les montréalités insomniaques

L'insomniaque resurgit, toujours la même mais jamais plus pareille... C'était durant l'été 2000.

Ca y est :) (25/07/2000)

Enfin, presque...

Mon déménagement est prévu pour ce dimanche, le camion est réservé, les amis sont prévenus. Ne reste plus qu'à préparer les cartons, à me procurer un rideau de douche, un tapis et une corbeille... Un grille-pain (indispensable), des ustensiles, euh... En fait, il me reste plein de choses à faire.

Pas de panique, tout rentrera dans l'ordre... éventuellement... C'est étrange, j'ai du mal à m'imaginer que ça va vraiment arriver, et pourtant... Un peu de courage et de foi l'insomniaque:) Après tout, tu t'es bien rendue jusqu'ici, c'est déjà beaucoup:)

Ce qui me chicotte un peu plus c'est la perspective de ne plus pouvoir être aussi régulière dans mes entrées ici. Cette semaine d'ailleurs, j'ai déjà du mal à écrire régulièrement. Tant de choses à faire et à penser...

Mais bon, c'est la vie qui avance et le changement qui l'accompagne.

Et le beau temps qui se met de la partie en me donnant envie de flâner et de m'amuser. Il faut bien aussi profiter un peu de l'été, non? Comptez sur moi:) Déjà la semaine prochaine j'ai trois sorties de prévues. Aurai-je le temps de vider les boîtes? Bof, ça viendra bien, cet automne il pleuvra sûrement ;) J'ai d'ailleurs un ami(?!!!?) qui m'a prévenue cette semaine que l'hiver allait arriver... Merci à toi;)

Alors voilà, tout est en marche:)

Je vous laisse ce soir sur ces mots que j'ai lus dans un message sur une liste de discussion à laquelle je suis abonnée. Comme on est sur une petite liste intime ici, je me permets de les reproduire. Pas pour me justifier mais parce qu'ils m'ont touchée en plein centre et qu'ils m'ont fait du bien.

« Il y a des personnes qui entrent dans un bureau comme gratte papier à 25 ans et en sortent à 60 en ayant toujours gratté du papier. Ils n'ont pas vu passer la vie, ils ont vieilli sans s'en rendre compte, en aveugle, n'ont jamais eu de bosses ni d'égratignures, ni de peines, ni de joies. Ont-ils vécu ?

D'autres ont fait de tas de choses, sont allés à la recherche d'eux mêmes, comme le loup ont couru les plaines et les bois, ont eu faim, ont enfanté, ont donné, ont pleuré, ont rigolé, ont appris.

Certains sont riches, d'autres non. Mais tous ont vécu, tous ont donné une signification à leur vie, tous ont transmis un message à leur descendance, celle du courage et bien d'autres... Ceux-là sont allés plus loin en allant au fond d'eux-mêmes : ils ont cassé la reproduction de névrose qui se transmettait de père en fils, de mère en fille, comme un héritage, un bijou de famille. Ceux-là ont permis, par leur souffrance, à leur descendance de vivre normalement, autrement, ils ont compris la leçon.»

D'après vous, dans quelle catégorie l'insomniaque se classe-t-elle?... Et vous?...

À très bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

Quelques mots (24/07/2000)

Pour dire que je suis encore là. Très occupée mais toujours là. Hier, superbe journée chez des amis à l'occasion du passage au Québec d'amis français en vacances:)))

Nous avons été reçus de façon magnifique et généreuse dans un lieu superbe et chaleureux. C'était vraiment émouvant de rencontrer ainsi des gens qu'on fréquente virtuellement depuis un bout mais qui soudain se matérialisent devant nous en chair et en os.

Enfin, ça me fait m'émerveiller une fois de plus sur ce super médium de communication qu'est internet. Quoi qu'on en dise, grâce à lui on peut jeter des ponts sur l'océan et sur la planète entière.

Et, quand on a un esprit curieux et un coeur grand comme ceux de l'insomniaque, c'est très précieux:)

Pour l'instant je dois aller me préparer pour le boulot mais je reviendrai plus tard ce soir pour en dire plus. Enfin, j'essaierai:)

À très bientôt,

L'insomniaque
permalien

Dire... (22/07/2000)

En ce lieu je me dis, je vous dis mais je réalise que ce n'est pas ma page. Le fait de vous écrire sous forme de courriel n'est pas du tout pareil au sentiment que j'avais lorsque j'avais ma page.

Quelle est la différence? À vrai dire c'est difficile à exprimer. Comme si je sentais moins l'aspect créatif mais que j'avais plus l'impression de me raconter à un (ou plusieurs) interlocuteur(s)... De plus, le fait de ne pas pouvoir faire vraiment de mise en page et de constater la présentation un peu boiteuse que revêtent ces lignes, m'empêche d'avoir autant de plaisir à le faire.

Je ne sais pas pour combien de temps je devrai utiliser cette formule, ma vie est en totale mutation et difficile de bien entrevoir ce qui vient... Mais bon, c'est ainsi présentement et je n'ai pas envie de m'interrompre. C'est juste que je me sens un peu étrange, pas comme l'insomniaque mais plutôt comme une vieille amie qui se confie...

