dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

30.11.02

( 11:56 )

Donner ou recevoir

Quand on aime on oscille contamment entre les deux. Quelquefois c'est mon besoin de reconnaissance qui crie, d'autres fois, l'espace d'un instant, je n'existe plus, toute mon énergie est en état d'alerte pour l'autre. À d'autres moments c'est le quotidien et l'équilibre. Quel étrange sentiment que l'amour et comme c'est bizarre d'y réfléchir maintenant. J'aurais vraiment cru qu'à ce stade-ci de ma vie ces questions auraient été claires et pourtant il me semble que ma réflexion débute.

Au début de la vie il y a l'amour maternel, cet amour inconditionnel, cette conscience d'exister et d'être unique. Peut-être y ai-je résisté à ce moment-là, je ne sais plus. Ensuite l'amitié, les relations qui naissent, cet intriguant état de fait qui nous révèle qu'on peut être apprécié parce que... Je ne pense pas avoir été très adroite là-dedans non plus. Oh j'ai vécu de belles amitiés, j'en vis encore, mais il y a toujours cette question derrière: Pourquoi ? Jusqu'à quand ? Et si je... ? Ce que je veux dire c'est que l'amitié se partage mais elle se mérite aussi. Parfois elle s'éteint brusquement, d'autres fois elle dure, sans qu'on sache trop pourquoi. Il y a quelque chose que je ne maîtriserai jamais dans l'amitié: Cette espèce de configuration matério-temporelle qui la rend friable. Oui j'ai vécu des pertes et des peines d'amitié qui m'ont laissée brisée et sans réponse. Depuis j'ai appris à me préserver. Je ne baisse pas les bras mais je module mon intensité.

Puis il y a l'amour, cette expérience pour laquelle on se prépare au sortir de l'enfance. D'abord on le guette par curiosité, on se demande sous quelle forme il viendra, de quelle façon il nous délivrera. À l'affut, on pense le croiser d'abord sous la forme du désir. On a envie de toucher et d'être touchée, c'est biologique. Ensuite on comprend que le toucher physique peut se partager avec un peu n'importe qui, pour peu qu'on soit ouvert et disponible mais que le toucher de l'âme et du coeur est cent fois plus précieux et rare. On a appris quelque chose d'important mais la facilité ne s'installe pas pour autant.

J'ai croisé l'amour pour la première fois à 17 ans mais je ne savais pas pour autant. C'était juste cette impression de force et de douceur réunies, cette envie de rester là, ce sentiment de profondeur vertigineuse et infinie. C'était beau mais ça venait sans mode d'emploi et ça renvoyait à ses propres failles. Comment se laisser vivre la grandeur quand on est encore si petite ? On temporise et on vivote, on saisit ce qui passe à son propre rythme et on essaie de ne pas trébucher.

Tôt ou tard il faut apprendre. Et comme outil il reste toujours les bleus de l'âme. Je crois bien que je commence à comprendre. L'amour c'est soi d'abord, le reste n'est que la mélodie qui l'accompagne.

* Ce texte est dédié à B. une amie vraie qui comprend *
# 85297325   L'insomniaque

27.11.02

( 20:43 )

Y'a des trucs qu'on aimerait mieux pas savoir...

Mais qui n'en existent pas moins. Parfois le midi, je n'ai pas envie de parler, alors je mange seule dans mon bureau et il m'arrive de prendre un journal, n'importe lequel, parfois celui de la veille (on les collectionne au bureau), et je me dis que c'est bien que je me tienne un peu informée de l'actualité. Enfin, de celle qu'on dénonce avec des gros titres. Ce midi, juste un entrefilet, même pas une demie page, deux photos: Un homme dans la soixantaine, l'air renfrogné, un jeune homme, l'air consterné. Le titre: Je pensais que c'était normal. Bon. Pourquoi j'ai lu ? Oui, oui, je sais, il faut se tenir au courant. L'histoire: Une fille, morte du cancer à 22 ans, qui a avoué juste avant sa mort, à une travailleuse sociale de l'hôpital, qu'elle avait été abusée toute sa vie, par son père et ses deux frères. Abusée sexuellement. Probablement autrement aussi, on n'en parlait pas. Même pas une photo de la fille. Juste son père et un de ses frères qui ont témoigné à leur procès. Toute la journée j'ai essayé de la voir dans ma tête mais je n'imaginais que des clichés. Morte d'un cancer à 22 ans, c'est déjà assez tragique, mais d'imaginer sa vie je me suis dit que sa mort avait dû être un moindre mal, presqu'une délivrance. Eût-elle survécu, elle n'aurait été qu'une zombie, une sorte de survivante d'un mal bien pire que le cancer. Selon l'article sa mère aurait dit qu'elle avait pourtant prévenu son mari qu'il ne devrait pas agir avec sa fille comme il devrait agir avec elle... Elle lui avait dit.

