dernière lune
 

Insomnies chroniques

Dans le silence de la nuit les idées de l'insomniaque s'agitent...toujours...

sauter 

Pourquoi?

Et avant?

1.6.02

( 23:33 )

Et la vie

Qui n'arrête pas de me rentrer dedans ces temps-ci. Je me sens désynchronisée et je commence à être essouflée.
Bien sûr elle m'offre aussi des rayons de soleil mais il m'arrive de ne plus les sentir parmi les bourrasques violentes.
Peut-être que je me plains. Parfois je me le demande.
Il y a un proverbe qui dit: Comme on fait son lit, on se couche.
Alors c'est peut-être ça.
Je ne sais plus.
Ce que je sais c'est que je commence à avoir mal aux mâchoires à force de les serrer.
Voilà comment j'entre dans le mois de juin.
Ça promet.

Pourtant je me souviens d'un moment, il n'y a pas si longtemps, où j'avais confiance en la vie de façon inébranlable.
Que va-t-il se passer? Est-ce qu'on va m'offrir un happy ending comme dans les films américains?
Pffftttt! Il est grand temps que je remonte en selle moi.
Quelqu'un a vu mon épée?
# 77238929   L'insomniaque

( 23:12 )

Déçue

Par un ami. Surtout par l'incompréhension qui règne entre nous depuis hier soir, cette incapacité que nous avons, lui et moi, de voir le monde à travers la lorgnette de l'autre.
C'est pourtant un incident très banal qui a déclenché toute l'histoire. Une discussion comme on en a tout le temps. Pourtant cette fois il a fait un commentaire que je n'ai pas pu laisser passer. Comme s'il m'avait ouvert une fenêtre sur une partie de lui que je n'avais jamais entrevue. Je lui ai dit et il a simplement refusé d'entendre. On a passé plus d'une heure à en parler sans avancer d'un pouce. Et cet après-midi il m'a encore téléphoné pour en parler. Ça m'a fait plaisir, je me suis dit que malgré tout il tenait à moi et qu'il avait compris partiellement mon point de vue. Niet. Il voulait encore se justifier. Comme s'il ne voulait pas perdre la face. Pour moi un ami ne peut jamais perdre la face, il peut juste devenir plus humain. Mais il a rigolé justement quand je lui ai dit ça, il m'a dit que c'étaient là des histoires d'émotions et que ça n'avait pas sa place dans une discussion sérieuse. C'est là que nous divergeons. je pense que nos émotions sont toujours présentes, qu'on ne peut les fuir, même lorqu'on exprime des idées. Le nier est à mon avis une grave erreur et représente justement le pire danger. Ce qu'on nie nous ratrappe toujours, comme une ombre.
Je crois sincèrement qu'il est illusoire de prétendre à l'objectivité totale. Même les faits que l'on observe demeurent toujours teintés de ce que nous sommes. Tout bon chercheur dans le domaine social à tout le moins, sait qu'il doit toujours tenir compte de l'influence que son observation peut avoir sur les faits qu'il observe. Vous me suivez?
Alors si d'avouer ça fait perdre la face, moi je veux bien la perdre n'importe quand.
Mais perdre un ami c'est plus grave. Et ce soir j'avoue que c'est bien plus cette idée qui me turlupine. Me serais-je trompée à propos de cet individu? Ou était-ce vraiment mon intervention d'hier qui n'avait pas lieu d'être? Pourtant j'ai été honnête et tout le monde dit toujours que je laisse trop couler... Alors pourquoi, dès que je m'affirme un peu plus fermement, est-ce que je me heurte à un mur? Je suis bien triste ce soir. Si un ami me déçoit, est-ce parce que j'ai des attentes trop élevées? Il ne me semble pas... Alors pourquoi?
# 77238290   L'insomniaque

30.5.02

( 22:48 )

Question de regard

Ce midi je marchais pour aller rencontrer un ami et j'ai assisté à une curieuse petite scène. En fait, pas si curieuse que ça, je dirais plutôt le genre de scène tellement cliché qu'on pense qu'elle n'existe pas dans la vraie vie... Je m'explique:

