dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent... toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

22.12.01

( 22:22 )

Balade au clair de lune

Devant toute cette lourdeur il me faut continuer à cultiver un peu de légèreté, particulièrement pour Fredoux pour qui c'est Noel comme pour tous les enfants(enfin, c'est faux, beaucoup d'enfants ne célèbrent pas Noel, c'est une affirmation très ethnocentrique que je viens de faire là)... Mais enfin, autour de nous c'est Noel et les étoiles dans les yeux des enfants nous l'indiquent bien avant la neige et les décorations lumineuses. Donc ce soir nous sommes sortis faire une balade. La nuit était froide et claire, on voyait bien la lune et quelques étoiles, les trottoirs étaient plutôt glacés et nos pas, d'abord assurés, se sont vite mis à hésiter un peu plus. En rigolant nous avancions, sa main se réchauffant parfois dans la mienne(bien sûr il avait oublié ses gants...) et nous discutions joyeusement de la possibilité que la boutique qu'il avait envie de visiter soit encore ouverte, de ses souhaits de cadeaux, de sa hâte de revoir toute la famille dans quelques jours chez mes parents.
Nous sommes arrêtés manger une bouchée dans son resto rapide préféré et au retour nous avons joué à pousser un petit bout de glace avec nos pieds. C'était à celui qui le frapperait le premier et qui l'enverrait glisser le plus loin. Nos rires résonnaient dans l'air de ce début de soirée et j'ai constaté que dans ce moment nous étions simplement heureux.

Pas plus compliqué que ça :-)
# 8135143   L'insomniaque

( 21:27 )

En suspens

Entre les vacances et la fête, tout devient quasi immobile, comme le calme entre deux bourrasques; celle de la fin d'année au boulot et l'autre qui vient, le repas de Noel et tout ce qui l'entoure. Cette année je redoute un peu cette occasion, pour plusieurs raisons dont celle de la maladie de mon père.

Je sais, ça fait partie de la vie, et il me faut être une grande fille mais je suis de celles que les émotions assaillent de l'intérieur. J'essaie de rester impassible et naturelle mais à vrai dire, je ne sais pas du tout comment agir dans de telles circonstances. J'aurais tant envie que tout se passe normalement, de faire comme si, mais en même temps c'est impossible. Quelque chose me dit quelque part que je dois jouer un rôle, qu'on attend quelque chose de moi mais je n'arrive pas à me fixer sur la façon correcte d'agir, sur la bonne position à adopter, ce qui fait que je ne me sens pas à la hauteur et ça je déteste.

En réalité j'aurais plus que tout envie de me terrer quelque part et d'oublier tout ça. En me relisant je me trouve bien égoiste.

Mais voyez-vous, je suis issue d'une famille où les émotions se jouent dans des sous-terrains, où elles ne s'expriment jamais jusqu'au bout, particulièrement quand elles sont fortes. Elles finissent par nous gruger par en dedans et à nous faire exploser. Ou alors elles s'attaquent à nous sournoisement comme un cancer, jusqu'à nous empêcher de parler et d'avaler.

Nous ne sommes que quatre personnes dans ma famille immédiate(je parle de ma mère, mon père, mon frère et moi) mais jamais je n'ai vu autant de dialogues de sourds et on dirait que plus nous essayons, moins ça sort. Quand un de nous explose ou s'écroule, tout le reste du système essaie de le ramener, de le remettre debout. Mais surtout jamais en parlant de ce qui l'a fait tomber. Tout mais pas ça.

Cette année a été très intense en émotions pour moi et ma réaction naturelle, devant les bouleversements causés par la maladie de mon père, a été de me replier sur moi-même, de rentrer dans ma bulle et de ne parler de rien de ce que je vivais à mes parents. Le peu de fois où j'ai parlé avec ma mère et que quelques mots sont montés à mes lèvres, elle les a immédiatement refoulés. Je n'ai pas su aller plus loin.

Dernièrement nous avons eu une conversation un peu plus profonde et elle m'a alors confié qu'elle me trouvait renfermée. Pourtant je la comprends et je sais qu'elle ne veut pas me blesser mais il y a de quoi rendre quelqu'un confuse....

Je suis sans doute très émotive, peut-être trop, mais j'ai très peur de toutes ces émotions qui se pointent déjà au creux de ma poitrine.
Mais le fait d'en parler c'est déjà un pas de plus.
# 8134174   L'insomniaque

21.12.01

( 12:36 )

Aujourd'hui l'hiver

C'est le solstice d'hiver, la journée la plus courte de l'année et le début de mes vacances...
Enfin.
En réalité tout ça passera bien vite mais lorsque je retournerai au boulot une nouvelle année aura débuté. Une de plus.
Ce qui est bien c'est qu'en janvier les journées auront déjà commencé à allonger et j'accueillerai les petits instants quotidiens de luminosité augmentée comme des signes de l'été qui reviendra. Espoir.
En attendant vivons l'hiver, c'est la saison de ce qui dort et se prépare.
# 8103987   L'insomniaque

20.12.01

( 00:43 )

Presqu'arrivée

Mais pas encore rendue... Demain soir les vacances tant attendues. Je crois que j'en ai bien besoin aussi.

