dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent... toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

19.1.02

( 23:59 )

Une toute petite planète

sur laquelle nous vivons. Et quand on prend le temps de s'arrêter et de s'asseoir ensemble, on a bien plus de points communs que de différences.

C'est ce que je me disais aujourd'hui alors je partageais un repas communautaire avec quelques clients afin de clore en douceur une démarche entreprise en novembre dernier. Je ne fais pas toujours cela mais dans ce groupe il existait une sorte de fraternité, une solidarité pleine de respect et une tendance à discuter et à s'écouter. Ça aurait été dommage de se quitter sans avoir partagé un repas ensemble.
Chacun avait préparé un mets de son pays d'origine (moi j'avais préparé du sucre à la crème) et nous nous sommes assis, simplement, autour d'une même table pour casser la croûte ensemble. C'était chouette d'entendre les explications sur chacun des plats, d'écouter les anecdotes que chacun offrait généreusement et de se découvrir derrière nos histoires.

Ça tombait justement bien puisque c'était le dernier groupe que j'accompagnais par le biais de cet organisme. Un bel au revoir.

Et puis Fredoux est venu avec moi et j'étais très heureuse de pouvoir lui permettre de vivre cela. Je n'ai pas le plein contrôle sur l'adulte qu'il deviendra un jour mais je me dis que de lui offrir la connaissance de gens à prime abord différents de lui mais qui au fond sont très semblables, sera peut-être déterminant dans sa façon d'aborder la vie et les gens plus tard. Je le souhaite de tout mon coeur.

De toute manière, c'était un moment précieux.
# 8861296   L'insomniaque

17.1.02

( 22:53 )

40 ans

Qu'est ce que ça veut vraiment dire?
C'est juste un âge. Le mi-temps de la vie?

Je ne peux m'empêcher de sourire lorsque je lis les propos de Lili un peu plus tôt cette semaine. Je pense que moi aussi, à 22 ans, j'aurais pu tenir ce même discours. Quarante ans, le début de la vieillesse. C'est vrai que socialement, dès qu'on sort de la trentaine, ça fait étrange de dire son âge, même si on nous dit toujours qu'on ne les fait pas (coquetterie insomniaque ça? ;-)
En réalité, quand quelqu'un me dit ça je comprends que je ne corresponds pas à l'image étriquée qui est véhiculée par les médias et toute la société. Quand on ne valorise que l'apparence, quand tout est misé là dessus, il est évident que c'est terrorisant d'accueillir les signes extérieurs de la maturité. Mais quand on comprend que l'extérieur n'est que le reflet de l'état intérieur( zut que ça fait cliché d'écrire ça mais c'est tellement vrai), il n'y a plus de chiffre qui compte.

Entre vingt et trente ans j'étais en lutte contre mon intérieur. J'essayais très fort d'étouffer ce qui montait de l'intérieur pour tenter de répondre à ce qu'on attendait de moi. Je n'avais aucun talent pour la comédie et la fausseté mais tellement de volonté.... J'ai terminé mes études, me suis mariée, ai donné naissance à mes deux fils, trouvé une place sur le marché du travail. J'ai tout fait ( non, non je n'ai pas écrit j'étouffais là.....)

Entre trente et quarante ans j'ai pris conscience que tout ça était si vide... Et je me suis demandé pourquoi. À un moment tout est devenu si lourd... Je ne voyais plus de possibilités. J'ai presqu'eu envie d'en finir. J'y ai pensé, vraiment. Plus précisément c'était durant l'automne 1998. Heureusement j'ai eu peur (je ne voulais pas souffrir) et puis, il y avait surtout mes fils. Pas que j'estimais à l'époque qu'ils avaient tant que ça besoin d'une maman comme moi.... Mais je me disais que le peu de bien que je pouvais leur apporter était beaucoup mieux que la souffrance que je leur causerais en les quittant ainsi. On peut dire qu'il me restait quand même un peu de jugement.
J'ai alors pris très consciemment la décision de me battre.
J'ai commencé par me donner de petits buts. Enfin, pas si petits que ça mais disons atteignables. Il n'était pas question que j'échoue. La première décision a été d'arrêter de fumer (j'ai tenu pendant 13 mois) et la deuxième de recommencer à écrire (j'ai ouvert la Page de l'insomniaque). Le reste s'est enchaîné (j'aurais presque tendance à écrire déchaîné.... un peu de nuance là l'insomniaque ;-)
Enfin, disons que pendant les mois qui ont suivi je me suis remise au monde, c'est vraiment mon sentiment. Oh, il m'est arrivé de très belles choses et de très difficiles aussi, mais ce qui importait surtout c'est que cette fois-ci je rectifiais le tir, l'énergie venait de l'intérieur. Et je me suis sentie vivante. Très vivante. C'était nouveau et délicieux.

