dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent... toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

10.5.02

( 16:42 )

Encore l'ironie...

Dernièrement je réfléchissais beaucoup au danger de croire à la transparence des mots déposés sur l'écran par les diaristes. Je veux dire à la capacité de déduire quoi que ce soit de précis des ces écrits. Je pense que nous pouvons y trouver des pistes, des directions, mais jamais toute la vérité. après plus de trois années comme diariste j'ai reçu à l'occasion des courriels qui prétendaient m'analyser. Certains me trouvaient géniale, d'autres m'exposaient mes "problèmes". J'ai toujours lu avec intérêt. Certaines personnes m'ont saisie avec plus de précision que d'autres, d'autres étaient complètement à côté de la plaque. Mais ce que je trouve inquiétant c'est la conviction de certains individus de tout comprendre alors que ce ne sont après tout que la description partielle et partiale d'un pan de ma réalité.

Je précise que je suis le plus authentique possible dans mes écrits, mais je n'arrive jamais à tout dire, je n'y arriverai jamais. On m'a déjà dite "voilée" moi je préfère "pudique". Quoi qu'il en soit il y a plusieurs sujets profondément importants pour moi que je n'ai jamais su ou voulu aborder ici. Et que dire de ce que je ne comprends pas encore moi-même? Vous le voyez vous ?
Je ne vous ai jamais trop parlé de ma relation avec ma mère parce que je ne la comprends pas encore suffisamment. Je ne vous ai jamais parlé de l'homme que j'aime parce que c'est trop personnel et précieux. Je ne vous ai jamais parlé de certaines blessures de la guerre de mon enfance parce qu'il n'y a pas de mots pour dire ça. Je ne vous ai pas trop parlé de mes trébuchements multiples, j'en ai effleuré quelques-uns à peine. Je ne vous ai jamais parlé de... de quoi encore ? Tant de choses... Et il y a de fortes chances que je ne le fasse jamais.
Je n'ai aucune raison de croire qu'il en serait autrement pour les autres diaristes. Donc.
Je suis bien prudente lorsqu'il s'agit de comprendre. L'être humain est complexe. Et souvent beau.

Pourquoi je vous raconte ça là aujourd'hui ?
Parce que je me retrouve l'arroseuse arrosée...

J'ai reçu un courriel cette semaine. Puis un autre et un autre.
Un jeune homme de 17 ans(Je n'aime pas cette formulation, ça fait condescendant...)
Il voudrait que je lui fasse part de ma "sagesse" de vie afin qu'il puisse éviter les écueils. Je pense qu'il est sérieux dans sa démarche, et surtout beaucoup plus réfléchi que moi à cet âge. Mais bon.
N'est-ce pas là un piège dangereux pour un égo de diariste ?
Je ne lui ai pas fermé la porte, je lui ai proposé un échange, d'être humain à être humain.
Avec les questions qu'il se pose il ne peut pas être quelqu'un de banal et superficiel.
Pour une fois on me m'offre pas d'interprétation mais on me demande conseil. Je ne sais pas si je suis à la hauteur de ces attentes mais je vais juste essayer de ne pas tomber dans mon propre piège.
Qui sait, j'apprendrai peut-être quelque chose de précieux ?
# 76409243   L'insomniaque

( 16:07 )

Il y a des jours

Où tout semble se bousculer et en même temps tout semble si immobile...
Je sais ça n'est pas rationnel tout ça, mais depuis quand dois-je absolument l'être ?

C'est vendredi aujourd'hui(au moins elle s'oriente dans le temps...) et c'est le début du week-end.
Demain je dois assister(ou participer ?) à la cérémonie d'au revoir à mon père. je ne sais même pas si je peux dire "service funèbre", tout ça me semble tellement dilué dans le temps et les paroles.
Et comment je me sens? Difficile à dire. Je crois que j'ai un peu peur. Peur de toutes ces émotions qui se sont lentement accumulées au cours des dernières semaines et qui risquent de décider de surgir toutes en même temps. Ou peut-être pas. J'ai également peur d'être figée dans une espèce de masque social. je crains aussi de mordre l'intérieur de mes joues tellement fort que je me blesse.

Mon frère et sa famille sont arrivés des USA mercredi soir. Je l'ai appris par ma mère. Il paraît qu'ils se portent bien. Tant mieux.
Est-ce que j'aurais dû les appeler ? Peut-être. Mais j'en ai tellement assez de tendre le flan, de jouer les colombes dont personne ne veut finalement. Oh oh, je ne dis pas qu'on ne veut pas de moi, attention. On ne veut pas de ma main tendue, c'est tout. Bien compliqué tout ça. Je devrais sans doute prendre ça tout simplement. Je vais essayer.