Une dame qui sort de l'épicerie et qui est en train de récupérer son chien qui était temporairement attaché à un poteau tout près. Elle doit avoir entre 40 et 45 ans. En premier je la vois de loin mais je m'en rapproche de plus en plus en marchant. On ne peut à première vue la dire ni belle, ni laide. Elle est vêtue et coiffée convenablement et simplement. Son corps n'est pas à proprement dit, très découpé, ni en rondeurs. On se doute par contre qu'elle a porté la vie, elle dégage cette énergie et un oeil avisé saurait en trouver les indices. Bref, c'est une femme normale, du genre qui ne fait pas tourner les têtes, dans un sens ou dans l'autre...
Vraiment?
Un peu plus loin sur le trottoir, un homme au début de la trentaine, il vient de croiser la dame en marchant d'un pas rapide. On le dirait plutôt grand et bien proportionné, son pas est vif et légèrement sautillant, comme s'il restait un peu de gamin en lui. Soudainement il s'arrête brusquement et revient sur ses pas. On voit alors un visage ouvert et ma foi, très agréable, ses cheveux sont bouclés, juste ce qu'il faut, pas trop longs, du genre qu'on laisserait s'approcher facilement, ne serait-ce que par sympathie. Il s'avance vers la dame, un sourire un peu timide accroché aux lèvres, il tient dans ses mains deux enveloppes de sauce en poudre genre barbecue, probablement une course rapide qu'il faisait pour le déjeûner. Dans la situation, ça le rend juste un peu plus maladroit, donc plus mignon...
Lorsqu'il est assez près, il lance soudainement, presqu'impulsivement, à la dame: Je sais, ça fait ridicule, mais tant pis....(suspense).... Je fais de la photographie et il m'arrive d'avoir besoin de modèles... Or, vous avez un visage intéressant.....
Malheureusement, à ce stade j'avais déjà croisé la dame, j'ai donc manqué l'expression sur son visage (Je ne pouvais quand même pas revenir sur mes pas aussi en leur disant que j'écrivais... ;-) , mais j'ai entendu clairement son rire de petite fille incrédule. Oh ce rire, tout ce qu'il contenait...
À tout le moins tout ce qu'il m'a inspiré, puisque tout au long de mon trajet je n'ai pu cesser de penser à cette petite scène, surtout d'y réfléchir.

C'est fou ce qu'un regard peut nous faire revivre parfois. Cette dame que j'avais à peine remarquée quelques instants auparavant, sinon qu'elle avait un chien en laisse, un homme l'avait remarqué et lui avait dit qu'elle avait un visage intéressant. J'ignore les réelles intentions du prétendu photographe à la sauce, pourtant j'aurais eu envie de lui faire confiance, du moins de l'écouter. Et j'ignore encore plus si cette dame a accepté de poser pour lui et si ça se fera. Mais je n'ai pu m'empêcher d'imaginer le petit sourire qu'elle aura tenté de réprimer un peu toute la journée mais qui lui aura réchauffé le coeur. Et sa soirée, assise auprès de son compagnon absorbé par les infos télévisées ou toute autre activité ordinaire, quand les enfants seront au lit, bien décidée à lui raconter, lorsqu'il fermera l'appareil, La drôle d'histoire qui lui est arrivée aujourd'hui... Et tout à coup il la regardera un peu plus attentivement et se dira que c'est vrai qu'elle a un visage intéressant, que jadis c'est bien une des choses qui avait retenu son regard.

Et j'ai aussi eu une pensée pour l'été dernier, alors que j'étais avec mon doux ami . Je me suis souvenue qu'il me disait souvent que mes yeux brillaient, que mon visage irradiait le bonheur. J'avais un peu de mal à le croire puisqu'on ne m'avait, à ma souvenance, jamais dit une telle chose, jamais regardée avec tant de tendresse. Et à mon retour, les gens autour qui me disaient que j'avais changé, que je dégageais autre chose avec mon regard. Et je me suis alors dit que ma lumière devait venir de ses yeux sur moi, du moins en partie. Un regard ne peut faire briller une lumière qui n'existe pas d'abord en dedans, mais il peut lui tendre la main, lui donner la confiance d'éclater au grand jour, ça oui.

