Insomnies chroniquesDans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours... |
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23.11.02 ( 08:13 ) Parfois
Il faut arrêter de trop réfléchir et juste bouger. C'est une illusion que de croire qu'il y a une bonne réponse. Il y en a mille.
# 84967344 L'insomniaque
( 08:09 ) Voyages
Certains partent très loin, là où ils ne reconnaissent plus rien. D'autres partent au fond d'eux-mêmes et en reviennent transformés. Moi je dis que l'important c'est de suivre la route, elle nous montrera bien où aller.
# 84967255 L'insomniaque
19.11.02 ( 21:10 ) Métro
J'observe les gens qui prennent le métro le matin. Certains semblent très sûrs d'où ils vont et s'y rendent d'un pas ferme. D'autres hésitent constamment entre deux couloirs, deux directions. Je les regarde scruter le plan du réseau comme s'ils essayaient d'en tirer un sens caché. Dans les wagons il y a ceux qui lisent, comme entourés d'une bulle impénétrable. Ils sont ici mais ils sont ailleurs. On dirait qu'ils tentent d'oublier la foule qui se bouscule, le bruit et l'enfilade des stations, toujours la même, matin après soir après matin... Il y a aussi ceux dont la tête dodeline dans un reste de sommeil et ceux qui sont carrément affalés sur leur siège. Ceux-ci rêvent peut-être d'autres lieux, d'autres visages ou d'autres musiques. Il y a ces étudiants chargés de livres et de sacs et ces écoliers en uniformes qui voyagent par grappes rigolantes. Et aussi toutes ces dames bien mises entre deux âges. Sur leurs visages pensifs on peut lire que leur journée est déjà bien planifiée. Quelques hommes vêtus de costumes sombres, un paletôt sur le bras et une valise de cuir qui se tiennent debout, près des portes, pressés d'être rendus là où la vraie vie se passe. Ici et là, un mendiant ou un clochard, certains ayant pu squatter un banc au chaud pour dormir un peu, jusqu'à la prochaine ronde de sécurité. Il y a tout ce bourdonnement, ces appels au micro, ces notes de musiques, parfois quelques paroles, lancées par des musiciens qui espèrent un petit déjeûner ou peut-être même un regard, un sourire, pourquoi pas ? Ça doit être diablement grisant de sentir qu'on a touché quelqu'un dans cette jungle affairée, ne fut-ce qu'un instant furtif. Et il y a moi dans la chaleur de mon manteau trop lourd. Moi qui regarde, qui tente de comprendre, qui se demande le sens de toute cette danse. Moi qui essuie une larme parfois, ou un soupir d'impatience. Moi attendrie, dégoûtée, déboussolée. Moi dans le métro, qui danse aussi, malgré moi.
# 84791745 L'insomniaque
17.11.02 ( 12:09 ) Depuis toujours
Cette question qui tourne et retourne, qui m'accompagne partout, qui prend toute la place:
Comme un acouphène, toujours en arrière-plan, parfois très forte, d'autres fois juste un murmure. C'est où ? C'est quand ? C'est quoi ? Est-ce que ça existe ? Suis-je la seule qui poursuit ce mythe ? Et puis j'avance, je fais un pas, toujours pas là, peut-être là bas ? Avec le temps on apprend à taire sa question à la face du monde, à faire comme si, à ne plus déranger. Et puis ces regards que l'on croise avec cette question, cette inquiétude, on apprend à dissimuler, toujours plus profondément. On raconte la surface, on entretient des relations, parfois on arrive même à se croire. Mais ça ne disparaît jamais, ce doute en permanence, et on croit de moins en moins qu'il y ait une réponse quelque part, on espère juste un soulagement. De ma banquise je ne peux que spéculer, je choisis de croire que c'est partout pareil et qu'un jour ça cesse, du moins ça s'atténue. Parce que franchement, si on n'y croit plus, qu'est-ce qu'il reste ? C'est bien ça qui fait peur. Et toi qui me lis, de ta propre banquise, tu peux faire un choix, celui de me plaindre ou celui de me comprendre, ça t'appartient. Je n'ai juste pas envie qu'on me fasse la morale et qu'on me dise ce que je devrais ressentir et comment on pourrait me guérir. On m'a raconté l'histoire d'un homme qui attendait ses 5 minutes de gloire et qui voulait tuer celui qui lui avait promis faussement. Ça l'a rendu célèbre. De mon côté j'attends mes 5 minutes de lumière et je n'ai personne à tuer, juste cette maudite petite voix qui refuse de se taire. C'est dimanche et ces mots m'appartiennent. Merci.
# 84664865 L'insomniaque
( 11:47 ) Alone inside
Aujourd'hui c'est ainsi que je me sens. Peu importe qu'on pense que je suis triste ou que je manque de poésie. La vie est froide, les gens sont seuls, qu'ils le veuillent ou non. On a beau essayer de tendre les bras, d'ouvrir sa porte, reste la neige dehors qui tombe toujours et qui nous enferme.
Chacun sur sa planète dans son propre univers. On fait aller et tant pis pour le reste (j'avais écrit beaucoup moins joli mais il semble que cette maudite pudeur est encore là) Tant qu'on peut faire un pas de plus on poursuit, on oublie. Même si on ne peut pas tout faire, on fait comme si. Ainsi va la vie. Y a-t-il un moment ou un lieu pour être soi ? Pas ici, non, pas maintenant. On veut des success story, on veut lire de la douceur pour s'imaginer qu'elle existe. La réalité c'est que je suis ici, que dehors il neige et qu'il y a toujours un glissement quelque part, peu importent les précautions.
# 84664176 L'insomniaque
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