Insomnies chroniques

Je vais en profiter pour tenter de me reconnecter avec moi-même.

J'ai pu relever mes courriels et suis touchée du soutien que vous me transmettez. Plus que ça même.

Je vous répondrai dès que possible.
Je vous sens.

Merci.

Mon modem a peut-être subi les dégâts de l'orage hier soir, je n'ai pour l'instant pas de connexion Internet à mon domicile.

Ne vous inquiétez pas pour moi, je répondrai à votre courrier dès que ce sera possible.

TU PEUX DORMIR ( Michel Rivard )


On parle de toi à la radio
Sur le journal y'a ta photo
J'me sens tout p'tit
J'voudrais grimper sur tes genoux
Sentir ta barbe piquer ma joue
Te dire bonne nuit

Te faire parler quelques moments
R'garder bouger ta pomme d'Adam
Ça m'faisait rire
Le temps qui passe est un méchant
Papa le temps est un méchant
Tu peux dormir
Tu peux dormir

Le cabaret du soir qui penche
Et moi qui guette une auto blanche
Demain lundi
J'fouille tes tiroirs où ça sent l'cuir
Le parfum d'homme et les souvenirs
D'avant ma vie

J'voudrais m'glisser dans tes silences
Savoir enfin à quoi tu penses
Quand tu souris
Le temps qui passe est un méchant
Papa le temps est un méchant
Tu peux dormir
Tu peux dormir

Tu peux dormir
Tu peux dormir

Tout en dignité et en douceur.
Comme il a vécu.

On ne lira jamais son nom en grandes lettres mais partout il a laissé sa trace, il a construit.
D'abord sa famille, ensuite son travail. Je ne vous avais jamais dit que j'ai voulu suivre ses pas.
Il aimait les gens, il était curieux, il avait toujours lu quelque chose.
Depuis quelques années il avait développé une passion pour les mots croisés, aucune grille ne lui résistait. Je devrais plutôt dire qu'il ne laissait jamais tomber, jusqu'à ce qu'il ait trouvé.
Il a fait un peu de politique, s'est impliqué dans des associations.
On avait renommé un parc en son honneur. Un tout petit parc.

Plus jeune il avait touché à tout, je me souviens d'une photo de lui en boxeur. Ça ne lui allait pas cet air de dur, même avec ses tatouages sur les bras; résultat d'une de ses frasques de jeune homme frondeur. Il avait voulu s'engager pour la guerre de 39-45 et il avait modifié son certificat de naissance. Mais ça n'avait pas marché, il était trop jeune. Il avait donc dû se résoudre à laisser ses amis partir sans lui. Certains ne sont pas revenus. Pourtant il n'aimait pas la guerre.

Une fois il avait été un héros. Oh, pas grand chose, il avait juste grimpé pour décrocher un petit garçon suspendu entre ciel et terre, le bras coincé dans le mécanisme d'une pelle mécanique. Le bras n'a pas pu être sauvé mais le petit garçon n'a jamais oublié mon père.

Il nourrissait une passion pour la musique et le jazz des années 50. Je ne peux me rappeler mon enfance sans un air de Dave Brubeck ou d'Ella Fitzgerald quelque part derrière. Tourner en sautant et en riant autour de la table du salon avec mon frère pendant que ma mère nous criait de faire attention, de ne pas nous exciter, que nous allions nous blesser. Mais nous tournions...:-)

Il n'avait pas que des qualités, parfois il pouvait être obstiné et oubliait parfois d'écouter.
Mais il était vrai, c'était un homme simple et juste.

Il m'a plus souvent parlé avec son silence qu'avec ses mots mais les hommes ne font-ils pas ça?

J'aimais ses grandes mains et ses bras.
Et je sais que quand j'aurai peur, je n'aurai qu'à les imaginer autour de moi.

Ici maintenant:

les mains dans les poubelles on se surprend à crier que ça ne peut pas être pire, et qu'on a touché le fond. en effet, ça ne peut pas être pire. alors on voit l'eau par en-dessous. on voit la mosaïque de lumière. on se dit que l'air est tout proche. parfois, ce dernier point n'est pas tout à fait exact. illusion d'optique ou espoir fou ? il arrive que la surface n'arrive que lorsqu'on est à bout de souffle. quelle importance, si on y arrive.

