Insomnies chroniques

Je viens de laver la jupe qu'il ne fallait pas en même temps que le pantalon qu'il ne fallait vraiment pas.... Résultats: Mon pantalon préféré qui était d'un beige très simple, est maintenant d'un bleu pâle complètement maladif... De plus j'avais prévu de le porter demain.

C'est un signe vous croyez ?

Zut.

On peut se demander ce que c'est 40 ans, finalement. Un chiffre ? Un mythe ?
N'empêche que c'est sérieusement gonflé ces histoires de La vie commence à 40 ans... Sauf que.... Tout ça me laisse un bien drôle de goût dans la bouche ce soir, une saveur d'irréel. Parce que c'est clair que ma vie à moi n'est pas vraiment commencée, que je n'ai pas encore appris le quart de ce que j'ai besoin de savoir pour être une vraie adulte...
Va falloir faire avec ma p'tite dame.
Oui va vraiment falloir faire avec.
Alors, quand est-ce qu'on s'amuse ?
Que la fête commence.

Vous vous rendez compte que dans à peine quelques heures je ne pourrai plus dire que j'ai 40 ans... ? Non mais, vous vous rendez compte ?

Celui qui me rattachera à ici et maintenant. Mais quelque part une maille a filé et je n'arrive pas à la rattraper. Ça n'est peut-être pas un drame en soi, sauf qu'il y a ce drôle de vertige de ne pas appartenir. L'insomniaque est en état d'appesanteur, comme sur la lune...

Ça va passer.

Qui cause les marées dans cet océan au fond de moi. Et mon frère qui a repris la route aujourd'hui avec sa petite famille. Pas même un au revoir ni un bon anniversaire pour jeudi. Rien. Comme si on allait se revoir tout à l'heure. Qu'est-ce que ça fait ? Et si on ne se revoyait jamais ? Et si ça n'était pas mon frère finalement ? Et si je n'étais de nulle part ? Qu'est-ce que ça changerait ? Est-ce que j'y peux quelque chose ?

Ce qui me dérange dans tout ça c'est surtout cette culpabilité que je ressens, cette impression profonde que tout est de ma faute, que je n'ai pas été à la hauteur. À la hauteur de quoi ? C'est tellement absurde. Mais la vie est absurde parfois. Ou elle me semble absurde ? Tout ça à cause de la lune...

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours cru, voulu, souhaité, devenir la maman d'une petite fille. Je ne sais pas exactement trop pourquoi, ça faisait partie des évidences de ma vie. Pour moi les petites filles étaient simples, je savais ce dont elles avaient besoin, sans doute parce que j'en avais été une. Mais bon, voilà, la vie c'est fait pour apprendre, j'avais probablement plus de choses à apprendre concernant les petits garçons.
Lorsqu'on a déposé mon premier fils sur mon ventre j'ai immédiatement oublié que j'avais désiré une fille. Ce fut encore plus fort à l'arrivée du deuxième.

Il y a parfois des petits moments qui me ramènent en arrière, qui me font ressentir ce désir de mettre au monde une petite fille que j'avais ressenti si fort il y a des lunes. Je me demande si j'aurais bien su être la maman d'une petite Rose, d'une Gaëlle ou d'une Julie-Anne (C'étaient les prénoms dont j'avais rêvé)... Peut-être aurais-je eu trop d'attentes ? Ou d'exigences envers moi ? Ou encore pire, envers elle...? Il paraît que la vie est plus sage qu'il n'y paraît souvent. Ses chemins semblent tordus mais quand on y pense, on n'en est plus aussi certain. Quoi qu'il en soit, c'est un immense privilège de donner la vie mais c'est aussi la plus grande école. À ce chapître mes fils sont de grands maîtres.

Lorsque je regarde mes nièces et que je reconnais en elles certains traits de ma famille, lorsqu'on me dit qu'une ou l'autre me ressemble un peu ou beaucoup, je me sens toute drôle, un peu comme si je replongeais dans le coeur de la petite fille que j'étais. Et je vous assure, c'est un bien drôle de voyage... À ne pas faire seule à la maison.

Et hier j'en ai profité à plein. J'ai deux nièces (2 ans et 7 ans) et un neveu qui est aussi mon filleul (10 ans). Le truc c'est qu'ils vivent loin de chez moi aux USA et que je n'ai pas souvent l'occasion d'être leur tante. Hier c'était une de ces rares journées. C'est pas évident de savoir être tante une ou deux fois par année, ça prend un peu plus de pratique. Heureusement je sais improviser et il paraît que je ne le fais pas trop mal.
Il faut dire que ma nièce de 7 ans m'a prise sous son aile et qu'elle m'a très bien guidée. Tellement bien qu'à la fin de la journée j'avais l'impression de ne plus savoir rien faire d'autre. Dommage qu'il me faudra probablement attendre encore toute une année pour exercer l'art d'être une tante. Mais c'est la vie.

L'eau c'est merveilleux mais ce qui est embêtant c'est que lorsqu'on est en dessous on ne peut pas respirer. Dommage.
Alex-Anne, 7 ans

Je parie que les poissons se disent la même chose concernant l'air...