dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

26.4.03

( 11:39 )

Rainy day

Montréal en ce momentGris et humide. Encore. Mais qu'est-ce que j'ai à parler de la météo dernièrement ? C'est que ça finit par m'influencer plus que je le pense. Prenons ce matin gris. Déjà, c'est samedi. Pas si mal vous direz, au moins le samedi on n'a en général nulle part à aller absolument... C'est vrai sauf que : On a la semaine qui se termine en soi, on a besoin de légèreté et d'élan et là on se lève pas trop tard avec l'idée de faire quelque chose de productif en espérant qu'après on pourra prendre vraiment congé. Comment diable faire voler la poussière quand cette humidité sombre alourdit tout ?

D'autant plus que je n'ai personnellement aucune disposition ménagère particulière. Vraiment aucune. Désolée si je brise des illusions mais je suis comme ça. Je sais relever mes manches et frotter quand il faut mais j'ai besoin de conditions préalables et d'une bonne motivation. Un samedi d'avril comme celui-ci n'en est pas une vraiment. Rajoutez à cela quelques préoccupations personnelles et un coup de fil pas réjouissant et vous aurez un portrait de mon humeur du jour.

Mais tout peut changer, non ?
# 93298799   L'insomniaque

25.4.03

( 18:47 )

Les gens sont froids

Je pensais à ça tout à l'heure. Chacun sur son île, on passe un temps précieux à se cacher, à se méfier, à faire comme si... Et pourtant on va tous finir pareil. Les beaux, les laids, les gros, les maigres, les riches, les pauvres. C'est futile. Peut-être cela ne vaut-il même pas la peine de l'écrire. Je suis probablement naïve. Haha quelle phrase. Le probablement n'a rien à voir. Je suis naïve. N'empêche que j'en ai marre des fois de vivre dans ce monde où ça joue tout le temps à se croire et à faire croire. Je me blesse cent fois par jour à la froideur et à la fausseté. Malgré tout j'essaie encore.

Naïve.
# 93266668   L'insomniaque

24.4.03

( 19:25 )

Un zeste de soleil

EnfinSur le ciel gris de presque nuit. Merci.
# 93206561   L'insomniaque

23.4.03

( 19:15 )

Résidus

Assise devant mon écran je décante ma journée. J'essaie d'écouter ce qui se passe à l'intérieur, ce qui remonte quand je sors enfin de la course. Ce soir je me suis offerte une Leffe. C'est très bon la Leffe. Je lis, ça et là, quelques entrées, quelques commentaires en goûtant lentement cette blonde douce, je tente d'identifier cet arrière goût. C'est un peu sucré mais pas seulement. Qu'est-ce que ça goûte ? C'est fort particulier en tout cas. Ça a quand même l'avantage de ne pas rester dans la gorge, ça descend très bien. J'aime la Leffe même si je m'en offre rarement. C'est probablement la raison pour laquelle ça reste un plaisir. Ça vient de Belgique. Tiens, la Belgique. Je viens un peu de là moi aussi. La mère de mon père y est née mais elle n'y est pas restée. Peut-être irai-je voir un jour ce qui m'y ressemble, ce qui m'y rejoint... Peut-être bien. Mais pas ce soir. Je vais me contenter de la goûter.

Je raconte tout ça mais au fond ce n'est pas ce dont j'ai vraiment envie de parler. Je tourne autour du pot parce que je ne sais comment aborder la colère. Celle qui vient du fond de soi. Celle qui me brûle régulièrement sans que je puisse l'expliquer. Suis-je en colère ? Je crois que oui. Contre quelqu'un précisément ? Non, je ne crois pas. Ça fait longtemps ? Depuis toujours je pense. Depuis que je me souviens me souvenir... Mais qu'est-ce que je dis exactement ? Je ne sais pas. Ou plutôt si. J'en ai marre de cette colère que je ne sais épancher, avec laquelle je me heurte partout et qui surgit comme un monstre dans les pires moments. Elle me fait chier cette colère. Royalement. Ce qui est le plus bête concernant cette colère qui couve injustement c'est que sa présence me rend incapable d'accepter d'avoir une vraie colère saine à l'occasion. Je me sauve de toute colère, justifiée ou pas, parce que j'ai peur qu'elle m'engouffre et qu'elle écrase ceux que j'aime en même temps. Si j'ai le malheur de me fâcher un peu je me trouve laide, sans bon sens, ensuite je pleure. Comme une petite fille. Qu'on n'aimera plus parce qu'elle a déchiré sa jolie robe et qu'elle a gâché la fête pour tout le monde.