Merci Marylène

Je peux quand même terminer mon café avant, non?

Parce que le café est un plaisir inutile,
et j'aime bien les plaisirs inutiles ces temps-ci.
C'est juste pour moi.

Peut-on alors dire que l'inutile m'est utile?

Essentiel même, j'y tiens.

Encore faudrait-il définir l'utilité vs l'inutilité.
J'aurais peut-être dû utiliser le terme productif.
On les confond trop souvent.

Vous voyez, je vais quand même bien, puisque je cogite encore.

Dernière gorgée de café. live online :-)
Voilà,
je replonge.

Ça n'arrive pas souvent dans une vie d'être entre deux tout.

Entre deux boulots, entre deux appartements, entre deux vies...
Et mon Daddy qui part doucement.

Il faut quand même être forte.

Est-ce que j'ai ça en moi?

Il le faudra.

Allez, ça n'est vraiment pas le temps d'arrêter.
L'angoisse est un luxe que je ne peux m'offrir en ce moment.

C'est tout de même marrant de regarder le bunker:

Partout des piles de jouets, de vêtements, de livres, prêts à être triés et rangés.
Beaucoup seront donnés.
Parce qu'ils ne vont plus, parce qu'ils ne seront plus lus ou parce qu'ils amuseront beaucoup mieux quelqu'un d'autre.

La question que je n'ose pas me poser c'est:
Qu'y aura-t-il sous tout ça?
Et surtout:
Une fois tout ça rangé, j'irai où?

Je continue.

Je sais, c'est loin d'être un titre accrocheur. Pourtant il recèle quelque chose.
Je m'agite à l'intérieur, je sens le besoin de faire de la place, de prendre ma place.
Mais pour y arriver il me faut dégager, nettoyer, creuser.
Comme une archéologue.
Enlever ce qui cache l'essentiel.

Voilà ce à quoi je m'applique depuis hier.
Étrange cette sensation de nettoyer l'intérieur en même temps que l'extérieur se dégage.

Et puis qu'est-ce que je peux faire d'autre?
Besoin de bouger pour moins penser.
Ou alors nettoyer avant d'introspecter?

Quoi qu'il en soit,
ça fait du bien.
Donc, je continue.

Zut je déteste cette maladie.
C'est vraiment injuste parfois la vie. Souvent.

L'état de mon père fluctue d'un jour à l'autre.
C'est un jour bien, un jour moyen et un jour très mal.
Aujourd'hui c'est un jour mal.

Et je ne peux rien faire.
Rien.
Sauf l'écrire.

Mais après?

Deux mots qui montent ce matin. Quelque chose est en train de se préparer, je le sens.

Juste à regarder mon orchidée.
C'est une plante très difficile à garder, du moins c'est ce qu'on m'avait dit, moi je n'y connais rien. Je sais juste que je trouve ça joli.
On me l'avait offerte, il y a quelques années. Une cliente qui s'appelait Liu et qui avait un sourire d'ailleurs.
L'orchidée a fleuri une fois, peu après que je l'avais reçue.
Ensuite je l'ai gardée, petit bout de plante, chétive mais vivante.
Elle est venue avec moi dans mon bunker, elle a grandi un peu mais elle est restée grise et verte.
Plusieurs fois je me suis demandé si j'allais la garder.
À quoi ça sert une plante aussi délicate quand on ne sait pas la faire fleurir?

Mais ce matin je remarque qu'elle est en plein printemps elle aussi.
Partout des petites pousses vert tendre, aucune idée si elle va fleurir mais nul doute que la vie circule en elle.

J'ai l'impression qu'elle me dit quelque chose.

Et si moi aussi je me préparais à fleurir?

And happy to say :-)

Bon, il y a eu quelques problèmes avec le serveur de Free ce week-end mais croisons nos doigts, on dirait que ça va là.
Mais je n'ai pas chômé pendant ce temps(enfin, pas sur tous les plans ;-)
Je n'en dis pas plus pour l'instant mais qui sait, on verra peut-être bientôt?

En tout cas je voulais juste dire que j'étais contente d'être revenue.

Voilà.