Drôle de propos ce soir, mais cette scène m'a accompagnée tout l'après-midi et toute la soirée. Sans doute que je ne parle pas pour toute les femmes, je n'ai pas cette prétention. Mais je parle de celles qui n'ont jamais osé dégager leur lumière ou qui ont oublié comment. Parfois juste l'éclair de cette reconnaissance, même furtivement, peut donner du combustible à la toute petite flamme d'un regard qu'on croyait éteint.
# 77167017   L'insomniaque

( 10:41 )

J'aime la pluie

Et aujourd'hui je suis bien servie. Cette nuit j'écoutais (entre deux rêves) la force du déluge et j'avais le sentiment que quelque chose en moi se libérait. Comme si la colère du ciel avec quelque résonnance avec la mienne et que sa libération entraînait nécéssairement ma libération. Je sais, c'est étrange à dire. Il faut comprendre que ces derniers mois la vie m'a heurtée pas mal et que j'en suis présentement à faire le tri et le nettoyage. Je suis même allée faire un tour dans mes archives de l'année dernière et ce qui m'a frappée c'est la différence d'énergie qui s'en dégageait. Il y a un an je cueillais la vie avec les deux mains, cette année je gratte et je balaie. Ce sont des cycles, tout simplement. Au fond c'est toujours la même insomniaque, juste un chapître différent. Et je m'emploie sérieusement à ne pas perdre ça de vue. Les événements sont le contexte, moi je ne fais qu'apprendre et grandir.
Un pas de plus.
# 77142026   L'insomniaque

( 10:31 )

No comments

Eh bien vous avez peut-être remarqué... Ou non... Mais j'ai retiré la section commentaires des Insomnies Chroniques et je vais réfléchir à la pertinence de la rajouter. D'abord je me demande bien si le genre de billet que j'écris appelle à des commentaires et visiblement vous aussi, puisqu'on m'en laissait très peu. Et puis dans certains cas j'étais bien mal à l'aise parce qu'on me laissait des commentaires personnels qui auraient à tout le moins mieux fait d'être transmis par courriel et qui quelquefois n'avaient absolument pas lieu d'être. Alors je me suis dit que ce médium de communication n'était peut-être pas des mieux adaptés. Ce qui fait que j'ai pris ce temps de réflexion. N'oubliez pas que mon adresse de courriel est toujours disponible et qu'il me fait toujours plaisir de vous lire.
Voilà.
# 77141693   L'insomniaque

( 08:59 )

Léon et le sushi

Depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin, il y a ces mots dans ma tête et il fallait absolument que je les écrive. Voilà.
Non, il y a plus quand même mais ce rêve étrange que j'ai fait cette nuit, entre deux orages, tourne dans ma tête comme s'il cherchait la sortie. Je n'ai pourtant pas l'habitude de parler de mes rêves ici, pourtant il faut que je le fasse cette fois. D'abord Léon. Un personnage si vrai que je jurerais l'avoir emprunté dans la vie de quelqu'un d'autre. Et très sympa en plus. On a couru des marathons ensemble cette nuit... Puis je l'ai invité à aller manger des sushis, ce qui n'a pas de sens puisque je n'ai jamais mangé de sushis. En réalité, ça me semble un met très délicat et je sais que c'est fort prisé par plusieurs. Je n'ai jamais fait l'effort d'en manger parce qu'à priori pour moi le poisson cru.... Ben disons que ça n'est pas attirant. Sauf que je sais que si on m'en offrait je goûterais sûrement et probablement que j'apprécierais. Mais cette nuit j'ai invité Léon à en manger tout en sachant très bien que je n'étais pas certaine d'en avoir très envie. J'ai même demandé au serveur de ne pas trop m'expliquer ce qu'il y avait dedans. C'est dire que j'avais une certaine réticence. Et puis Léon qui souriait lui, comme si on se connaissait depuis toujours, et moi qui me disais: Mais qu'est-ce que je fais avec lui? Je ne le connais pourtant pas.... Et ce drôle de rêves s'est terminé par la lecture publique d'un roman. Je ne me souviens pas du titre mais je vois encore la couverture du livre qu'on m'a offert, je vois les caractères mais je ne peux plus les distinguer. Nous étions plusieurs, debout en cercle, et nous lisions chacun un extrait, à tour de rôle. Il fallait y mettre de la vie et du senti. Alors que mon voisin de droite achevait sa lecture, je m'apprêtais à entreprendre la mienne et c'est alors que pour ponctuer la fin de sa performance de l'émotion qui se dégageait de son extrait, il me regarda fixement dans les yeux et... cracha... Oui oui... C'est dégoûtant ,non? Mais c'est ma réaction à cette agression qui retient surtout mon attention (parce que même si c'était un spectacle, on ne se trompe pas, c'était une agression publique). Je l'ai regardé fixement à mon tour et je lui ai dit, en le pensant de tout mon être, NON. Puis je me suis réveillée. Voilà. Et pour ceux qui se demanderaient si le cracheur était Léon, la réponse est non, bien sûr. Il n'aurait jamais fait ça.
# 77139482   L'insomniaque

