dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

28.12.02

( 22:57 )

Une pluie fine tombe sur Ailleurs

C'est la nuit et je ne dors pas. Bien sûr je suis en plein décalage horaire, c'est normal. Après les dernières 24 heures je pense que je mérite bien d'écouter la pluie tomber, accoudée à la fenêtre en fumant une cigarette ( oui je sais, c'est un vilain défaut) et en apprenant les bruits d'ici ( d'Ailleurs en réalité). Quelques voitures, des attardés du samedi soir, des tôt levés du dimanche matin, des chants d'oiseaux matinaux ( çà c'est vraiment particulier pour une québécoise d'entendre des chants des oiseaux du matin en décembre...)

Hier j'ai fait Montréal-Zurich-Paris-Ailleurs. J'ai pris deux avions, un bus, un train, un taxi. J'ai été oubliée dans un aérogare pour cause de maladie mais bien vite rescapée par deux agents mission spéciale parisiennes. Dans la foulée j'ai pu prendre deux crèmes attablée à un café en écrivant, toute seule comme une écrivaine inspirée, assister au déploiement des forces de l'ordre à l'aéroport Charles De Gaulle alors qu'on a déminé sérieusement trois paires de chaussettes et des sous-vêtements oubliés dans un sac par un pauvre touriste qui devra laver la paire qu'il lui reste durant le reste de son séjour, manger un authentique club sandwiche au bison (nan, j'rigole pour le bison, c'est qu'au Canada qu'on en trouve...) et opérer une métamorphose presque parfaite dans les toilettes d'un resto de Paris, pour ensuite courir jusqu'à la Gare pour accomplir la dernière partie de mon périple vers Ailleurs. Je m'y suis bien rendue, non sans avoir demandé l'heure au moins 5 fois à la pauvre élue qui fut ma voisine de banquette. Sur le quai on m'attendait sous la pluie et puis nous sommes rentrés.

Voilà, c'est officiellement les vacances qui viennent de débuter et je les prends entièrement, une journée à la fois, une heure à la fois. Et sur ce je vais aller essayer de dormir une petite heure, en attendant mes croissants, chauds et frais, parce que je le vaux bien :-)
# 86645991   L'insomniaque

27.12.02

( 10:44 )

Juste un petit détail (ou deux)

Mais qu'est-ce que je fais encore ici moi ? Il ne me reste plus qu'à terminer mes bagages mais c'est pas gagné ça non plus. Je pense que j'angoisse un peu. Dans ma tête mille idées s'entrechoquent. Enfin, ça va aller, je crois bien :-)
Je voudrais juste ajouter que je pourrai acccéder mon courriel habituel.
Et puis petit message personnel pour Claro : Ça fait quelques fois que j'essaie de répondre à tes messages mais ton adresse ne fonctionne pas :-( Les messages me reviennent. Alors il faudrait que tu vérifies ça ou qu'à tout le moins tu me fournisses une adresse valide. Voilà, c'est tout.

J'y vais moi (je crois bien)
# 86589770   L'insomniaque

( 09:23 )

I'm leaving on a jet plane...

But I do know when I'll be back again...
Sauf que je ne vais pas trop y penser, juste vivre chaque instant sans penser au suivant. Ça sera dur mais ça sera un excellent exercice. C'est ainsi que j'aimerais apprendre à vivre.
Pour le moment je suis presque prête. La sécheuse fait un dernier tour pendant que je sirote mon café. Il me reste à passer sous la douche et à choisir ce que je vais porter. Pas évident quand on me dit qu'à Paris c'est déjà le printemps et qu'ailleurs il pleut des cordes. Ici pour le moment le temps est froid et ensoleillé.
Une fois ces étapes franchies, il ne me restera plus qu'à boucler mes valises pour de bon et à attendre sagement mon amie B. qui viendra me prendre tout à l'heure. Ensuite ce sera l'aventure en quatre étapes: Dorval-Zurich-Paris et ailleurs. Et quand on pense que certains vont ailleurs en ne traversant qu'un seul pont... Pourquoi l'insomniaque ferait-elle simple quand elle peut faire compliqué ? Bonne question.

