Insomnies chroniques

Je viens de sortir sur le balcon arrière et l'air est frais et léger comme une nuit du mois d'août. Enfin. J'ai regardé le ciel et j'y ai vus des faisceaux de lumière projetés du sol qui semblaient y danser, sans doute une fête quelque part. J'ai l'impression que ça vient de Laval. Un peu plus tôt j'ai entendus quelques pétards aussi. Dans mon quartier c'était le Festiblues ce week-end. Entendu un peu de musique mais rien de bien agité. On dirait que l'été se réjouit de finir. Ou alors que les gens croquent ses derniers instants avec gourmandise. Officiellement il reste encore plus qu'un mois à l'été mais dans les faits la fin d'août l'emporte avec les vacances. Curieusement l'été m'a semblé long cette année mais je trouve quand même qu'il se met à finir bien brusquement. Comme d'habitude elle est pleine de contradictions cette insomniaque.

Ce soir je me suis amusée dans mon Radio.blog. C'est franchement bien cette application développée par un bloggueur. Et puis c'est relativement facile à utiliser. Ce soir j'ai rajouté quelques chansons précieuses que j'ai extraites de mes propres CD. Tout a fonctionné comme sur des roulettes et je me suis sentie compétente. Ça fait du bien de me sentir compétente aujourd'hui parce que ces derniers temps c'est un sentiment rare. Au boulot j'ai un peu l'impression de ramer à contre-courant, avec mes fils je me sens continuellement à contretemps et avec lui je me sens marcher du mauvais pas. Alors si ma musique coule, c'est déjà çà.

Ce soir je vais bien dormir, je le sens. Je crois que j'en ai besoin. Si seulement mon fils peut revenir de son concert sain et sauf tout ira bien. Tout ira vraiment bien.

Je vous souhaite une douce nuit et j'espère que mes chansons vous berceront.
Tiens, si vous n'en écoutez qu'une seule, cliquez sur Superflu (zut leur site officiel ne semble plus être en ligne) Les miroirs dans la boue (chanson de William Sheller). C'est celle qui ne me quitte pas.

Je marche doucement vers mes 42 ans. Je ne sais pas pourquoi je pense comme ça mais j'ai vraiment l'impression d'entrer dans une nouvelle période. C'est quand même étrange, c'est un chiffre qui me fait un peu peur, j'avoue. Mais en même temps ce n'est qu'un chiffre... Non ? Avoir 42 ans c'est comme avoir deux fois 21 ans : vingt et une années de force et vingt et une années de sagesse.

Quelquefois la nostalgie me saisit et je me mets à songer à d'autres moments dans ma vie. Des moments pas si loin ou peut-être que si. Il m'arrive de ne plus sentir clairement la chronologie de ma vie. Quelques souvenirs me semblent plus près que des instants plus récents. Je me demande bien ce que ce sera dans quelques années. Je sais que je suis celle que je suis parce que je suis passée par où je suis passée. Je ne changerais rien. Ou si peu.

Je ressens le besoin de me nettoyer, de me délester de certaines lourdeurs, de voir certains passages de ma vie pour ce qu'ils sont; des expériences. Envie non pas de changer mais de me laisser librement devenir. Une fleur qui s'apprête à éclore dans l'arbuste des possibles.

Je m'aperçois que je le suis plus que je ne l'imaginais. Je ne suis pas invincible et j'écris cela en esquissant à peine un demi-sourire. Je ne suis pas faite uniquement de mots et d'idées mais de chair et de sang. J'ai mal ici et mal là, je suis fatiguée et je dois prendre soin de moi. Voilà ce que je conclus après cette semaine particulièrement agitée alors que l'humidité nous écrase. Qu'elle soit maudite cette humidité qui nous rend tout plus difficile.

Il faut croire que j'apprécie les casse-têtes impossibles ou les ouvrages infinis. Ou alors je refuse la facilité au profit de l'authenticité. Mais j'avoue que certains soirs je m'interroge au sujet des mouvements de mon coeur. Pourtant il est solide, il a traversé quelques tempêtes, il n'a jamais cessé de battre et de m'indiquer sa voie. Par moments il s'emporte un peu mais toujours il reprend son rythme. S'il m'a trahie je n'ai rien vu. Ou alors j'ai fermé les yeux. Il m'a parfois fait croire qu'il était dur alors qu'en fait il n'est qu'un artichaud d'une variété particulièrement rustique qui sait s'accomoder de toutes les sécheresses et de tous les déluges. C'est un coeur persévérant, prêt à tout partager pourvu qu'on le voie et l'apprécie pour ce qu'il est.

Mais qu'est-ce que je peux en dire ? Qu'elle est toujours là pour moi. C'est déjà beaucoup. J'en ai déjà parlé, chaque moment de ma vie, important ou pas, possède une trame musicale en fond sonore. Je ne crois pas être bien originale en écrivant cela mais c'est ainsi. Chaque personne qui a traversé ma vie de façon marquante m'a aussi laissé en souvenir quelques notes et quelques paroles qui habituellement résument bien ce que cet être a sculpté dans ma vie. Il y a des voix qui me transpercent, des instruments qui me liquéfient et des mots qui me transportent. Il y a des émotions que je ne sais jamais exprimer mais qui m'apparaissent parfaitement claires dans une chanson libératrice. Il y a toute cette colère en moi, cette tristesse, cette douceur aussi.

C'est pourquoi j'ai eu envie de partager certaines de ces pièces ici, avec vous qui me lisez. Vous dire comment je me sens est une chose mais vous le faire entendre en est une autre, totalement complémentaire. Pour ce faire j'ai passé une partie de mon dimanche à tenter d'installer cette nouvelle application( Bien sûr vous vous en doutez, j'ai eu un peu d'aide pour y arriver... Euh...beaucoup d'aide, d'accord :-) qui s'appelle Radio Blog et qui me permettra de vous bercer ou de vous secouer de temps à autre avec des sons qui me tiennent à coeur. Je vous suggère ce soir la première pièce : The moon is a harsh mistress de Radka Toneff et Steve Dobrogosz tirée de l'album Fairy Tale. Une chanson très douce qui me touche beaucoup. Et ce piano...

Voilà comment s'achève, beaucoup trop vite, ce week-end gris et humide. Il m'aura au moins permis de vous offrir un peu du doux de ma vie.

** Petite note technique concernant Radio Blog : Pour démarrer une chanson un simple clic sur le titre suffit. Le bouton zap sert à passer directement à la chanson en dessous en interrompant la chanson en cours. Le bouton pause sert à arrêter momentanément la diffusion de la piéce et le bouton pop up qui sert en principe è continuer d'écouter en navigant ailleurs, n'est malheureusement pas pleinement fonctionnel pour l'instant. Une dernière remarque : La connexion Haute Vitesse est fortement recommandée pour écouter sans interruption, désolée pour ceux d'entre vous qui ne l'utilisent pas. **