29.5.02

( 14:54 )

Si j'avais écrit ce matin...

Je vous aurais parlé de la grosse lune jaune dans le ciel hier soir. Elle semblait presqu'irréelle, comme suspendue dans un décor. Et des nuages qui passaient lentement devant en lui donnant des formes bizarres. Un moment j'ai imaginé que les nuages la frôlaient doucement comme pour la caresser ou la chatouiller, comme un jeu.
Je vous aurais aussi causé de la douceur de la nuit que j'ai goûtée un moment à mon presque balcon, des chats que j'ai surpris à vouloir s'aimer dans la ruelle. Je leur ai pourtant dit de ne pas se laisser distraire par moi, que je ne faisais que passer pour respirer un peu. Mais ils ont fui en me lançant des regards courroucés. Tant pis.
Il y avait aussi ce faisceau de la Place Ville Marie, dans sa rotation inlassable et quasiment hypnotique.
Et ce ronronnement discret de la ville nocturne que je me suis mise à écouter comme si je ne l'avais jamais entendu avant. Il y avait quelque chose de vaguement familier dans ce bruit sourd que je n'arrivais pas à situer mais qui me ramenait curieusement à un état d'esprit joyeux... Après quelques minutes j'ai trouvé. C'était comme le ronronnement des moteurs et systèmes d'un avion. Ce bruit mi inquiétant, mi rassurant, qui nous berce alors qu'on flotte bravement entre ciel et terre tout au dessus de la flaque Atlantique, en route pour découvrir ce pays en soi.
C'était Montréal à ma fenêtre, peu après minuit.
# 77110580   L'insomniaque

( 14:34 )

Sauf que là...

Du coup on dirait que la chaleur de l'après-midi a chassé tous ces mots... Mais pas les idées.
Heureusement :-)
# 77109921   L'insomniaque

( 14:32 )

Baillonnée

C'est ainsi que je me sentais depuis ce matin, incapable de poster ici avec des mots qui voulaient sortir de partout.
Mais là on dirait que ça va.

Ça se soigne au moins?
# 77109840   L'insomniaque

28.5.02

( 14:57 )

C'est à se parler qu'on s'entend

Et parfois dans tout ça, surgit la rarissime grâce de se comprendre.

Aujourd'hui, devant la glace, j'ai regardé tout au fond de mes yeux. Et je me suis dit:
Lou, tu es aussi belle que tu veux bien accepter de le croire. Rien de plus, rien de moins.
Et ça, ça vaut aussi bien pour le dedans que pour le dehors
Et j'ai souri.
# 77072567   L'insomniaque

27.5.02

( 15:52 )

C'est non

Pour le boulot. Ils ne m'ont pas choisie. Tant pis pour eux. J'aimerais juste être capable de le ressentir.
Je sais, il y a sans doute quelque chose de mieux pour moi ailleurs. J'ai répété cette phrase tellement de fois aux autres. Arroseuse arrosée?
Pas trop envie de réfléchir, seulement avoir plein de choses à faire. Il faut que je continue.
# 77033704   L'insomniaque

( 11:48 )

Alors j'ai acheté...