Ça me rappelle soudainement un truc. C'est très vague. Je devais avoir 7 ou 8 ans je pense, c'était mon anniversaire. Ma mère avait organisé une fête à laquelle j'avais convié mes amies. Tout était joli. Il y avait des nappes avec des fleurs, des petits sandwiches, des gâteaux, des jus de fruits, des ballons et toutes sortes de surprises. On m'avait apporté des cadeaux. Plein de paquets emballés dans du papier coloré avec des boucles et des rubans, il y avait eu des jeux et des chansons, je portais une robe d'été toute neuve, cousue par ma mère. Ce matin-là ma mère, sans doute préoccupée par tous les préparatifs, m'avait parlé brusquement. Toute la journée j'avais cherché son sourire, un regard qui m'aurait dit qu'elle m'aimait, que j'étais sa petite fille mais elle avait plein de trucs à faire. J'étais allée bouder dans ma chambre mais quand les invitées avaient commencé à arriver elle m'avait fait sortir en me disant que la moindre des choses était que je m'amuse et que je sois agréable, après tout le mal qu'elle s'était donnée pour moi. Elle avait raison mais j'en étais incapable. Je m'étais comportée en parfaite petite peste, persuadée que personne n'était là pour moi mais pour profiter de la fête. J'avais été tellement mauvaise qu'elle avait fini par me renvoyer dans ma chambre pendant que les autres continuaient de s'amuser. Je me détestais d'avoir été comme ça mais en même temps je m'étais sentie tellement incomprise. J'étais en colère contre le monde entier et moi-même.

Je pense que ça m'arrive encore de me sentir ainsi. C'est une des raisons qui fait que je déteste ma colère, elle me rend impuissante et détestable. Je me dermande si on peut apprivoiser la colère quand elle galope sauvagement en soi et qu'elle n'a aucun rapport. Je me demande vraiment.

Je ne sais pas ce qu'est cette entrée exactement mais je réfléchis, je ressens et je suis vivante, je ne suis pas résignée. C'est déjà ça.

Ma Leffe est finie.
# 93141995   L'insomniaque

( 07:29 )

Seize ans...

J'ai seize années de mamantitude depuis 4h30 ce matin (pourtant j'ai rien senti).
Et dire que j'ai encore tellement de choses à apprendre.

Patience et sourire. Beaucoup de patience. Et surtout reconnaître le chemin franchi.
# 93105786   L'insomniaque

( 07:26 )

Faire de mon mieux

Le pouvoir des fleurs :-)Et laisser à la vie ce qui lui revient.

Voilà le cadeau que je m'offre ce matin :-)

Et vous ?
# 93105703   L'insomniaque

21.4.03

( 10:28 )

Sourire pascal

Il y a quand même eu quelques trucs plutôt ensoleillés dans ma journée d'hier. Comme de rencontrer la copine de mon fils. Une jeune fille de 17 ans, entre femme et petite fille, gentille et articulée, qui sait mettre de la lumière dans les yeux de mon grand fils. Juste pour ça, elle a tout mon soutien. Mais ça fait drôlement vieillir tout d'un coup de rencontrer la copine de son fils. Enfin, ça devait venir un jour. C'était hier.

Et puis ma mère qui était dans un état d'esprit joyeux, positive et active. Ça faisait du bien de la retrouver ainsi. Pas une ombre entre nous deux, même que nous avons eu une vraie conversation. Ce fut assez exceptionnel. Fait à souligner, trois fois elle m'a complimentée sur ma bonne mine, mes cheveux et la couleur que je portais. Largement suffisant pour me coller un sourire qui venait du dedans.

Retourner dans mon village natal, conduire la voiture de ma mère sur l'autoroute avec l'autoradio au maximum, voir mes fils heureux, sentir ma mère vivante et souriante. Ce fut finalement une fête pascale bien réjouissante. À présent si mon dos voulait bien collaborer un peu et cesser de me tarauder de cette douleur pour s'accorder avec l'humeur ambiante, ça serait parfait.

