dimanche qui décline.
Je regarde autour de moi et je vois des boîtes et des objets qui s'étendent un peu partout. Déjà ça sent le départ et il me reste trois semaines... Je me sens pleine de doutes. Ai-je pris la bonne décision? Je ne sais plus dans quel miroir me regarder... Les gens qui m'entourent me renvoient toutes sortes de reflets ces temps-ci et parfois c'est difficile de trancher. Mais qui est-ce que je veux tromper? Je n'ai jamais appris à sentir par le dedans et maintenant ça n'est pas plus facile... Je voudrais juste sentir une petite certitude à propos de moi-même, savoir dire "je suis..." et le penser. Pas surprenant que j'en sois arrivée ici, avec un tel flottement à l'intérieur.
Il y a des choses que je sais bonnes et douces, quelques-unes à tout le moins. Mais ce que je suis, où je vais, ça c'est une autre histoire.
Pourtant je ne suis pas malheureuse, j'ai toujours su apprécier la vie, cueillir ce qu'elle m'offrait, la goûter.
Alors, c'est quoi? Est-ce que tout doit être si compliqué, vraiment?
C'est nul comme entrée, je sais.
Mais ce soir j'avais envie de laisser une trace de ma confusion. Demain matin je débute un nouveau boulot, j'ai envie d'y aller en souriant, pleine de confiance. Après tout, ce qu'on me demande de faire c'est de guider des gens vers la confiance en leurs possibilités...
Cordonnier mal chaussé, moi?
Après tout, ce sont les meilleurs :-)
# 77550004   L'insomniaque