Du raisin et des bananes, des tomates et du concombre, du brocoli et des épinards pour préparer une soupe. Ça va sentir bon, Fredoux va me demander quand ça sera prêt, il a toujours hâte de manger ma soupe. J'ai aussi pris du pain et de la mayonnaise, tout à l'heure il va rentrer déjeûner et on va se fabriquer des sandwiches aux tomates qui goûteront presque l'été. Il va aussi me raconter son matin, ce que Loïc et Arthur lui ont encore inventé, il va me dire qu'il fait très chaud, il me dit toujours ça de crainte que je lui demande de porter sa veste. Mais aujourd'hui je ne le ferai pas, il n'en a pas besoin. Et puis lorsqu'il partira, je m'infuserai un thé et je m'inventerai un après-midi qui fait bouger les choses. Peut-être continuerai-je ce ménage dans mes papiers? J'ai besoin de me faire de la place. Le téléphone sonnera ou ne sonnera pas, il n'y a sincèrement plus rien que je puisse faire pour ça. Mais je peux faire sonner le téléphone ailleurs, et couper mes légumes ou encore venir déposer quelques mots ici.
On sait quand l'aventure débute mais on ne sait jamais vraiment où elle mènera.
On verra :-)
# 77026128   L'insomniaque

( 11:34 )

Dans la rue

J'y suis allée, c'était l'heure des retraités et des mamans, de ceux qui n'ont pas de présence à assurer dans des lieux physiques précis mais qui désirent bouger et regarder. Des gens qui marchent doucement, parfois en fredonnant, qui ouvrent grands les yeux, qui s'offrent le privilège d'hésiter: À gauche? À droite? Guichet ou comptoir? Le trottoir ou le parc? Melon ou fraises?. Bien sûr ça peut paraître étrange pour une fille comme moi qui est habituée à courir, à agir, à aller quelque part. Ça peut même faire peur. Mais ça peut aussi faire beaucoup de bien, comme de me faire saluer en souriant par cet homme d'un certain âge qui prenait sa marche du matin. Me souriait-il vraiment ou rigolait-il un peu de mon air affairé, de mon pas rapide qui ne trompaient réellement personne? Alors j'ai ralenti un peu, je me suis mise à regarder moi aussi. Le ciel bleu avec un petit voile de nuages, la couleur des maisons, les lettres déposées négligeamment dans les boîtes aux lettres. Cette dame qui marchait derrière une poussette et qui disait en souriant à l'enfant Il fait beau. Et j'ai vu les lilas aussi. Magnifiques et odorants. Il y a quelques jours à peine, ils n'étaient que des arbres verts à l'allure un peu banale. Aujourd'hui dans la douceur du printemps montréalais, ils ornaient les façades en mauve, en rose, en fuschia ou en blanc, on ne voyait et ne sentait qu'eux. D'ici quelques jours ils auront fané, pour nos yeux ils ne seront à nouveau que des arbres quelconques, portant des grappes de graines qui ne sentiront rien et n'accrocheront pas l'oeil. Mais aujourd'hui c'est leur jour de gloire, et demain peut-être aussi.
Et je me dis encore une fois que la nature est belle et sage, rythmée par les cycles, elle ne pleure jamais sur ce qu'elle est, encore moins sur ce qu'elle n'est pas.
Les lilas sont beaux aujourd'hui, ils seront fanés demain, mais ils reviendront l'an prochain, et l'autre aussi.
C'est aussi simple que ça :-)
# 77025697   L'insomniaque

( 09:44 )

Juste en passant...

Avez vous remarqué qu'il y a du changement ici? Oh, rien de bien grand, juste un peu de couleur et une jolie photo qu'on m'a offerte à cause d'un drôle de hasard. Mais j'aime de plus en plus cet endroit, on pourrait dire que c'est mon terrain de jeu, ma récréation à moi. Et puis ça me permet de réunir quelques unes de mes passions; les journaux, les blogs, les gens, la musique et aussi l'apprentissage. Parce que j'en apprends à tous les jours. Bien sûr je n'apprends pas seule, j'ai du soutien et de l'assistance, mais Il y a de plus en plus de moi dans ces deux endroits, ces deux facettes de ma présence ici.
Et ça, c'est bien chouette :-)
# 77022642   L'insomniaque

( 09:35 )

Et puis c'est lundi!

