dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

27.12.03

( 19:53 )

Changer l'angle de vue

Il n'y a pas que la métaphore qui fait du bien, le manifeste peut très bien rafraîchir l'esprit et le corps. La preuve ? Je me suis affairée aujourd'hui à déplacer mon coin bureau de lieu et par la même occasion j'ai redisposé ma chambre complètement. La pièce qui me servait de bureau auparavant sera transformée en lieu de rangement (elle contient déjà les machines à laver et à sécher le linge). Je rêve déjà d'une belle armoire qui me servira à ranger les draps, les couvertures et les serviettes. Mais le plus chouette c'est cette nouvelle chambre que je me suis arrangée. Je sais que ce soir j'aurai un peu de mal à trouver le sommeil et que demain matin je serai un peu perdue au réveil mais c'est exactement ce dont j'ai besoin ; d'être un peu secouée dans mes habitudes et d'avoir l'impression d'être ailleurs. De plus, quand je surfe, juste à ma gauche se trouve une grande fenêtre qui me permet de jeter un oeil dehors, de sentir le soleil ou de voir la pluie ou la neige tomber. Au printemps je pourrai ouvrir la fenêtre et sentir le vent, n'est-ce pas magnifique ? Pour célébrer ce soir je me suis offert un joli petit globe avec une bougie mauve à l'intérieur pour la faire brûler dans mon nouveau coin. Et là pendant que j'écris j'écoute Martha Wainwright et je savoure un thé délicieux dans une jolie tasse venue d'ailleurs (achetée chez Casa si ça vous intéresse ;-).

Bon, bon l'Insomniaque, où as-tu mis ton savoir-vivre ? Tu reviens après quelques jours d'absence et en plus de ne pas avoir pris le temps de souhaiter Joyeux Noël à tes fidèles lecteurs, tu te mets à déblatérer platement sur ta décoration intérieure qui n'intéresse vraiment personne sauf toi-même...

Hum. C'est bien vrai. Curieusement Noël est passé un peu inaperçu chez moi cette année. Pas totalement mais disons que ce fut plutôt calme, sans grande célébration ni réunion... En fait, je suis bien allée passer quelques jours chez ma mère et j'ai été fort bien reçue mais ce fut plus un changement de rythme qu'une fête en bonne et due forme. Bien sûr j'ai vu mes fils la journée même de Noël et leur ai offert à chacun un petit présent parce qu'une maman digne de ce nom ne saurait oublier mais bon, je n'ai pas senti Noël battre dans mon coeur cette année et c'est très bien comme ça. J'ai quand même un peu réfléchi (ça vous surprend ?) à l'esprit de Noël et à cette difficulté que nous avons à nous en imprégner quand notre vie ne ressemble à aucun modèle véhiculé par la société. Noël ça peut être très bien quand on a ceux qu'on aime près de soi et qu'eux aussi ont envie que ce soit Noël. Ce fut une année "sans" mais il y en a eu "avec" et j'ai confiance qu'il y en aura d'autres. Je ne suis pas amère, je n'ai juste pas envie de faire "comme si". Et ça en soit, c'est un cadeau que je me fais déjà.

J'espère par contre que votre Noël 2003 fut aussi doux que possible, sincèrement.
# 107257282333086128   L'insomniaque

21.12.03

( 12:14 )

Je voudrais écrire

Mais il y a tous les détails de la vie terrestre qui me font perdre contact avec la petite voix à l'intérieur, celle qui a tant besoin de dire. C'est un matin de silence, comme je les aime. Seule. Assise à mon ordinateur, je vois la neige qui virevolte dehors. Je la trouve jolie parce que je suis bien au chaud dedans. La neige enveloppe mon silence, c'est ça. Silence complet ? Non, j'écoute la radio.blog de Kms, encore... :-)

C'est l'hiver aujourd'hui, la plus courte journée de l'année, et j'en suis réjouie parce que le passage des saisons témoigne pour moi de ce qui avance et se transforme. Rien n'est statique et immobile, il y a toujours un mouvement quand on sait prendre un recul. Même quand on a l'impression que le temps fige, on n'y échappe pas et c'est tant mieux. Ma vie est une histoire qui se dessine inéluctablement, parfois avec ma collaboration, d'autres fois à mon insu, mais elle continue et je me transforme. J'aime ce mouvement à une autre échelle, qui ne suit pas nécessairement ces horaires préfabriqués, ces agendas et ces calendriers qui veulent nous donner l'illusion que tout est gérable et planifiable. C'est faux. La vie est sage et sauvage à la fois, comme la nature. Il ne faut jamais se croire au dessus d'elle. J'ai compris ça.

L'an dernier c'était presqu'hier et je me préparais à partir les rejoindre. Je dis les parce que c'est ainsi que je le ressens. Il y a lui et il y a elle, entremêlés parfois mais tous les deux aussi importants pour moi. Cet homme et ce pays, cette relation et ces lieux qui me parlent et m'appellent. Pourtant je sais qu'en ce moment ma vie est ici. Moi aussi je suis entremêlée, écartelée entre deux continents, entre deux vies. Ça fait du bien de l'écrire. Je sais que la vie est sage et qu'elle m'ouvrira un jour la porte, bientôt. À vingt ans je me serais envolée sans regarder derrière et j'aurais assumé ce qui venait après. À quarante-deux ans je vais et je viens dans le respect de ce qui est et j'assume ce qui est venu avant. C'est ainsi que la vie nous tranforme. Et les saisons défilent mais ce ne sont que des saisons. Dans l'absolu nous sommes et la vie nous fait grandir et avancer, un pas à la fois.

Bien sûr qu'il m'arrive d'être triste, de me dire que ce n'est pas juste, que je devrais pouvoir suivre l'élan de mon coeur mais je retrouve la paix en regardant mes flocons (oui j'ai dit mes) virevolter dehors. Merci l'hiver.

Ailleurs ce n'est pas mieux, c'est seulement différent et moi j'aime ce qui est différent, ça a toujours été. Un jour la vie a guidé mes pas (ou mes doigts ?) vers le net. Je n'avais pas de plan, je me battais tout simplement pour vivre. Et c'est ici qu'elle m'a amenée, ici et là-bas. Il y a une clé que je ne possède pas. Pas encore. Mais est-ce une raison pour reculer ? Je ne crois pas. Il me manquera toujours une clé. C'est l'énigme qui me fait chercher et avancer. J'avance avec mes mots et mes émotions, avec mes jambes aussi parfois. C'est l'essentiel.

Finalement j'ai écrit.
# 107202687352791553   L'insomniaque