Maintenant que j'aborde la quarantaine (je vais finir par l'écrire sans frisson), je sens que rien n'a vraiment changé autour de moi, c'est moi qui ai bougé. Je pilote. Et c'est très ennivrant, quoique parfois terrifiant. Il m'arrive d'avoir encore le réflexe de ne pas vouloir déplaire, de me demander ce qu'on attend de moi comme femme, comme maman, comme professionnelle, comme fille et même comme diariste.... Mais ça ne dure pas, je sais me remettre dans le bon chemin et les détours malheureux ne sont que des preuves supplémentaires que j'ai appris.
Physiquement c'est étrange mais je me sens mieux dans ma peau qu'à 25 ans. Pas juste dans l'apparence mais dans le senti. J'ai récupéré mon corps et je vis dedans. C'est génial. Bien sûr je suis consciente de ses imperfections, ici et là, mais je prends aussi conscience du fait qu'il me sert bien. Visiblement il m'a vite pardonné les négligences que je lui ai fait subir pendant toutes ces années. Parfois je marche et je respire et tout à coup je prends conscience de combien mes jambes me portent bien, combien mon sang circule bien et oxygène parfaitement toutes les partie de moi, combien c'est bon d'être vivante. Dans ces moments là, je deviens grisée et, où que je sois, j'accélère encore plus le pas en affichant un grand sourire :-) Je dois paraître un peu bizarre mais qu'est-ce que ça fait?
Il y a bien sûr toute sorte d'autres trucs que je découvre, plein de choses que je peux affirmer sans baisser les yeux. je commence à savoir qui je suis. Ce n'est ni beaucoup mieux, ni beaucoup pire que ce que vous êtes, c'est juste moi, uniquement. Et ça goûte bon ;-)

Si c'est cela avoir 40 ans, je les aurais bien toujours. Chose certaine, je ne reviendrais pas en arrière. Bon je sais, il faut continuer d'avancer. Et qui sait quelles belles surprises la vie me présentera-t-elle au prochain tournant?

En avant,
# 8802778   L'insomniaque

( 21:59 )

Apprendre

Comprendre et avancer, n'est-ce pas là ce qu'il y a de plus vrai dans cette vie? Je réalise que vieillir c'est d'arriver à utiliser ses erreurs pour mieux vivre. On le dit souvent mais de l'expérimenter est encore plus extraordinaire. L'erreur devient juste une pierre de notre parcours plutôt qu'un ravin dans lequel on plonge.

Si c'est ça vieillir, je peux vous dire que ça comporte des avantages certains.

:-)
# 8801195   L'insomniaque

15.1.02

( 22:25 )

Je cherche le mot

celui qui décrirait comment je me sens ce soir, en fait, comment je me sens depuis que j'ai annoncé à ma directrice que j'allais quitter mon emploi dans une dizaine de jours.

C'est peut-être que je ne suis pas prête à en parler.

Monsieur Martin, mon professeur de français en secondaire deux, citait toujours Boileau:
Ce qui se conçoit bien, s'énonce bien et les mots pour le dire viennent aisément.
Je n'oublierai jamais Monsieur Martin, c'est lui qui m'a fait découvrir combien j'aimais les mots. Je n'arrive pas à oublier Boileau non plus.

Est-ce possible que dans mon esprit ça ne soit pas tout à fait clair?
Zut.
# 8734338   L'insomniaque

( 21:34 )

Charmant lit vert

Il est finalement là. Enfin, il fait mine de. On y croirait presque avec sa bise et ses flocons.
Je l'invite à rester.
Juste un peu.

Blottie sous ma couette j'aime le regarder.

Mais ce qui m'enchante un peu moins c'est que bientôt je devrai conduire sur ses routes enneigées.

Rien n'est parfait.
# 8732670   L'insomniaque