Je me suis presqu'énervée contre un client aujourd'hui et pour que ça arrive il faut que je sois bien à bout. Il faut dire que ce client est venu me chercher dans mes valeurs profondes puisqu'il avait volontairement retiré les indices dans son curriculum vitae qui permettaient de détecter son pays d'origine... Tout simplement parce qu'il craignait de ne pas être sélectionné à cause des préjugés des employeurs potentiels. Sommes nous rendus là? En tout cas lui en était convaincu. Après m'être énervée un petit peu, je l'ai écouté un peu plus. J'ai fini par me demander qui j'étais moi pour présumer de son vécu et de son expérience ici. Ça me fait mal de penser qu'on doive recourir à de tels subterfuges pour avoir le droit d'exercer son métier mais l'important n'est-il pas que lui se sente confiant? Leçon d'humilité et de simplicité. mais bon, n'empêche que...

Je suis mieux d'aller au lit je pense.
# 8065162   L'insomniaque

17.12.01

( 22:01 )

Débordée

La dernière semaine avant les vacances est déjà entâmée de son lundi, ce qui est une bonne chose, d'autant plus que dans mon cas elle se terminera jeudi soir avec la petite fête des employés de l'organisme pour lequel je travaille. Oh...rien de bien grandiose mais un chouette petit resto, échange de cadeaux "chinois" et un peu d'animation, histoire de décrocher un peu après cette dure année qui s'achève.

Mais le hic c'est que je ne me sens pas en paix à la veille de ce congé parce qu'il y a encore trop de dossiers qui s'empilent sur mon bureau et que je sais qu'il est pratiquement impossible que j'arrive à les régler tous avant jeudi soir... Ce qui me laisse à penser que si je veux commencer 2002 avec un bureau propre et un coeur léger, il faudra probablement que j'ampute mes chères vacances de Noel d'une ou deux journées... Dilemme.

Profiter à plein de ces congés et rentrer en janvier devant une pile de dossiers qui m'attendent en grondant(oui je sais j'exagère un tantinet ;-) ou alors, sacrifier de mon précieux temps libre et commencer la nouvelle année avec un sourire dégagé.

Je verrai bien,
# 8005301   L'insomniaque

( 21:48 )

Soulagée

Malgré le fait que je n'ai pratiquement pas mis le nez dehors, cette fin de semaine s'est avérée particulièrement remplie. Et non, je n'ai pas fait de magasinage de Noel... On peut cependant dire que j'ai préparé la fête qui vient, sans dépenser un sou.

J'ai finalement eu une longue conversation avec ma mère, ça traînait depuis longtemps. Ce qu'elle vit avec mon père depuis maintenant... 8 mois... est certes très pénible et les temps qui viennent ne laissent présager rien de bien facile. C'est pourquoi je me retenais de dire ce que moi je vivais, je ne sentais pas qu'il y avait de l'espace pour en parler. Il s'avère que ce que je laissais transparaître était plutôt de l'indifférence, alors que bien au contraire...

Ça n'est pas facile de prendre sa place, celle qui nous revient, pas plus, pas moins. Et puis, il faut bien que je l'avoue, il y a toujours cette petite fille triste à l'intérieur de moi qui réclame de l'attention, qui a besoin de se sentir désirée. Elle me joue parfois de bien vilains tours cette petite.
Je l'ai donc forcée à se taire un peu et j'ai laissée la grande s'exprimer, celle qui s'assume, celle qui a besoin d'être entendue et surtout comprise aussi mais qui sait qu'elle n'a qu'à parler calmement pour qu'on l'écoute.

J'ai donc expliqué à ma mère ce que j'avais vécu et ressenti ces derniers mois, le doux comme le difficile.
Elle m'a entendue. Attention, elle n'a pas tout gobé dans la facilité mais je pense honnêtement que certains éléments-clés ont traversé la grande muraille.... C'est déjà énorme.
Je lui ai aussi dit la tristesse que je ressentais face au fait que je sens qu'elle est beaucoup plus proche de mon ex que de moi, sa fille.
Je ne lui en veux pas outre mesure à lui et il reste le père de mes fils, ce qui en soit est suffisant pour mériter tout mon respect. Mais de là à rester en plan par peur de ternir son image.... Non.

Je lui ai raconté franchement ce qui m'avait amenée à le quitter après une réflexion de presque 10 ans. Il était temps.
Je lui ai aussi dit que j'avais envie de bonheur, que je le méritais en plus et que la vie avait été assez douce pour mettre quelqu'un sur mon chemin. Que même si tout n'était pas gagné d'avance, j'avais envie de prendre ce chemin, de l'explorer, comme une grande, que je n'avais plus envie de me cacher pour ne pas déranger. À 40 ans, je suis devenue une adulte et avec ça je me suis accordée le droit à une vie personnelle.

Je pense comprendre d'où viennent les rides de la maturité: Sans doute la peau qui se soulage de toutes les tensions qu'on se refuse de relâcher et des fausses peurs auxquelles on s'agrippe... Hum.... Je devrais dire je, non?

Bon, j'y arrive presque,
# 8004884   L'insomniaque

( 21:25 )

Enfin le silence

On dirait que j'attends ce moment toute la journée, celui où le seul bruit que j'entends c'est le bruit de mes doigts qui courent sur le clavier, parfois un peu de musique, celle que j'ai choisie. En ce sens les week-ends sont pour moi de petits paradis. N'est-ce pas terrible d'avoir un tel besoin de silence? M'entendre penser, saisir les mots qui montent en moi et les déposer ici. Jouissance.

Ahhhhhh :-)
# 8004206   L'insomniaque