Une amie m'a téléphoné ce matin à propos d'un logement. En fait elle m'a référée à un de ses amis qui s'occupe de gestion immobilière et qui aurait peut-être quelque chose à me proposer pour juillet. C'est finalement dans un mois et demi. Il n'y a pas lieu de paniquer (non ?) mais je me demande vraiment ce qui adviendra de Fredoux et moi. Merci Mélo de ce rayon de soleil. Pour le reste on verra.

Et puis côté boulot c'est le calme plat.

En réalité je ressens une sorte de paralysie intérieure au pire moment, comme si je m'encapsulais pour ne pas perdre pied. Mais il y a quand même une limite à l'attente.

Je sais je ne viens pas de faire une entrée bien réjouissante. Pourtant je ne suis pas désespérée, juste un peu impuissante.

Ce qui est ironique dans tout ça c'est combien j'ai porté le monde sur mes épaules pour les autres. Combien de montagnes je leur ai permis de déplacer juste par mon sourire et ma confiance. Et je ne sais pas le faire pour moi. C'est la vie.
# 76408080   L'insomniaque

9.5.02

( 16:39 )

Balade en ville

Je suis allée déjeûner avec des amies ce midi, dans un petit resto étrange qui vient d'ouvrir au coin de Mont-Royal et Saint-Laurent. Je dis étrange parce que l'endroit n'a pas encore trouvé son âme, on dirait qu'il hésite entre le resto de quartier et le bistro branché. Ce qui fait drôle aussi c'est que c'est un très grand espace avec beaucoup de lumière décoré comme une cave intime et sombre. Enfin, c'est difficile à expliquer. le fait c'est que je ne sais pas encore si j'aime. On verra.
Ça faisait plaisir de rencontrer mes amies, on a bien discuté, trop vite cependant, elles devaient retourner au boulot les pauvres... Surprise aussi en arrivant: Alors que je m'apprêtais à faire la bise à mes amies, une autre amie de très longue date surgit soudainement de derrière une plante(oui oui) pour venir me saluer. C'était une drôle de scène et je ne comprenais plus rien. Comme il n'existe aucun lien entre les deux amies que je rencontrais et celle qui est apparue, je ne pouvais penser à une complicité entre les trois. Finalement j'ai compris que c'était juste un coup du hasard(encore!) et que la troisième amie m'avait aperçue alors que je rentrais dans le restaurant. Elle y était elle même attablée avec des collègues et elle était assise...juste derrière la plante.... Donc ce n'était pas un coup monté, juste une heureuse rencontre. Il faut croire que Montréal est bien petit...

Au retour j'ai marché jusque chez moi, j'avais une petite course à faire sur la rue Mont-Royal. Il tombait une drôle de pluie, presqu'une bruine poussée par le vent. Je n'avais pas apporté mon parapluie. Tant pis.
De retour chez moi je profite du silence de la fin d'après-midi pour écrire un peu. La vie n'est pas si moche après tout. Juste un peu venteuse et parfois un peu humide. Mais on finit par sécher.
# 76357157   L'insomniaque

( 16:21 )

Comme le temps

Un peu imprévisible et orageuse ces temps-ci. Mais je me sens mieux qu'hier. Moins bien que demain, espérons-le.
Il y a un vent qui souffle dans ma vie dernièrement. Un vent qui nettoie, un vent qui dérange.
Ça n'est pas nécessairement une mauvaise chose.

Il faut que je bouge, pas que je me laisse bouger par le vent.
Bientôt.
# 76356022   L'insomniaque

8.5.02

( 11:18 )

Ça va peut-être aider

Quoi qu'il en soit je trouve que ça manque de fleurs ici.

Donc je m'en offre, et pourquoi pas, la montagne avec...



Campanule
# 76306110   L'insomniaque

( 10:00 )

C'est ainsi que je me sens

Et je n'ai pas envie de m'en excuser. Pas aujourd'hui. Il fait un temps magnifique sur Montréal, la terre tourne et la vie ne s'arrête pas pour moi.
Je sais que j'ai tout: Une tête raisonnablement équilibrée, un coeur qui suit bien, une capacité d'émerveillement, une envie d'apprendre, une santé de fer.
Alors qu'est-ce qui manque ?

Un ingrédient secret sans doute.
# 76303781   L'insomniaque

( 09:52 )

Entre le noir et le blanc

Il y a bien sûr toutes les nuances du gris. Confortables nuances.

Alors dites-moi pourquoi je n'arrive pas à le sentir ce gris ?
Sentiment d'avoir un coeur et une tête bipolaires qui balancent continuellement d'un extrème à l'autre. L'impression de ne pas savoir maîtriser calmement les vagues.

