dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

5.7.02

( 23:06 )

C'est normal

D'avoir envie de vivre. C'est comme ça que ça devrait toujours être. Mais le bonheur simple est une fleur rare et l'art de la cultiver s'apprend lentement.
Non, rien n'est parfait. Tous les jours je cumule mes petites victoires et je négocie quelques virages serrés. Le soir je m'endors heureuse et le matin je m'éveille décidée.
Voici la couleur de mon quotidien dernièrement.
Ce week-end je veux m'offrir le plaisir d'écrire, ce soir, celui de dormir.
# 78603920   L'insomniaque

30.6.02

( 13:30 )

De chenille à papillon

Même après plus de trois années de diarisme, après quatre années de surf à travers les journaux intimes, à travers la tourmente de la vie et les désillusions de notre communauté.... Il arrive parfois de doux moments où je me dis que tout a valu la peine, que je suis au bon endroit. Je ne vous cacherai pas que ces derniers temps je m'interroge beaucoup sur le sens et la pertinence de mon écriture ici... Certains jours je me dis que je devrais tout arrêter parce que j'ai atteint les limites de cet outil. D'autres jours c'est la tristesse et la déception devant toutes ces guéguerres de clans et de cliques qui prennent le dessus, et là je me dis que ça ne sert à rien de se débattre là-dedans, qu'il y a assez de la vie quotidienne et terrestre où il faut sans cesse trouver sa place, défendre son territoire, prouver sa valeur, je n'ai pas envie de jouer à ça ici. Ces jours-là, rien ne sort, je me sens inutile et stérile, je ne comprends pas ce que je fais ici.
Mais certains jours plus lumineux que d'autres, je tombe sur des textes vrais, jaillis du coeur et des tripes, des textes qui me font bouger à l'intérieur. Ce ne sont pas toujours les plus élégants, la pureté et l'authenticité ne s'enrubannent pas tous les jours, elles n'en ont pas besoin d'ailleurs. Quelquefois les mots sont aussi beaux que leur source, ça n'a pas d'importance, ou si peu...
Et ce dimanche matin, en sirotant mon café bien fort pour me ramener à la vie consciente, en surfant un peu pendant que je laissais mijoter quelques idées qui voulaient s'écrire, je suis tombée sur l'entrée de Lulu.
Loin de moi la prétention de tout comprendre et de tout saisir mais je peux détecter l'authenticité de ce qu'elle exprime et ça me fait du bien.
De l'essentiel d'assumer sa différence, de la difficulté du chemin aussi. De l'inévitable danger d'accepter le jugement des autres sur soi, de l'impuissance de faire autrement quand on n'a pas le soutien nécessaire autour pour bien analyser, du courage que ça prend pour regarder tout ça et de faire le tri. De la beauté de devenir soi même et de la solitude que ça implique parfois. De la quasi-impossibilité de tout reprendre du début, des deuils nécessaires pour accepter ce qui fut, simplement. De la foi inébranlable en la vie pour continuer quand-même à mettre un pied devant l'autre et de continuer chaque jour.
C'est la raison d'être des Insomnies Chroniques. Un endroit pour mes mots, ceux qui expriment ma différence mais aussi ce qui me relie. Je n'ai pas envie de vous séduire, enfin, il m'arrive de m'égarer, je l'avoue, d'oublier que je ne veux pas vous plaire mais m'exprimer, exister, parfois vous toucher, mais fortuitement. Je ne suis plus une jeune fille en fleurs (...) mais parfois je me sens légère et belle, je gambade à l'intérieur de moi et je me sens naître à la vie. Je ne suis pas encore vieille ni aigrie, mais certains jours je porte le désespoir du monde dans ma poitrine, le poids de l'injustice sur mes épaules et mes doigts hésitent, se tordent, mes mots vous pèsent, je sais. Et parfois je ne suis qu'anecdotique et quotidienne, ou alors j'observe la vie des autres, leur humanitude qui me rassure.
Je ne suis plus chenille mais quelquefois je rampe. Je ne suis pas encore papillon mais il m'arrive d'ouvrir mes ailes et de laisser le vent les caresser et parfois même de m'emporter.
J'ai envie de vous toucher mais pas de vous enchaîner. J'ai envie d'être caressée mais pas d'être possédée.
Voilà où je suis. Et voilà pourquoi j'écris.
# 78386987   L'insomniaque