Insomnies chroniquesDans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours... |
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12.4.03 ( 21:11 ) Encore une étape
Pourtant j'aurais dû m'y attendre mais je crois que secrètement j'espérais que ça retarde le plus longtemps possible. Il me semblait avoir atteint le quota de mes deuils pour un petit moment mais il faut croire que ce n'était pas vrai puisqu'il y en avait encore un à venir, celui de la vente de la maison familiale, cet endroit qui m'a vue naître et grandir. Je sais que c'est ce qu'il faut faire, ma mère ne peut pas s'occuper d'entretenir la maison et surtout le terrain toute seule. Mon frère est loin. Moi aussi, à ma manière. C'est donc nécessaire. Mais Dieu que c'est difficile.
Je souhaite seulement que les futurs propriétaires aiment cet endroit et qu'ils ressentent un peu l'énergie que mon Daddy y a jadis investi. Étrange mais je pense que je ne verrai jamais le jardin sans imaginer mon père qui travaille quelque part sur le terrain. Un souvenir comme ça en passant ; Assise sur ses genoux, je l'écoutais me raconter comment il aménagerait un bureau sur le terrain juste à côté de la maison dans lequel je recevrais mes futurs clients. Je sais qu'il aurait fort bien pu le faire. À cette époque je devais avoir 5 ou 6 ans et mon père rêvait que je devienne avocate ou médecin. Médecin je n'aurais pas détesté mais je n'ai jamais été assez forte en sciences exactes, ni assez disciplinée pour faire de longues études mais j'avoue avoir déjà rêvé d'être pédiatre ou cardiologue.... Avocate un peu moins, d'autant plus que je suis un peu désabusée par le sens de la justice tel que défini par la société, mais bon, défendre les opprimés n'aurait pas été trop mal non plus. La vie a fait de moi ce qu'elle a bien pu. J'ai grandi et je suis devenue qui je suis, ce qui n'est pas mal du tout même si encore inachevé. Je n'aurai jamais de cabinet dans le jardin de mes parents. C'est fou comme le temps passe, on ne voit rien venir. Un jour on est une petite fille qui rêve de grandir, bien assise sur les genoux de son papa, le lendemain on est une femme qui doit gracieusement se tourner vers ce qui vient. C'est la vie.
# 92507998 L'insomniaque
( 21:00 ) Bulle de bonheur
Je suis tombée sur cette photo cet après-midi en cherchant quelque chose. Ce qui me touche c'est la joie que je peux lire sur les visages de mes fils. C'est bon de me rappeler ces moments. Parfois j'ai tendance à ne retenir que les larmes et les angoisses. Visiblement il y avait aussi de jolis instants.
Voilà. ![]()
# 92507638 L'insomniaque
10.4.03 ( 23:42 ) Parfois
Je suis la tendre et personne n'est plus tendre que moi dans ces moments-là, ça je le sais. Ce qui est étrange c'est que lorsque je laisse couler douceur et tendresse sans compter, de mes mains, de mon souffle et de mes mots, j'ai toujours le sentiment que c'est moi qui reçois le plus. C'est normal ça ? En tout cas c'est bien agréable.
# 92404592 L'insomniaque
( 09:44 ) Oups
Petit resto très sympa à deux pas de chez moi. Soirée retrouvailles avec cette amie, ça fait combien de temps déjà ? Deux mois, trois mois ? Ça fait trop longtemps ça c'est sûr. Elle me raconte les derniers événements. Elle est belle, son visage resplendit et ses yeux brillent pendant qu'elle me parle de son nouvel amoureux et de sa nouvelle vie. Le boulot ça va, elle a des projets de voyages, elle a fait beaucoup de ski cet hiver, elle ne fume plus. Elle m'avoue, un peu contrie, qu'elle a gagné quelques kilos (ou quelques grammes ?). Je ne peux m'empêcher de sourire, moi je la trouve plus lumineuse que jamais, plus vivante, plus femme mais toujours avec cette lueur mutine au fond de ses yeux terriblement bleus. J'aime son énergie et son courage, son sourire aussi. Et je suis tellement heureuse que la vie la traite bien. Pour le reste on verra, tout n'est pas écrit d'avance, heureusement.
Ensuite vient la question que je n'ai pas trop envie d'entendre parce que je sais d'avance qu'elle va jeter une ombre sur cette soirée de printemps. J'essaie de la distraire, de faire comme si, mais avec une vraie amie on n'y échappe pas, c'est certain. Et toi ? Raconte... Oh moi, tu sais.... Mes yeux qui piquent déjà, je tente de garder ma contenance. Pas envie d'être triste, je me sens bien là, ici et maintenant. Je respire un bon coup et je commence à raconter un peu ma vie et mes pensées ces dernières semaines. Ce n'est pas rose, vous ici vous le sentez bien, mais autour de moi ce n'est pas toujours évident. Elle m'écoute, me questionne, parfois pose sa main sur la mienne pour me donner un peu de chaleur et de courage, pour me faire sentir ce que les mots ne peuvent transmettre. Malgré tout je maquille un peu, j'essaie d'en sourire, de lui raconter aussi la lumière, ce qui me fait du bien, parce qu'il y en a quand même. Je réussis à n'utiliser qu'un seul mouchoir, c'est dire combien je suis grande et raisonnable quand je veux. Mais force est de constater qu'en faisant ainsi l'état des lieux, je suis loin d'être sortie du brouillard. Un moment, alors qu'elle m'écoute attentivement, une réflexion lui monte aux lèvres. Elle me dit qu'elle devrait sans doute se taire mais elle dit quand même (ça sert à ça les amies). Dis, si tu écrivais ta vie toi, ce serait une histoire vachement triste... Zut non, je ne veux pas. Ce scénario ne me convient pas du tout. Je suis tout sauf triste. Je ne veux pas être triste. C'est un rôle qui ne me sied pas. Alors pourquoi je me laisse dégager cette énergie ?
