Insomnies chroniques

Les trottoirs de Montréal nous donnent l'occasion de pratiquer ce sport avec plus ou moins de grâce ce soir...
Mais dites moi, il paraît qu'on n'a pas eu d'hiver et que les services d'entretien hivernal n'ont pas travaillé trop fort cette année...
Ne serait-ce pas une bonne raison pour se dévouer maintenant que l'hiver se montre le bout du nez?

Juste une question comme ça.

Ç'est ainsi que je me sens aujourd'hui. Partie mais sans avoir encore vraiment atteri. Professionnellement, je sais que j'ai fait le bon choix mais humainement ce changement est difficile à assumer. Les gens que je cotoyais quotidiennement ces derniers mois me manquent et les liens ne sont pas encore établis complètement avec les nouvelles personnes. Normal.

Mais hier soir je suis sortie avec mes anciens collègues. Nous fêtions l'anniversaire de deux d'entre elles. Un délicieux couscous dans un petit resto de la rue Amherst. J'étais crevée de ma semaine et la température n'était pas clémente. Le père de Fredoux est venu le prendre beaucoup trop tard. À l'heure qu'il est venu, j'aurais dû déjà être à table avec mes ami(e)s. Une fois sortie du métro, je me suis égarée, je ne connais pas trop ce coin là et la guichetière du métro m'avait mal informée(j'ai pris à gauche plutôt qu'à droite à la sortie...) Il faisait un vent glacial et j'ai marché, marché.... Jusqu'à ce que je me rende à l'évidence que j'avais pris la mauvaise direction. Je suis donc revenue sur mes pas. Je me suis arrêtée à nouveau pour me renseigner et j'en ai profité pour passer à la SAQ pour acheter une bouteille à partager(bouteille qui s'est révélée par la suite impropre à la consommation parce que le vin était...bouchonné... beurk...). J'étais très en retard et j'avais froid. Mais j'ai poursuivi et j'ai fini par arriver.

Une fois au resto, les embrassades et les salutations chaleureuses m'ont confirmé que j'avais fait le bon choix. Nous avons passé une soirée très agréable. Quand je suis partie j'ai eu un petit pincement au coeur en me disant que je ne savais pas quand j'allais les revoir. Pourtant il faut continuer d'avancer.

Et aujourd'hui j'ai un peu mal à la tête et je manque d'entrain pour agir.

Je crois que c'est normal.

Je crois que je suis une personne très sensible qui a toujours besoin d'être rassurée. Je me dis que parfois ça doit être très lourd pour les gens qui m'entourent. En tout cas, je me souviens très bien que ma mère m'a souvent reproché cela.
Peut-être n'avait-elle pas tort...?
Quand j'affirme que quelque chose est normal, souvent au fond, c'est que j'espère être rassurée.
Il faudrait peut-être que j'apprenne à me rassurer moi-même.

N'empêche que quelquefois ça fait du bien de poser sa tête contre une épaule un peu.

Ça viendra,

Drôle d'idée. Je suis tombée sur le journal d'un homme ce soir... et j'ai pensé à mon père....

En explorant un peu les pages de cet homme qui a vu plusieurs saisons, en prenant connaissance de ses préoccupations, je me suis imaginée que je tombais sur le journal de mon père. Je me suis dit que j'aimerais bien recueillir ses mémoires mais aussi ses questions et ses préoccupations. Comprendre le monde à travers ses yeux et ses mots. Saisir d'où je viens. Lire ce que je n'ai pas compris.

Drôle d'idée.

Ça ne peut être que ça. Ce soir c'est ainsi que je me sens.
Froid partout. Peut-être la grippe qui s'approche?

(Tiens, ça n'est pas si mal, j'ai souri, juste pour un petit courriel d'un mot, clin d'oeil de l'autre côté de la nuit :-)

Mais n'empêche que.... Je n'ai pas du tout envie d'avoir la grippe.

Et puis cette tempête(?) qui s'abat sur Montréal. Je n'ai pas trop envie de prendre la route demain matin...
Mais qu'est-ce qui m'arrive? Où est ton courage l'insomniaque?

Ça ne se passera pas comme ça, promis.

Non mais, ça faisait longtemps que la grippe n'avait pas frappé si fort autour de moi.
Aujourd'hui une collègue de travail, prise par de soudains tremblements causés par un accès de fièvre, a dû être amenée en ambulance à l'hôpital. Je n'avais jamais vu ça.
J'ai eu de ses nouvelles au courant de la journée, il paraît que ça allait à peu près, sauf qu'on lui a dit qu'elle débutait une mauvaise grippe....
Et puis ce soir, au téléphone, j'ai eu une ex-collègue de travail qui est au lit depuis trois jours avec de la fièvre et tout le reste....

Zut.

Ça rôde autour.
On dirait même que j'ai envie d'éternuer tout à coup.
Opération repos, jus d'orange et pensée positive.

Ça va marcher vous croyez?

J'espère...

Je grille ma dernière cigarette.
Euh.... vraiment?
Disons que je me couche ce soir avec la ferme résolution de me lever demain matin avec la volonté en moi.
Parce que ce soir je ne la sens pas.

Pourtant au fond de moi je sais ce que je veux.
Et je sais pourquoi je le veux.

Alors pourquoi est-ce que je me sens si molle?
Sans doute la fatigue.
De toute façon c'est une lutte à finir entre elle et moi.
Il faut juste que je choisisse bien mon arme afin qu'elle ne se retourne pas contre moi.

Celui de l'insomniaque est en train de changer et j'avoue que j'ai un peu de mal à m'adapter.
Pour me lever à 5:30hrs am il faut me coucher autour de 22:00hrs.... Mais c'est le début de la soirée ça pour moi...
Et pourtant je n'ai pas trop le choix si je veux pouvoir me concentrer lorsque je reçois mes clients. Et puis, on a beau dire que j'ai travaillé à cet endroit pendant des années, j'ai tout de même plein de choses à apprendre, des nouvelles façons de faire à assimiler.
Lorsque je rentre chez moi il y a toujours le souper à préparer, les devoirs à réviser, la vaisselle, la lessive et beaucoup moins d'énergie physique et mentale disponible. Quand, vers 21:00hrs, le presque silence se réinstalle autour de moi, je ne sais plus où donner de la tête. Les journaux? Un peu de chat? Répondre à du courriel? Composer quelques messages qui mijotent depuis un bout dans ma tête? Écrire une entrée chez l'insomniaque?
Par le temps que je réponds à ma question, il ne me reste plus d'inspiration, ou si peu :-(
Mais ça va revenir, c'est juste une adaptation. Et puis à l'été je vais trouver un logement plus près de mon boulot, ce qui me permettra de dormir un peu plus tard le matin. J'ai confiance.
De plus, à part quelques préoccupations qui ne m'appartiennent pas(j'ai beau leur dire d'aller frapper ailleurs, elles sont têtues), je me sens très bien dans la décision que j'ai prise, dans le changement que j'ai mis en place. Il y a longtemps que je ne m'étais pas sentie aussi valorisée et fière de mon travail. Ça n'est pas que je n'étais pas bien dans le précédent organisme point de vue travail, non. C'est plutôt que là où je suis je me sens totalement bien :-)
Alors, de quoi je me plains? De rien, c'est juste que je suis un peu déçue de mon rythme d'écriture.

Bon. C'est ainsi pour le moment. Après. on verra.