Je prévois déménager officiellement dans mon logement en ville d'ici deux semaines, j'ai réussi à prendre entente (du moins verbalement) avec mon ex-conjoint à propos du partage des meubles et autres biens essentiels (il paraît...) Les choses sont donc sur la bonne voie. Et je me sens chaque jour un peu mieux:))))

J'aimerais parfois me retrouver dans un an, savoir où j'en serai, comment ma vie tournera. J'avoue que je vis parfois un peu d'insécurité, comme la petite fille qu'on laisse sortir seule dans le monde des grands pour la première fois. Elle a un grand sourire et la tête haute mais se sent toute petite à l'intérieur. Mais rien au monde ne la fera reculer.

On me dit que la solitude sera difficile à apprivoiser mais je sens que j'en ai besoin pour retrouver mon centre. D'ailleurs j'ai le privilège d'avoir des amis supers, j'ai redécouvert dernièrement les joies de la lecture et de l'écriture papier (je les avais un peu négligées depuis que je fréquentais plus internet...)

Ceux qui vont beaucoup me manquer seront bien sûr mes amis virtuels. Mais cet espace me permettra de garder le contact et j'aurai oujours accès à mon courriel:) D'ailleurs, qui sait ce que je découvrirai dans le nouveau silence de la nuit? Il faut savoir accepter les cycles de la vie, accepter d'avancer sur le sentier et ne pas s'accrocher en arrière. Je n'ai nulle envie de m'accrocher. Je veux vivre et découvrir:)

Alors voilà oû j'en suis par ce samedi matin de juillet. Si j'en juge par où je me trouvais l'an dernier à cette période, je peux entrevoir de belles choses qui vont venir à moi dans l'année neuve qui s'étire devant moi. S'agira juste de savoir les accueillir avec honnêteté et le nez au vent:)

À très bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

Immigrer (19/07/2000)

Partir, lever les voiles, découvrir de nouveaux horizons, enfoncer ses racines ailleurs... Ça prend du courage, il faut savoir rêver, croire qu'autre chose est possible, et surtout savoir marcher sur des sentiers inconnus...

La semaine dernière j'achevais l'animation de mon premier groupe de trois semaines de MDRE (Méthode Dynamique de Recherche D'Emploi) en solo. Quel plaisir de voir ces neuf personnes qui étaient arrivées comme des petites îles désertes flottant dans l'océan de l'inconnu, partager maintenant une terre commune parsemée de ponts et de liens.

Ils avaient réussi à tisser les bases de leur premier réseau dans leur nouveau pays et étaient arrivés à communiquer entre eux, malgré leurs origines, leurs cultures, leurs langues et leurs religions différentes. Ils avaient jeté sur la table les premiers indices de leur identité nouvelle, pourtant bien ancrée dans cette individualité qui les avait toujours distingués jusqu'à maintenant.

Nul besoin de changer quand on part, juste apprendre à communiquer pour savoir contribuer de sa richesse propre. S'adapter.

Et pour moi de les entendre et de les observer, de les voir s'ouvrir timidement mais fermement, me confirme que mon métier est un point d'observation privilégié sur ce que l'humanitude a de plus beau:)

Et quel cadeau j'ai reçu lorsqu'une participante (la femme d'origine algérienne dont je vous avais parlé il y a quelques jours) m'a exprimé, au nom de ses collègues-stagiaires, qu'ils avaient du mal à croire que je n'aie jamais vécu moi-même d'immigration comme telle, parce que j'arrivais à répondre à leur questions et à ouvrir sur leurs craintes et malaises avant qu'eux-même ne les aient formulés.

Bien sûr c'est un super compliment, une reconnaissance de mes aptitudes d'animatrice et de conseillère en emploi, mais c'est aussi un pont qu'ils m'ont jeté: «Tu fais partie de nous, tu es avec nous, pas devant mais parmi»

Et j'ai depuis réfléchi à tout ça. Bien que je n'aie pas traversé d'océan ni de continent, n'ai-je pas aussi levé les voiles de ma vie, affronté l'inconnu et pris de nouveaux sentiers? Ne suis-je pas aussi, en quelque sorte, une immigrante dans ma vie? N'ai-je pas choisi de croire en un autre possible, en un mieux-être qu'il me fallait gagner en me délestant de certaines choses d'avant?

Je ne suis pas si différente d'eux après tout, je dois apprendre de nouveaux codes, de nouvelles règles, je dois puiser en moi de nouvelles ressources pour prendre confiance (et surtout la garder;)

Je dois avancer, un pas à la fois, maladroitement mais avec détermination, afin de conquérir de nouveaux lieux, un nouveau territoire, sourire et tête haute, sans me replier dans mes vieilles peurs et mes vieilles habitudes.

En fait, ils ne sauront jamais quel océan je traverse mais ils m'ont reconnue, et c'est déjà beaucoup:)

À très bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

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