Insomnies chroniques

Je recevais un dernier message de celui qui fut Tout et Rien l'espace d'un été.
Je ne sais pas pourquoi je pense à ça.
Sans doute que la date m'avait frappée: La veille de la Saint-Valentin.
Il avait sans doute choisi ce jour pour se libérer définitivement et recommencer à nouveau sur un chemin neuf.

C'est étrange, je me sens à la fois triste de l'avoir perdu de vue et heureuse de le savoir (de l'imaginer) bien dans sa vie.

C'est aussi une libération de pouvoir parler de lui clairement ici sans avoir les trippes nouées, ou de sentir de la culpabilité.
Ça doit être le signe que j'intègre et que j'assume ce passage de ma vie.

Mais n'empêche, il y a un truc qui me chicote... Je ne sais trop comment le nommer mais...
Est-ce que les hommes aiment comme ils regardent le sport à la télé?
Penchés devant l'écran, intensément, en lançant des gros mots, comme si leur propre vie se jouait dans cet instant.
Puis, une fois le match joué: Pouf. Écran éteint. Et vivement le prochain match...
Et nous les femmes, pouvons-nous étendre la comparaison jusqu'à notre préférence pour les feuilletons à épisodes qui s'enfilent interminablement?
Pfffttttt...
Il doit bien y avoir une version équilibrée, non?
Genre D'accord nous deux ça n'est pas(plus?) une bonne idée mais bon, j'estime la personne que tu es(puisque j'en suis tombé(e) amoureux(se)) et donc, c'est important pour moi de savoir comment tu vas et où tu en es
Mais bon, ça c'est dans un monde idéal et ici on est chez l'insomniaque... ;-)

C'est la vie!

Je ne sais pas comment le nommer autrement,
comme si l'univers s'était donné la main pour m'atteindre dans ma vulnérabilité... dans mes vulnérabilités...
Il a fallu que je reste forte, je me suis surprise moi-même.
Et ce soir je me sens toute courbaturée, comme si j'avais pris des claques toute la journée... Ou plutôt je devrais dire, comme si je m'étais contorsionnée pour les éviter.
C'est beaucoup ça que j'ai fait finalement.
Et ça n'est pas fini en plus.... Il me reste plein de choses à faire encore demain, et ensuite.

J'ai tout de même compris quelque chose de très important à travers ce jour d'adversité:
L'essentiel est intouchable.
Je le savais. Mais maintenant j'en ai la preuve.

J'aurais quand même envie de réconfort après tout ça.
Trouver une zone de bien-être, la chaleur dans ma bulle.
Et je me surprends à avoir envie de.... grignoter....
Non mais....
C'est ça manger ses émotions?
Et dire que je l'ai fait par automatisme pendant tant d'années.
Ce soir la vie me fait le cadeau de me donner le choix conscient.
Je préfère écrire.
Une ligne à la fois.

J'ai rencontré l'intervenante de l'école de Fredoux ce soir.
Il a eu beaucoup de difficultés scolaires ces dernières années et particulièrement depuis les deux dernières années.
Problèmes de concentration et d'autonomie, mais jamais de discipline. Révolte passive...

C'était ma faute, bien entendu. Je n'aurais pas dû.
Et pourtant j'ai... C'était ça où...
Mais je n'aurais tellement pas voulu que mes blessures le fassent souffrir...

Des intervenants humains, expérimentés et perspicaces.
Beaucoup de foi.
Il remonte la pente.

Mieux que ça, je dirais qu'il s'épanouit, à vue d'oeil.

Je savais qu'il ne fallait pas baisser les bras.

Tiens bien ma main, on y arrive.

* La respiration d'un enfant

* La pluie, l'été quand je dors la fenêtre entrouverte

* La musique; celle que j'ai envie d'entendre, quand j'ai envie de l'entendre

* Une rivière, un ruisseau, l'eau qui coule dehors(pas un robinet qui fuit)

* Le piano...ah le piano....

* Les cuivres d'une fanfare dans une parade(eh oui...)

* La mer

* Les oiseaux en général(pas les corbeaux ni les corneilles)

* Les huards sur le lac, à la brunante

* Le bruit de mes pas sur la neige, les soirs d'hiver

* Un enfant qui rit et qui rit et qui rit....

* Le son de sa voix(parfois je n'écoute plus ce qu'il me dit)

* Les cloches du dimanche matin

* Et d'autres choses encore...

Vous voyez, je ne suis quand même pas audiosauvage...

C'est l'absence de bruit qui me remplit.

J'ai envie de militer pour l'audioliberté (ne cherchez ce mot nulle-part)
Choisir ce que j'ai envie d'entendre.

Est-ce que c'est trop demander?