dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

6.12.03

( 15:22 )

Je ne vais pas bien

En ce moment c'est un peu difficile, ceux qui me connaissent s'en sont déjà rendus compte. Je ressens une grande fatigue intérieure, une sorte d'épuisement du coeur. Je réfléchissais tout à l'heure et je me disais que je me sentais un peu comme à l'automne 1998, juste avant que je ne débute ce journal/page/blog/carnet (choisissez). L'hiver 99 m'avait apporté un regain d'espoir et d'énergie, il faut dire que j'y avais mis du mien également. Juste avant ce regain j'avais quand même eu besoin d'un congé de maladie de quelques semaines. Cette fois-ci j'espère bien m'en tirer sans congé. Mon travail est peut-être exigeant du point de vue humain mais il est aussi nourissant et sécurisant. Et puis j'ai vraiment besoin de l'apport financier qu'il m'assure. Vraiment.

J'ai quand même quelques atouts supplémentaires dans mon jeu cette fois-ci : Ma mère qui m'apporte un soutien inestimable, sa présence à lui qui me réchauffe et m'éclaire même si je suis loin d'être à mon meilleur, quelques ami(e)s qui me pardonnent de les négliger. Quand je ne vais pas bien j'ai tendance à rentrer dans ma bulle parce que j'ai beaucoup de mal à expliquer ce qui m'affecte et surtout pas envie de le justifier.

Je n'ai pas très envie non plus de traverser la période des Fêtes et toutes les réjouissances superficielles qui l'accompagnent. J'aimerais pouvoir m'endormir jusqu'en janvier 2004 et commencer l'année du bon pied mais ce n'est pas vraiment possible et donc une large partie de mon énergie du moment s'applique en résistance. Il faut que je tienne. Je sais que 2004 sera mieux, il faut juste que je l'atteigne.

Je suis désolée de cette entrée bien sombre, je voulais juste qu'on comprenne pourquoi je me fais rare. Mon envie/besoin d'écrire n'est pas parti(e), loin de là, mais j'ai besoin de voir un peu plus clair en moi. Je suis en train de réfléchir à une nouvelle formule pour les insomnies chroniques pour marquer une nouvelle étape, ça viendra.

Quoi qu'il en soit, ne vous inquiétez pas, il est hors de question que l'insomniaque baisse les bras, elle a juste besoin de se refaire un peu.

En attendant, portez-vous bien et si ça vous est possible, envoyez-moi un peu de force douce. Merci.
# 107074215401255870   L'insomniaque

1.12.03

( 19:52 )

Comme la marée qui monte

Par moments elles m'envahissent, à d'autres elles me laissent un répit, de moins en moins de répit.

Mes émotions.

Comme l'eau qui monte, comme les vagues qui frôlent mon nez. J'essaie de voir venir mais le sel pique déjà mes yeux.

Confuses. Diffuses. Imprécises. Elles m'écartèlent lentement. Je me hisse sur la pointe des pieds, je me crispe et je résiste. Encore un peu.

Je pense à lui, à ses eaux lointaines. Je me rappelle qu'avec lui je nageais. De moins en moins je nage. Fatiguée mais toujours enragée.

Douce tempête intérieure qui me garde en vie. Mais combien de temps ?

Je veux le vent sur mon visage, l'eau sur ma peau, la chaleur et le sel. je veux la vie.

Je la veux.
# 107032637372707103   L'insomniaque

30.11.03

( 11:37 )

Des souvenirs qui remontent

Lorsque nous nous sommes connus je crois que j'avais 20 ans et lui 19, c'était en 1981. J'avais été très amoureuse d'un garçon durant les quatre années précédentes, quelqu'un de complètement différent de lui, quelqu'un qui papillonnait autour de moi et me donnait des frissons d'envies et de peurs. Ça n'avait pas vraiment marché avec l'autre, ou en tout cas, pas de la façon dont on m'avait appris que ça devait marcher. Avec l'autre c'était l'inconnu, l'aventure, l'incertitude, tout ce que je n'avais jamais appris à gérer. Quand je l'ai rencontré la petite fille en moi avait désespérément besoin de quelque chose de rassurant et de conventionnel, quitte à y laisser une partie de son essence. Ce qui est clair aujourd'hui (et depuis un bon bout de temps d'ailleurs) c'est que c'était le premier mec qui m'offrait autre chose qu'une aventure d'un soir et après on verra... Donc pourquoi pas ? Est-ce qu'il me plaisait ? Oui je pense, dans une certaine mesure. Il avait des sujets de discussions profonds et différents. Je me souviens d'un après-midi à la bibliothèque du Collège, nous avions fait des dessins. Il m'avait expliqué qu'il n'avait pas de sentiments (ou quelque chose dans le genre), moi je lui avais démontré que c'était impossible, il ne faisait que les enfouir pour se protéger. J'ai été bien forte sur ce coup-là. Je pense qu'il m'avait identifiée comme la seule qui pouvait le faire fondre.