Voilà, ce sont les vacances et je me les souhaite douces.
Possible que je puisse vous revenir en cours de route pour vous offrir mes voeux pour la Nouvelle Année. En attendant je vous souhaite la Paix, on en a tous tellement besoin.

Allez, see you soon !
# 86587449   L'insomniaque

26.12.02

( 17:23 )

Par ci par là

C'est ainsi que j'avance aujourd'hui. J'ai presque l'impression que je tourne en rond. Pourtant j'ai fait beaucoup de choses mais je pense que peu importe ce que je ferai, il n'y aura que le décollage, dans moins de 24 heures, qui m'appaisera. Enfin, objectivement, il ne me manque plus rien, Jean Coutu ne verra plus le bout de mon nez ;-) et je pense bien que je suis prête. Ce soir je sors souper avec un ami qui me fera l'affront de célébrer son quarantième anniversaire pendant mon absence. Alors, aux grands maux les grands moyens, on va souligner avec un peu d'avance. Et moi ça me fera quelque chose à faire plutôt que de continuer à tourner autour de mon nombril :-)

À plus tard peut-être,
# 86562503   L'insomniaque

25.12.02

( 21:08 )

Dernière ligne droite

Ça y est aujourd'hui c'était Noël. Un Noël très différent de ceux que j'ai connu jusqu'à maintenant mais c'est la vie qui vogue. J'ai reçu mes enfants et leur père pour un brunch. Nous n'étions que tous les quatre. Ma mère passe les Fêtes aux USA, chez mon frère. Je suis bien heureuse pour elle parce qu'ainsi elle n'a pas à vivre le vide que mon père a laissé aussi vivement. Oh, je suis certaine qu'elle ne trouve pas ça facile mais d'être ailleurs, près de son fils et de ses petits enfants, ça doit lui rendre tout ça plus supportable. Et puis bien franchement, moi, je ne pense pas que j'aurais été la meilleure consolatrice. Ça me permet, du coup, de m'imaginer qu'ils sont tous les deux en voyage, comme c'est assez souvent arrivé. Je sais bien que c'est faux mais l'illusion semble fonctionner pour le moment.

Recevoir mes fils et leur père fut une bonne idée, je pense que ça leur a fait plaisir que nous nous retrouvions tous les quatre, mais comme c'était chez moi, pas de confusion possible. Rien ne sera plus jamais comme avant et c'est très bien. J'ai reçu une très belle carte de voeux de mon ex et je ne parle pas que de l'image. Il avait écrit un long message à l'intérieur m'expliquant notre cheminement et la raison pour laquelle nos chemins avaient dû se séparer. C'était plein de sagesse et d'humanité. Je la relirai tout à l'heure parce que j'avoue que sur le moment j'ai un peu baclé la lecture tant mes yeux étaient remplis de larmes. Des larmes de soulagement et de gratitude pour sa compréhension de ce qui m'animait et ses encouragements à poursuivre ma route, quelle qu'elle soit. Des larmes aussi j'avoue, pour cette solitude que j'ai sentie derrière ses mots. Je sais que je n'en suis pas responsable, j'aurais juste voulu pouvoir lui offrir le même élan. Je l'ai sans doute fait à mon insu puisqu'il a su m'écrire ces mots.

Hier soir Fredoux m'a accompagnée à la messe de minuit. Je n'y étais pas allée depuis les Noël de mon enfance. Je ne sais pas trop bien ce que j'y cherchais, peut-être juste un peu de paix et de recueillement. Ou possiblement aussi une façon d'être proche de mon père. Il a toujours aimé la messe de minuit. Il n'était pourtant pas un fervent de religion mais ces dernières années il m'avait laissé entendre à demi-mot (tout était toujours à demi-mot) qu'il avait certains sentiments à cet égard. J'écris cela maintenant mais je sais qu'hier soir ce sont juste mes pas qui m'ont guidée jusque là. J'y pense plus sérieusement aujourd'hui.

Au retour nous avons réveillonné un peu, les garçons et moi, puis nous nous sommes couchés. J'étais juste heureuse qu'ils s'endorment sous mon toit. Ils avaient décidé de dormir tous les deux au salon et je me suis endormie en entendant leurs chuchotements complices. Ça m'a fait du bien.