Bon, on y croit :-)
# 92983247   L'insomniaque

( 09:29 )

Retenue

entre 2 chaisesQu'est-ce qui m'arrive ? C'est un peu difficile à expliquer (même à moi-même), je crois que je me suis laissée trop atteindre par les remous qui ont agité et agitent encore la communauté des diaristes/blogueurs/jouebeurs/carnetistes... Ou devrais-je plutôt dire "les communautés" ? Je n'en sais rien.

Pourtant ici je fais mon truc dans mon coin. Vraiment ? Peut-être pas. Parce qu'au fond je lis tellement d'écrits et d'écriveux divers sur le web que finalement je finis par être happée par les vagues moi aussi. Je me répète à coeur de journée que ça n'a pas d'importance pour ce que je fais ici. Mais ça ne marche pas.

J'en suis venue à écrire en me demandant comment et par qui j'allais être lue. Il y a toujours eu un peu de ça bien sûr, la curiosité de savoir si des gens allaient finalement réagir à mes écrits. Je pense que dès lors qu'on place nos écrits en ligne ou accessibles à un lectorat, on sait très bien qu'il y a risque de réaction et de rétroaction. Sauf qu'il me semble qu'avant cette conscience n'intervenait pas autant dans mon écriture, dans ma façon de me révéler, maintenant si. Je me souviens aussi de m'être dit : Tel(le) lecteur (trice) va comprendre ce que j'exprime, et ça me faisait du bien. Maintenant c'est différent. Comme si j'avais soudainement conscience d'écrire dans une jungle où les prédateurs et les bêtes féroces pullulent autant que les créatures paisibles et pacifiques. pire encore, les premiers parlent plus fort que les secondes...

Bref, je n'écris plus librement. J'espère des réactions qui ne viennent pas, j'en reçois qui me dérangent et j'en crains d'autres sans réel fondement. Tout ça va à l'encontre de ma démarche première qui est d'écrire simplement ce que je vis, pense et ressens. L'aspect partage et dévoilement se fait damer le pion par l'aspect vulnérable et ne pas froisser. C'est malsain.

De plus je dois le dire, je suis déçue par rapport à certaines personnes qui je croyais, avaient la même vision que moi de cette démarche. À tort ou à raison, je ne sais honnêtement pas, mais là où je voyais une espèce de fraternité du coeur et de l'esprit, j'ai cru découvrir en grattant un peu une sorte d'esprit clanique avec des allégeances. Ça me dégoûte. Ça me pousse même à y participer de mes propres allégeances. Je suis alors bien déçue de me rendre compte que je pêche par là même où j'accuse.

Je pense que c'est cette dernière constation qui me bloque le plus. Faire mon truc dans mon coin à ma façon passe encore, mais quand je constate que je réagis à certains propos ou événements avec autant de feu, je me dis que je donne beaucoup trop d'importance à ce que je fais ici. Je veux dire une importance faussée qui dénature la raison d'être de ma démarche. Je ne sais si quelqu'un quelque part comprend le sens de mes mots ce matin mais pour ma part il y avait longtemps que je ne m'étais sentie aussi vraie et sincère, aussi libre. Je n'appartiens à aucun groupement en ce moment mais je ressens quand même chaque gifle qui s'y administre. C'est fort, non ?

C'est pourquoi j'avais besoin de le dire. Je vais prendre un certain recul, enfin je vais essayer. Pas en cessant d'écrire, ça serait malsain pour moi, mais plutôt en essayant d'analyser mon état d'esprit, de le rendre manifeste plutôt que sous-jacent. L'insomniaque n'est pas innocente et angélique, elle n'est au dessus de rien. Le monde (même virtuel) auquel elle rêve n'existe pas. Cessons de pleurer et trouvons comment on peut le favoriser. Construire plutôt que fuir.

Dans ma vie terrestre il me reste des choses à apprendre, des jalons à franchir, tout plein. Qui suis-je donc pour penser que je maîtrise et comprends tout dans le virtuel ? Humilité et ouverture. Patience aussi.
# 92980740   L'insomniaque