Cette entrée doit vous sembler bien sordide, vous pensez peut-être que je verse dans la sensiblerie... Ou pas. Ce que je sais c'est que j'avais besoin de parler de cette fille ici, peut-être pour m'exorciser ? C'est mon blogue après tout, et elle c'était sa vie. Quand j'apprends des histoires pareilles je me dis deux choses: Premièrement l'actualité peut nuire à la santé mentale. Et deuxièmement: Il se doit d'y avoir un sens à cette vie au delà de sa matérialité parce que cette fille elle mérite... Elle mérite quoi au juste ? Je pense que je lui souhaite juste de pouvoir oublier mais ça c'est pas gagné, non.
# 85188994   L'insomniaque

( 19:09 )

La vie comme une balançoire

C'est vrai je me disais, la vie, ça monte et ça descend, selon l'heure du jour ou le temps de la vie, comme une balançoire. Tantôt on est en haut et on voit loin. Quand on regarde par terre, on a le vertige. Et si je tombais ? À d'autres moments, on est coincé en bas, les fesses au sol, les jambes fatiguées, on cherche l'énergie pour pousser. On sent la poussière du sol tout près, on a envie d'abandonner et de faire une pause dans le carré de sable, beaucoup moins excitant mais tellement moins épuisant. Souvent on reste stable au milieu, un surplus d'équilibre des forces, plus rien ne bouge, on ne voit plus que devant soi et on s'ennuie. On rêve de mouvement et de poussée, on rêve à la vie, quoi... Et on se demande bien si cet immobilisme va durer toujours. Jamais content, jamais comblé.

La vie c'est comme ça. Après il ne reste plus qu'à apprendre à tirer parti de chaque moment, de chaque mouvement, de chaque position. Ça paraît simple, non ?
# 85185711   L'insomniaque

( 06:59 )

Message personnel

À la personne qui m'a envoyé une demande d'abonnement à la liste de diffusion des Insomnies Chroniques dans les dernières heures. Un problème avec ma boîte de courriel m'empêche de prendre connaissance de votre message et d'y donner suite. Je sais seulement qu'il y a eu une demande d'inscription. Vous serait-il possible de me renvoyer une demande afin que je puisse procéder à votre abonnement ? Je suis désolée de cet inconvénient. Et pour ceux que ça intéresse: N'installez pas la boîte de courriel Incredimail sur votre machine, à moins d'avoir une patience infinie....

Bonne journée :-)
# 85157118   L'insomniaque

26.11.02

( 23:07 )

J'y crois

Ce soir j'ai ressorti mon passeport. Je voulais m'assurer qu'il était bien là où je me rappelais l'avoir mis, qu'il n'avait pas été égaré lors du grand dérangement... Euh... Déménagement, pardon. Il y était. Je vais maintenant le ranger dans mon tiroir pour qu'il reste tout près. Je me souviens de l'été 2001, ça avait été tellement compliqué de l'obtenir, je m'étais faite dépouiller de mon sac à dos à peine un mois avant mon départ, il contenait tous mes papiers, ceux que j'avais préparés en vue de demander ce passeport, mon premier. J'étais finalement parvenue à tout rassembler à nouveau pour refaire cette demande. J'avais été chercher ce fameux passeport 4 jours avant mon départ. J'avais eu chaud. Cette fois-ci il est là, prêt pour le prochain voyage. En fait, cette fois-ci, tous les détails de ce voyage se règlent très bien, tout se goupille comme disent les Français, beaucoup mieux que je ne l'avais espéré. J'ai aussi confirmé mon billet auprès de l'agent de voyage aujourd'hui. Je ferai un arrêt sur Zurich avant de repartir sur Paris. Il faudra que j'essaie de faire estampiller mon passeport là-bas. Je vais poser le pied en Suisse. Oh, seulement pour une heure ou deux mais bon, c'est quand même ça. Chaque jour mon départ se rapproche et mes préparatifs vont bon train. Je me sens étrangement bien ce soir. Je m'aperçois à quel point je manque de foi quelquefois. Je suis bien étrangement faite mais c'est moi. Alors ce soir j'avais juste envie de vous dire que j'y crois. Dans un mois tout juste, je serai à la veille de mon départ. Tout à l'heure. Je sens que le mois de décembre va filer vertigineusement. Pourvu que le temps consente à s'arrêter un peu en fin décembre, début janvier. Ensuite il pourra repartir mais pas trop vite.
# 85144308   L'insomniaque

25.11.02

( 06:31 )

