les montréalités insomniaques

L'insomniaque resurgit, toujours la même mais jamais plus pareille... C'était durant l'été 2000.

Distraite? Moi? (11/07/2000)

Ouffff!

Quelle journée:) Il faut dire que mon nouveau boulot me passionne:)

C'est incroyable les gens que je rencontre avec chacun sa petite histoire, son trajet personnel. Certains ont des parcours tristes, d'autres plus faciles mais tous sont riches, sinon d'histoires personnelles, du moins de culture et d'héritages à transmettre. Pourquoi quelqu'un part-il du bout du monde, laissant parfois derrière une famille, un emploi, des enfants, une vie, pour venir s'installer ici et repartir à zéro?

Chacun a ses raisons, parfois très dures à entendre ou encore à comprendre... Certains n'ont pas choisi mais ont fuit la guerre, la torture ou la famine:( D'autres font ce choix difficile par sacrifice personnel, ou pour honorer des principes ou des idées.

Concernant ce dernier exemple, j'ai rencontré une femme belle et brillante. Originaires d'Algérie, son mari et elle, avaient tous deux des emplois rémunérateurs dans lesquels ils avaient un confort et un niveau de responsabilité très intéressants...

Mais voilà, la nature leur a donné une fille à protéger et à faire grandir:) Et il n'était pas question pour eux de lui faire subir les obstacles de l'intégrisme religieux qui est sans pitié pour les femmes... Alors ils ont tout quitté, pas par dépit mais par amour. Ils tentent de se reconstruire une vie chez nous, de mettre leurs talents et leur expérience à profit en échange d'un salaire décent. Et ils ont tant à apporter.

Lorsque j'écoute cette femme raconter toutes les difficultés auxquelles ils se heurtent: racisme (bien enrobé), préjugés, déqualification, isolement, et j'en passe, je me dis qu'il faut être très courageux pour poursuivre dans leur voie. Ils aiment leur filles très fort. Et je me demande si nous, nous leur faisons un peu de place, si nous sommes solidaires humainement envers eux...

Bon, je ne vise pas à partir un débat ici. J'avais juste envie d'essayer de vous exprimer mon admiration envers ces personnes. Après tout, ils ne viennent pas ici pour demander mais pour offrir et partager ce qu'ils sont avec nous en échange d'une petite place au soleil (hum..soleil? cékoiça?;) et du privilège de donner des choix à leur fille, rien que ça...

Et il y a tant d'autres histoires que je pourrais vous partager. Je le ferai peut-être un jour:)

Et pour ce qui est de la distraction? Eh bien, ce matin, panique de l'insomniaque à bord de son train de banlieue... Ma carte mensuelle de transport en commun (104$ par mois parce que j'habite à l'extérieur de l'île de Montréal...) avait disparu:(((( Et je devais l'utiliser pour prendre l'autobus pour me rendre de la gare au travail...

J'ai dû me résoudre à utiliser un ticket en pestant parce que nous n'étions que le 11... Arrivée au bureau, je cherche à nouveau dans mon sac... Rien à faire.

Elle est disparue... Cet après midi, au comble du désespoir (et du gouffre financier;) je refais l'inventaire de mon sac, papier par papier, objet par objet(et il y en a des trucs dans le sac de l'insomniaque...) Et voilà-t-y pas que je retrouve la dite carte... en plein à son emplacement habituel!!!

J'étais soulagée mais intriguée... Comment avait-elle fait pour réapparaître? Y avait-il un prestidigitateur qui s'amusait avec mes choses? Mystère et boule de gomme... Mais au moins l'histoire finit bien:))) Ouffffff!

Et pour ceux qui sourient: «je vous jure que j'avais bien fouillé mon sac les deux fois précédentes...Et elle n'y était pas!» Enfin, je crois...

Distraite l'insomniaque? Peut-être... Mais soulagée tout de même:)

À très bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

Bon matin :) (11/07/2000)

En fait, ce matin je me sens beaucoup mieux que ces derniers jours. C'est très encourageant parce que je vous avoue que la tristesse n'est pas mon mode habituel et que je me sens toujours démunie quand elle s'installe pour plus que quelques heures.

Je crois vraiment que je suis sur la bonne voie pour exorciser cette histoire que je n'aurais jamais dû laisser m'envahir. Il me reste encore du chemin à franchir mais je pense que le fait de m'en être ouverte ici m'a fait grand bien comme quand on sort un fantôme de l'armoire d'où il nous terrorisait et nous hantait, et qu'on s'aperçoit, à la lumière du jour qu'il n'est pas si effrayant que ça et qu'avec un peu de courage on arrivera à le chasser. Voilà:)

Super promenade avec mon Fredoux hier soir après le souper. Lui à bicyclette, moi à pied:) Vous savez, bien que ce ne soit pas l'idéal de revenir chez ses parents à 38 ans et que j'ai bien hâte d'être installée dans mon nouvel appartement à Montréal et de me créer peu à peu un chez moi, beaucoup de choses vont me manquer finalement.

Entre autres, l'environnement paisible ici, au bord de l'eau, internet, bien sûr, et je dois dire que le fait de revenir du boulot, crevée et de me mettre à table devant un repas chaud et surtout, prêt, est certes un des avantages qu'on ne peut passer sous silence. Puis, d'avoir la liberté de partir me promener avec mon fils, sans aucun souci, est une merveilleuse chose, d'autant plus que je suis alors très détendue et que je peux lui offrir le meilleur de moi-même. Ce qui risque d'être un peu moins facile lorsque j'aurai mon chez moi et toutes les responsabilités qui s'en suivent... Mais nous nous en sortirons, j'en suis persuadée:)

Bon, j'aurais encore tout plein de choses à vous raconter mais je dois aller au boulot et je vous reviendrai cette semaine avec plein de mots qui se bousculent déjà dans ma tête:)

Alors,
À très bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

Loin de tout... (9/07/2000)

Bien sûr on n'est jamais si loin de tout que l'on voudrait, l'essentiel nous accompagne, même au bout du monde.... Et je n'y étais même pas.

