Insomnies chroniques

Vous n'avez pas idée. Et lui aussi, il est si loin.
Il m'arrive de suivre son regard, d'essayer de voir avec elle, de retrouver ce point d'horizon.

J'avais juste envie de leur faire une petite place ici ce soir.
Juste ça.




Quatre ans et sept ans

Ou en tout cas à ce qui semble la surface. Je me questionne ce matin.

Demain j'ai un rendez-vous au salon de coiffure. Jusque là rien de spécial.
Mais une petite envie qui se pointe. Une insidieuse idée.
Et si...?
Je les faisais couper.
Vraiment couper, avec un style et tout?

Ça me fait peur de penser ça.
But still...

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Et dire que quelque part il y a des gens qui ne savent pas si ce soir ils auront encore des jambes, des bras ou la vie.

On ne doit pas avoir la même définition du concept de "living dangerously"...

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Prendra-t-elle le risque?

On verra.

De toute façon ce sont des poussières.

Et je me demande pourquoi il est comme il est. Pourquoi il n'est pas un peu plus comme ci ou un peu moins comme cela?
Ça m'arrive.
Mais la plupart du temps quand je l'observe, je me demande comment j'ai pu porter en moi une telle merveille. Pas besoin de vous dire que dans ces moments mon coeur gonfle et mes yeux piquent un peu.
Il est juste à la frontière, entre le petit garçon et l'adolescent sombre. Il y a des jours où je le sens glisser et où j'ai envie de le retenir.
Shame on me.
Mais non, c'est normal. Je crois.

Bizarre qu'on parle constamment de mettre des enfants au monde mais très peu du fait que c'est leur venue qui nous force à naître.

Comme si leur regard nous forçait à nous regarder mieux.

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Je me souviens de fils aîné il y a quelques années, de ses yeux lumineux qui semblaient voir si loin.
Dernièrement il a acquis la voix d'un homme(ou presque) et le regard aussi.
Il a aimé et a connu la déception.
Il a vu le noir et blanc de la vie et toutes ses nuances de gris qui changent tout. Ses yeux sont restés bleus mais la lumière n'y passe plus comme avant.
Et c'est à moi de lui rappeler ce qu'il voyait juste avant. Je suis sans doute une sorte de mémoire.

C'est probablement pour ça que je m'accroche un peu à l'innocence de Fredoux. Parce que je connais maintenant ce qui vient ensuite.

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Et puis toute cette responsabilité me ramène à moi, à ma propre lumière.
Je dois bien l'avoir connue moi aussi, non?
J'en ai besoin pour être leur maman.
J'en ai besoin pour moi aussi.
C'est donc ça la chaîne de la vie?

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Est-ce possible de rompre cette chaîne?
Que fait-on quand personne n'a pu nous passer le faisceau?
On gratte, on frotte, on cherche...
Elle est là, je le sais.
Et j'en ai besoin, plus que jamais.

Il y avait sans doute une drôle de fée qui errait dans les parages.
Et c'était à son tour d'envoûter.
C'est ça, j'ai trouvé, j'ai été bizarrement envoûtée.

Ça explique tout.

Now what?

que je suis...
Enfin, c'est ce que je ressens ces temps-ci. Je ne suis pas facile à suivre.

J'ai des moments de grande tristesse et des bouffées de bonheur, un peu les montagnes russes.
Pourtant j'ai le sentiment de voir de plus en plus clair en moi, de comprendre plein de choses.
Peut-être trop.
Ou alors ce que je vois ne me plaît pas toujours. Même si ça fait du bien de savoir.

Je sais, je suis encore voilée. J'aimerais tellement pouvoir vaincre cette barrière et dire tout ce que je ressens. Pouvoir me regarder devant vous. Déchirer la toile.
Il y a sans doute encore une ou deux illusions auxquelles je m'accroche.

Je dis ça tristement mais pourtant je sais que d'affronter toute la réalité me libérera. Il n'y a que ça.
Je ne veux pas me bercer avec mes peurs collées contre moi toute ma vie. Même si c'est confortable et rassurant. Mes bonnes vieilles peurs. Qu'y-a-t-il de l'autre côté?

J'y arriverai vous pensez?
En tout cas, si je passe à côté, ça ne sera certainement pas par manque de persévérance. Manque de bol peut-être.

Je sens que je peux presque me toucher du doigt.

Je ne sais pas trop pourquoi ces temps-ci j'ai peur de la page blanche.

L'impression que le monde tourne sans moi. Et c'est très bien comme ça.