# 92358780 L'insomniaque
9.4.03 ( 00:47 ) Qu'est-ce que ça fait ?
En réalité on est si petit, tellement minuscule dans l'univers. Tous ces drames intérieurs, ces tempêtes dans un verre d'eau, l'importance démesurée que l'on donne aux choses. D'autres ont souffert avant moi, bien plus fort, pour de bien meilleures raisons. Ou pas. Qu'est-ce que ça change vraiment, que je vous étale mes états d'âme ici ? Si j'arrêtais demain, ou même ce soir, quelle en serait la conséquence ? Oh sans doute quelques bons souvenirs, un mot qui vous serait resté, une phrase ou une question, ou alors rien du tout.
C'est de l'orgueil démesuré que de croire qu'on a quelque chose à dire de si important qu'il faut le mettre bien en vue. Comme le fait de penser qu'on a quelque chose à contribuer, une marque à laisser. En fait, on est si peu de choses, un accident de la nature, la collision puis la fusion de deux cellules unies par la hasard. On naît, on grandit, on essaie de comprendre. On cherche sa voie, le sentier qui nous est réservé. Parfois on cherche si longtemps qu'on en oublie de vivre. Pendant ce temps la terre tourne alors que nous on guette toujours le prochain bus. C'est futile. J'avais juste besoin de me poser. Toute ma vie je n'ai eu besoin que de ça. Cet endroit s'est trouvé sur mon chemin. Le hasard est un bien drôle de personnage.
# 92269992 L'insomniaque
( 00:24 ) Non rien
Il y a des nuits qui sont plus noires que d'autres. Plus froides aussi. Il y a des moments où tout défile dans ma tête, c'est comme un mauvais film, une histoire sans fin, un rêve récurrent. Il y a des instants où je voudrais juste arrêter de sentir, devenir l'automate que je n'ai jamais su être. Je voudrais moi aussi pouvoir descendre sous la terre, au fond, et ne plus voir. Rester là dans le noir, recroquevillée, absente. Le pire dans ces nuits c'est de ne pas avoir envie d'en voir la fin parce qu'on sait d'avance que le soleil ne nous réchauffera pas.
Sans conséquence.
# 92268710 L'insomniaque
8.4.03 ( 00:41 ) Un soir d'avril![]()
# 92199946 L'insomniaque
6.4.03 ( 11:14 ) Doucement![]() De quoi déjà ? Ah oui. De réveil. Le dimanche matin et dans la vie. Dans la vie surtout. Je m'aperçois que je m'étais endormie à plein de choses pour cesser de souffrir, parce que je n'arrivais pas à tout affronter en même temps. Je suis devenue une adepte du carpe diem. Si cette attitude m'a permis (et me permet encore) de traverser cette période de ma vie avec plus de sérénité, elle m'a aussi fait perdre contact avec les projets, petits et grands, qui ont jadis rendue ma vie douce. Lire un livre par exemple. Ça demande un investissement sur plusieurs jours. Avant je lisais maintenant je feuillette le journal, une revue, bref, ce qui ne demande aucun investissement de durée. Tricoter. J'en ai parfois très envie. mais tricoter demande une planification et un investissement. Choisir un patron, acheter les fournitures, se concentrer et persévérer. Difficile. Pourtant je rêve souvent de la laine qui coure, de mon ouvrage qui prend forme, de ce geste répétitif qui répète je t'aime mille fois, du plaisir d'offrir le fruit de ce travail, de la fierté d'avoir réussi. Faire un budget. Ce n'est pas un plaisir en soi mais c'est un plaisir de le suivre, un défi de le boucler, une fierté d'être debout et autonome. Ça aussi ça demande de la concentration et de l'engagement, faire des menus, planifier des repas, avoir un plan pour faire les courses, c'est loin du carpe diem. Je comprends que cette absence de planification et d'engagement m'a permis de survivre à une partie de ma guerre intime mais elle m'a aussi fait perdre contact avec une partie des plaisirs de la vie. Je me réveille doucement et je vois plus clairement ce qui manque à mon équilibre. Ce qui ne veut pas dire que tout est gagné, seulement que je sais mieux dans quelle direction je veux marcher. Toujours un pas de plus, je vais bien finir par y arriver.
# 92091417 L'insomniaque
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