Mais

Il y a Fredoux qui se réveille. J'espère que pour lui la nuit fut douce. J'ai envie de l'accueuillir dans son matin avec un sourire. D'ailleurs, il me l'inspire. Et puis dehors je vois le jour commencer à s'éclairer lentement, paresseusement. Ça aussi c'est digne d'être salué. Finalement aujourd'hui je porterai des vêtements neufs. La journée s'annonce tout de même jolie :-)
# 85049356   L'insomniaque

( 06:08 )

Insomnies

Pas dormi de la nuit. Ça faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Peut-être que j'avais trop bien dormi la nuit précédente. Peut-être que je pense trop. Ce qui est étrange c'est que l'insomnie semblait originer de mon corps, pas de ma tête. Les idées sont venues comme pour combler le grand silence. J'avais l'impression que mon corps ne voulait pas trouver le repos. Pourtant je n'avais pas bu de café, sinon hier matin, comme tous les matins. J'avais bien pris un thé après le souper mais je fais ça presque tous les soirs et ça ne m'empêche jamais de trouver le sommeil. De plus, j'avais passé une journée plutôt active à magasiner, j'aurais dû être fatiguée. En fait, même quand j'arrivais à m'assoupir un peu, ça ne durait que quelques minutes et ensuite mon corps se mettait à vouloir bouger encore. Je me souviens vaguement d'un drôle de rêve sans aucun rapport avec mes préoccupations du moment. C'était à propos d'un participant au dernier groupe de ma collègue, même pas quelqu'un qui me touche réellement. J'ai passé ensuite un bon moment à réfléchir, à me demander pourquoi je rêvais de lui.
J'ai fini par abandonner l'espoir de me reposer. Je me suis levée, me suis préparée un café en me disant que pour une fois j'aurais le temps de le siroter tranquilement, un lundi matin. Le problème c'est que je ne me sens pas l'envie de buller doucement. Je ne sais pas de quoi j'ai envie. Si. De dormir et de ne plus penser. J'ai la nuque raide et je suis courbaturée. Je n'ai pas trop envie de commencer la journée mais il le faut pourtant. J'aimerais être déjà ce soir pour pouvoir plonger dans le sommeil mais même si on me disait que je peux le faire maintenant, je ne pense pas que je pourrais m'endormir. C'est assez angoissant. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Ça donne un mouvement à mes doigts sur le clavier et ça me permet de diriger mon esprit, c'est déjà ça.

Aujourd'hui c'est le 38 ème anniversaire de mon frère. Lui et moi avons 3 ans, 3 mois, 3 jours et 33 minutes d'écart. Vrai de vrai. J'espère qu'il a bien dormi cette nuit. Je lui parlerai probablement ce soir. Such is life.
# 85048835   L'insomniaque

24.11.02

( 21:39 )

Je me relis

Et je me dis que c'est moche ces trois entrées. C'est la première fois que ça m'arrive de penser ainsi. Pourtant au cours des presque quatre années qui viennent de s'écouler j'ai sûrement écrit des entrées moches à l'occasion, comme des entrées très bien aussi. Mais je n'ai jamais eu cette idée, après avoir publié. Je ne sais pas ce que ça signifie mais je ne suis pas certaine d'aimer ça, pas du tout certaine. Tant pis.
# 85033059   L'insomniaque

( 21:32 )

Magasiner

Je n'aime pas trop ça en général, sauf dans certaines circonstances. Comme cet après-midi, rien que pour moi, en prévision de ce voyage qui approche à grands pas.Ça m'a permis de rêver un peu, d'anticiper et presque d'y croire. Pourtant c'est vrai, dans un peu plus d'un mois j'y serai. Quelqu'un veut bien me pincer ? Ne vous en faites pas, j'y arriverai toute seule :-)
# 85032712   L'insomniaque

( 21:27 )

La tête sur l'oreiller

Je raconte et je raconte. Je me sens bien, je suis presqu'intarissable. Je parle d'elle, cette petite insomniaque d'avant les insomnies. Je relate ses prouesses, je confie ses peines et ses peurs, je rigole de ses malices. Elle était parfois drôle, d'autres fois insolente, souvent naïve. Je pourrais parler d'elle toute la nuit pour peu qu'on m'écoute et qu'on m'encourage un peu. Elle vivait dans une autre vie mais il doit bien en subsister quelque chose aujourd'hui. Oui ça c'est sûr. Et probablement beaucoup plus qu'on ne l'imagine.
# 85032510   L'insomniaque

( 21:03 )

Ce dimanche

J'ai envie d'écrire un mot ici mais c'est difficile de trouver le bon. Ces derniers jours je me sens autrement, c'est à dire que j'ai le sentiment de commencer à prendre un certain recul sur les événements des derniers mois, comme si j'avais décidé de ne plus tout porter sur mes épaules et d'avancer, peu importe ce qui viendra. Ça fait du bien. Voilà.
# 85031478   L'insomniaque