Ah? Qu'est ce que ça change?
Pour toi ma belle, lundi c'est exactement pareil que mercredi, jeudi ou dimanche.
Moui, c'est vrai, mais il me semble que le lundi c'est un jour de lancée, un jour pour démarrer tous les possibles, non?
Le lundi c'est le jour où on féconde la semaine.

Ça se peut. Mais dis-moi, petite poétesse aux grandes idées, toi, qu'est-ce que tu vas faire pour ça?
Euh, oui c'est vrai, la balle est dans mon camp. Je vais commencer par arrêter de fredonner cette chanson triste, celle qui raconte l'histoire de cette pauvre, pauvre fille qui nageait dans le blanc.
C'est un début, mais ensuite?
Je pourrais sans doute en inventer une autre. Comme par exemple celle de cette fille qui plantait des semences en chantant et qui les sarclait, les arrosait, s'en occupait si bien, qu'elles ont fini par germer.
C'est de mieux en mieux.

On va commencer par ça, le reste c'est l'aventure.
Oui l'aventure, je pense que j'aime ça.
# 77022411   L'insomniaque

26.5.02

( 14:51 )

Sous la douche

Quel drôle de titre. Mais dans l'isolement de la douche, quand l'eau coule sur ma peau, dans cette bulle hors de tout, je réfléchis. Parfois mes pensées me mènent si loin que j'en oublie l'eau chaude qui fuit, d'autres fois elles tournent en rond. Il m'arrive très souvent d'y faire le point, de réaliser des bilans, sur moi, la vie, les diverses situations, mes relations, des problèmes précis.
Et tout à l'heure je pensais à cet endroit et à sa place dans ma vie.
Il est clair que sa place est plus grande dernièrement parce que j'ai le temps. Et le temps, laissez-moi vous dire, c'est une matière très friable et il s'agit d'en avoir tout à coup pour avoir envie d'en manquer.
Oui.
Mais ce n'est pas qu'à la place que ces Insomnies Chroniques prennent dans ma vie que je pensais, c'est aussi à ce qu'elles sont en train de devenir. Chacun écrit pour ses raisons personnelles et celles-ci peuvent varier dans le temps. J'ai besoin de sortir ce qui est en moi, de le déposer. Je sais ça n'est pas toujours très gai, je ne le suis pas toujours non plus. Ce lieu n'est ni un écritoire, ni un exutoire, ce serait plutôt un vivoir, une sorte de cage de verre où on dépose les petites bêtes pour ensuite les laisser vivre et les observer. Voilà.
Parfois mes petites bêtes sont toutes mignonnes, d'autres fois elles ont des griffes et des épines souvent tournée vers le dedans.
Il m'arrive d'être déchirée entre le plaisir de choisir ce que je fais et l'envie que tout se dessine pour moi. Tout me semble blanc en ce moment. Et ce blanc m'angoisse.
J'ai parfois l'intuition que c'est de l'ironie: Tu veux choisir et décider, alors voilà, nage... Mais je n'ai pas appris à nager. Et puis on va peut-être m'appeler, il faudrait bien que je fasse ça, et puis ça aussi. Et tout à coup rien ne coule plus de source. je ne m'aime pas quand je suis comme ça.
Comment?
En attente, tremblante, hésitante. Je doute de tout, je ne suis pas forte.
Je suis victime. C'est laid être victime. Pourtant je l'ai écrit: Il faut faire des choix. Voilà ça recommence à tirer.
Vous voyez bien les petites bêtes? Je les vois aussi mais aucune idée de ce qu'il faut leur donner à manger.

Je pourrais bien vous cacher ça, mais c'est à moi que je le dissimulerais et ça je ne peux pas, je ne peux plus.
Quelqu'un avait écrit que la plus sombre heure survient juste avant l'aube. Je vais y croire un jour de plus.

Oui je sais que la vie est belle, j'ai plein de raisons pour la chérir. Mais en ce moment les petites bêtes sont plus bruyantes. C'est ainsi.
# 76995336   L'insomniaque