Maintenant je suis seule chez moi, ils sont repartis avec leur père pour les deux prochaines semaines de vacances. Ça m'a fait tout drôle de les quitter. particulièrement Fredoux avec qui je vis normalement. Je le sentais heureux pour moi mais un peu triste de me laisser partir. Je lui ai bien sûr laissé le numéro de téléphone pour me rejoindre. Il ne le fera probablement pas mais il sait que je suis là pour lui. Heureusement que lui est là pour moi.

Il ne me reste plus qu'à vaquer aux derniers préparatifs de ce voyage tant attendu. Tout se coordonne tellement bien, je ne peux m'empêcher de sentir la grande main de mon père sur mon épaule. Je sais qu'il est content pour moi. En tout cas la partie en moi qui lui ressemble est bien fière d'y être arrivée. Sur mon lit mon immense valise, prêtée par un ami très cher, est ouverte et n'attend plus que d'être remplie. Chaque objet que j'y dépose me fait réaliser un peu plus que c'est vrai. Je suis vraiment choyée par la vie.

Il n'y a pas que la magie de Noël, il y a la force de cette vie que j'aime et que j'ai envie plus que jamais de dévorer.
Gourmande et heureuse ce soir je me sens.
# 86531804   L'insomniaque

( 00:20 )

La magie de Noël

C'est pas bien grand chose mais ça existe. Je sais, je l'ai constaté tout à l'heure lorsque j'ai souhaité Bonne nuit à mes deux fils. Depuis trois ans, c'est la première fois que nous passons une veille de Noël ensemble tous les trois, sous le même toit. Si c'est pas de la magie ça...

Je vous souhaite un doux Noël, rempli de paix surtout, entourés de ceux que vous aimez. C'est ça l'essentiel.
# 86504846   L'insomniaque

23.12.02

( 16:35 )

Et puis...

Aujourd'hui j'ai été faire plein de courses en voiture avec mon amie B. J'ai acheté plein de trucs, même des choses que je n'avais pas prévu. C'était très chouette, même si mon amie B. vit des choses difficiles, ça a fait du bien de parler. Juste de replacer les choses en perspective. Est-ce que parce que personne ne nous a encore découverte, ça signifie qu'on n'existe pas ? I don't think so.
# 86450518   L'insomniaque

( 16:03 )

C'est presque Noël

À l'intérieur de ma poitrine il y a un frémissement, comme si mon coeur ne voulait pas rester tranquille. Ah ce coeur, il en a tant vécu cette année. Et puis l'autre avant. L'autre aussi. Et.... Zut, ça existe des repos pour le coeur ? Et puis s'il était moins sensible aussi, s'il était mieux caché.

L'autre jour il m'a dit qu'il faisait des paris sur le nombre de larmes que j'allais verser là-bas. Pas chouette, penser aux larmes alors que je n'ai envie que de douceur et de sourires. Mais il dit vrai, il me connaît bien, c'est sûr que je vais pleurer, ne serait-ce que de joie.
Parfois je me dis qu'un jour il ne restera plus de larmes à verser, que plus rien ne pourra me toucher. Ce jour-là mon sourire ne rejoindra plus mon regard. Je n'aurai plus d'envies, ni de regrets. Je serai morte et peut-être me lirez-vous encore ? Je n'écrirai plus, ça c'est sûr, ni ne rêverai, ni n'aimerai, ni ne jouirai, ni ne rirai. En tout cas pas ici, pas de cette façon.

En attendant je veux vivre à plein, dussé-je verser quelques larmes au passage. Je veux sentir les papillons dans mon ventre en le rejoignant, je veux espérer apercevoir son écharpe sur le quai, je veux m'endormir contre lui et sentir sa peau au petit matin. Je veux ensuite qu'il me manque, comme une brûlure vive. Parce que ça voudra dire que nous aurons vécu.

Je ne dicte à personne ma façon de vivre, je sais que je n'ai pas choisi le sentier facile, je sais. Je vis comme je suis. Trop. Et quand je mourrai il ne restera plus rien sauf l'écho de mes rires et de mes tremblements. Voilà.
# 86449444   L'insomniaque