Soudain plein de petits détails qui me reviennent, comme ce désintéressement presque total pour tout ce qui touchait la sexualité, comme cette décision dont il m'avait fait part brusquement cet hiver là, de ne plus m'embrasser avec la langue parce que ça lui faisait les lèvres gercées. J'étais restée sans voix mais j'avais accepté docilement sans trop de questions. De toute façon ce n'était pas l'essentiel, on ne construisait pas une relation là-dessus... On n'aurait pas dû non plus pouvoir la construire sans... Mais j'avais tellement besoin de sentir que quelqu'un me choisissait et je me disais que je pourrais l'amener à découvrir autre chose, patience et longueur de temps. Ouais.

Un après-midi d'hiver, je crois que c'était en février, nous revenions de la piscine. Nous avions fait l'amour, un peu laborieusement comme d'habitude, parce que nous en avions l'occasion et c'était ce que les amoureux devaient faire le samedi après-midi, non ? Étendus sur le lit, il m'avait dit que c'était fini en m'offrant le cadeau de Saint-Valentin qu'il avait acheté d'avance. Comme ça. Je ne m'y attendais tellement pas que j'avais fondu en larmes, en sanglots, en volcan pleureur sans fond, Comme s'il m'avait arraché le coeur, je ne comprenais pas. J'avais appelé mon frère pour qu'il vienne me prendre en voiture et tout le long du trajet j'avais sangloté du fond de moi, j'étais incontrôlable. Avec le recul je pense que je pleurais mon vide universel, ma peur de l'abandon, cette blessure de l'enfance jamais guérie. D'une certaine manière je pense que c'était la première fois qu'on me rejetait aussi directement après que je me soit donnée si complètement. Aujourd'hui je peux rigoler de ce don mais il est vrai qu'à cette époque je ne m'étais jamais permis autant de vulnérabilité.

De retour à la maison chez mes parents, il m'avait téléphoné pour me supplier d'oublier ce qu'il venait de dire, que c'était une erreur, qu'il ne pouvait vivre sans moi. Pendant quelques instants, perdue dans ma douleur, j'avais refusé de l'entendre et de le croire mais au bout d'un moment il m'avait convaincue. Il m'avait surtout épargné d'affronter ce vide immense que je venais de découvrir en moi. Sans plus de questions nous avions repris notre relation cahin-cahotante mais pleine de stabilité et de promesses d'avenir. Garde-fou, route tracée d'avance, peinture de vie à numéro. Un an et demi plus tard nous étions mariés et trois ans plus tard nous étions parents. Ainsi va la vie. La suite de l'histoire était presque prévisible mais pas pour les aveugles que nous étions. Nous avons vécu dans un chateau de verre érigé sur une falaise de sable. Rien d'étonnant à ce que la moindre secousse nous ait fissurés.

Il n'y a aucune excuse à présenter que ma peur d'enfant, ce vide au fond de mon âme. Tout le monde fait des erreurs, particulièrement quand on est jeune et têtu. Mais bon, on s'en sort comment ensuite ? Y-a-t-il un moment pour faire la paix avec soi-même ? Un instant ou on arrête de s'en vouloir et qu'on recommence à se construire ? Il me semble que oui mais je n'y arrive pas. On m'avait bien prévenue qu'il n'y en aurait pas de facile mais là je commence à la trouver plus que difficile, je commence à douter de mes forces. Oui je l'ai quitté et je lui ai fait mal. Après tout ce n'est pas parce que moi j'étais prête à regarder les choses en face que lui l'était. Mais je suis partie doucement, je n'ai pas bouleversé sa vie, je ne lui ai rien arraché sauf le mensonge sur lequel reposait notre couple. Le reste est demeuré intact pour lui. C'est moi qui ai dû m'accrocher pour reprendre pied dans le matériel. Je lui ai juste demandé de ne pas me nuire et il a accepté. Mais il devait savoir que de se rabattre sur notre fils aîné serait une torture encore plus efficace, non ?

Sans cesse je me dis que si je n'avais pas accepté notre reprise en ce mois de février 1982, si j'avais été plus lucide, plus sage, plus... Mais je n'étais que moi.

Je sais que tout ça n'est pas bien constructif mais de le déposer ici sera peut-être un pas vers ma guérison. Oui j'ai été stupide à 22 ans pendant un court instant j'ai manqué de discernement mais j'ai fait ce que j'ai pu avec ce que j'étais, ce que je connaissais et je ne crois pas que mes fils et moi méritons d'en souffrir pour le reste de nos existences. Je vais trouver cette porte et cette clé. Patience et amour.
# 107021027929962425   L'insomniaque

( 01:06 )

Somebody that i used to know

Elliott Smith

i had tender feelings that you made hard
but it's your heart, not mine, that's scarred
so when i go home i'll be happy to go
you're just somebody that i used to know
you don't need my help anymore
it's all now to you, there ain't no before
now that you're big enough to run your own show
you're just somebody that i used to know
i watched you deal in a dying day
and throw the living past away
so you can be sure that you're in control
you're just somebody that i used to know
i know you don't think you did me wrong
and i can't stay this way for long
keeping ahold of what you just let go
you're just somebody that i used to know

Nouvellement rajouté dans ma Radio.Blog

Enjoy.
# 107017238061577017   L'insomniaque