Certains jours je me dis: Ça va, regarde, la terre est en vue, juste devant. Et je la vois cette terre ferme, je la sens presque sous mes pieds. Et je sens que c'est juste, qu'après toutes ces questions et ces émotions, après toutes ces épreuves et ces décisions, il est grand temps.

D'autres jours je suis entourée de brouillard sur une mer instable et colérique. L'impression de ne pouvoir survivre qu'en concentrant toutes mes forces à ne pas me laisser happer par la vague, et l'autre, et la suivante... Je me sens comme un marin d'eau douce au milieu d'un océan déchaîné. Et je me dis qu'à tant lutter on doit bien finir par s'épuiser.

Il y a des matins où je serrerais l'univers dans mes bras, parce qu'il est parfait.
Il y en a d'autres où j'enverrais la planète promener.

Je vous laisse deviner comment je me sens aujourd'hui.
Demain sera peut-être un autre jour.
# 76303559   L'insomniaque

7.5.02

( 00:23 )

Dans un autre ordre d'idées

Je suis présentement dans une frénésie de nettoyage et c'est suffisamment rare pour le mentionner. Ce qui est le plus impressionnant c'est la facilité avec laquelle je me débarasse d'objets et de vêtements qui étaient collés à moi malgré leur inutilité depuis quelques années déjà. De là à affirmer que c'est le reflet de ce qui se passe en moi, il n'y a qu'un pas que je ne peux logiquement franchir maintenant. Par contre ce que je peux affirmer c'est que je ne me sens pas dénudée ni dépossédée. C'est quand même ça.

Jamais au cours de ma vie adulte je ne me suis sentie autant en mouvement. Je n'ai aucune idée où je m'en vais mais c'est très clair où je ne serai plus. Il y a quelque part un appartement où le soleil entre mais pas le vent d'hiver. Il y a cet espace qui n'attend que Fredoux et moi. Je peux même vous dire que dans ce logement il y a une chambre de plus avec un verrou. Je le sais.
Il ne me reste plus qu'à téléphoner pour m'annoncer. Quelqu'un a-t-il les coordonnées ?
# 76249651   L'insomniaque

( 00:09 )

Cependant

Il est tout à fait indiqué d'ouvrir grand votre coeur et vos oreilles.
La peur et la vulnérabilité ne sont pas des talismans maléfiques. Juste des preuves d'humanité.
Et on sait que ce dont ce monde a le plus grand besoin aujourd'hui c'est d'authentiques humains.

C'était un message d'intérêt public.
# 76249163   L'insomniaque

( 00:04 )

Aux chevaliers de ce siècle

Vous savez, c'est tout à fait correct de laisser de côté votre cape et votre épée de temps en temps.
D'abord c'est encombrant, on ne peut jamais s'asseoir confortablement et puis ça empêche les vrais mots de sortir.
De plus ça réveille les princesses endormies et honnêtement ce monde a-t-il besoin d'une autre princesse impuissante ?
Je ne crois pas.
# 76248998   L'insomniaque

5.5.02

( 23:40 )

Ce soir

J'ai vraiment l'impression de ne pas avoir mis les doigts ici depuis des lunes. Pourtant ça ne fait que deux jours.
Les événements se précipitent, les échéances se rapprochent et je suis magnifiquement calme. Enfin presque. Il y a certes quelques frémissements à la surface de mon grand lac mais c'est surprenant quand on constate la force des vents.

J'ai réalisé plusieurs choses importantes ce week-end. Je sais que j'aurai l'occasion d'en reparler mais juste maintenant je peux affirmer que je suis la personne la plus solide que je connaisse et aussi la plus fragile. Comme ça ça n'a peut-être pas l'air logique. Si j'essayais de reformuler...
Parce que je suis très sensible, tout me touche mais parce que j'ai un jugement sûr et une tête équilibrée, rien ne me jette par terre. Je suis un roseau qui plie mais qui se relève.

Un jour j'irai peut-être plus loin dans mon dévoilement. Peut-être pas non plus.
Ce soir je prends juste conscience de la force de mon instinct de survie.

Dernièrement on me reprochait mon côté "Roger bon temps", celle qui ne prévoit jamais, qui laisse venir, et je me sentais légèrement coupable.
Plus maintenant.

Je vais dormir.
# 76206605   L'insomniaque

( 23:25 )

Grandir, vieillir, mûrir

Toutes des facettes d'un même état. Question de point de vue. L'enfant grandit, l'adulte vieillit et l'être humain mûrit. Savoir accepter que ça fait partie de la vie. Plus mes pas physiques se mettent à hésiter, plus mes jambes intérieures deviennent fortes et assurées.
Et dire que ce n'est qu'un début.
# 76206015   L'insomniaque