Ce week-end a été très doux, j'ai pu y retrouver une certaine paix du coeur, je me suis reposée (couchée à 10hrs30 l'insomniaque;) et je me suis offert un bain de nature à mon goût:). Mais tout ça n'a fait que mettre en évidence tout le travail qu'il me reste à faire dans les
jours, semaines, mois qui viennent...

Je sais qu'en ce moment, la dernière chose dont j'ai besoin c'est d'un chagrin d'amour, et pourtant... Je pense que c'est bel et bien ce que je récolte. Bizarre, car cet oiseau et moi avions rompu nos liens
amoureux depuis un certain temps déjà, mais nous restions en contact «amical» du moins c'est ainsi que nous le nommions...

De toute évidence, à un niveau inconscient, j'espérais un changement éventuel, un retour, puisque son message de la semaine dernière m'a laissée tellement triste, en colère, vide, médusée... Et de son côté à lui, les raisons qu'il invoque pour couper définitivement les liens sont tellement... rationnelles... que ça me laisse un goût amer, une envie de griffer, de me rebiffer...

Mais je ne le ferai pas. Tout au plus me laisserai-je un peu aller ici à vous en toucher mot, peut-être pour l'exorciser. (D'ailleurs il ne lira jamais ce journal.)

Selon moi, il n'y a pas de raison plus cuisante d'être abandonnée que de se faire dire : Je ne peux t'oublier... donc, disparais... Mais bon, honnêtement je n'ai jamais vécu une peine d'amour aigue auparavant. J'ai eu des déceptions, des espoirs tués dans l'oeuf, mais jamais je ne me suis sentie abandonnée de façon aussi... lâche...

Et cette peine m'a accompagnée au long du week-end, elle flottait, jamais très loin, elle s'accentuait par moment, puis, retournait à l'arrière plan, me laissait admirer le paysage, savourer mon repos. Je
me dis donc qu'il y a de l'espoir, que je vais survivre à cette blessure béante. Je ne sais seulement pas pourquoi j'en ai envie, voilà. Comme si j'ai peur de ne jamais retrouver de saveur à rien.

C'est comme préparer un repas qu'on ne saura pas goûter... Je sais, les enfants, j'y ai pensé. Je vais sans doute en faire sursauter quelques uns mais, bien que mes enfants soient plus précieux pour moi que la prunelle de mes yeux, j'ai du mal à m'imaginer ne vivre que pour eux. Il me semble que 38 ans, c'est bien jeune pour se résigner. Je n'ai peut-être pas ça en moi...

Alors, comme je n'ai aucune expérience en matière de déchirure aigue d'amour, je vais faire confiance au temps, il parait qu'il est le maître pour ce genre de situation. En attendant, je vais mettre
tout en oeuvre pour remettre ma vie sur pied, régler tous les détails logistiques et légaux dans ma situation présente, organiser mon déménagement et préparer l'entrée à l'école de Frédéric à Montréal...

Je vais essayer aussi d'avoir un peu de plaisir et de joie de vivre à travers tout ça. Sinon, ce ne serait plus votre insomniaque mais un substitut fade, pas vrai?

Ce soir j'avais envie de me dire... Sans doute m'étais-je retenue trop longtemps.

À bientôt,

L'insomniaque:)

permalien

Retour... (9/07/2000)

Eh oui, j'arrive à peine et j'avais envie de vous écrire un petit mot, comme ça, à chaud.

D'abord pour vous dire bonjour, puis pour vous expliquer un truc qui me chicotte depuis que j'ai débuté cette liste et qui vous chicotte peut-être un peu également: la mise en page...

Vous comprendrez qu'en tenant ce journal par le biais d'une liste de discussion, j'ai très peu de pouvoir sur la mise en page. De plus, un ami me disait qu'il y avait sans doute une certaine incompatibilité entre Caramail(la BAL que j'utilise) et Egroups...

Pourtant je vous assure que quand j'écris, tout semble très bien, mais quand je relis le courriel qui est envoyé (je le reçois aussi par Caramail) : Oulala.... Pas joli:(

Bon, semble-t-il qu'il n'existe pas vraiment de solution (si quelqu'un d'entre vous a une suggestion, n'hésitez pas:) En attendant, je vais devoir redoubler d'effort pour vous pondre des textes intéressants pour que vous oubliiez ce méli-mélo de mots placés bizarrement...

Alors, merci de votre indulgence;) et, je vous écrirai sans doute à nouveau un peu plus tard ce soir pour vous donner des vraies nouvelles:)

À très bientôt,

L'insomniaque:)
permalien

Déjeûner en ville :) (7/07/2000)

Une des choses que je préfère depuis que je travaille à Montréal, ce sont les heures de déjeûner. Rien à voir avec celles du temps oû je travaillais en banlieue...

Chaque midi est une aventure en soi, je mange vite mon lunch, puis je pars me balader. Et là, je regarde:))) Il faut dire que j'ai la chance de travailler dans un quartier très intéressant. Tout à côté d'un super parc (le parc Jeanne Mance) et juste au pied du Mont-Royal. À deux minutes de marche de la rue Saint-Laurent et de l'avenue du Mont-Royal, plein de chouettes boutiques:)

C'est aussi un quartier résidentiel, où il y a beaucoup de gens d'origines diverses (beaucoup de portuguais: bonjour les jolis jardins et les fruits et légumes frais:)

Bref, j'adore m'y promener.

Ce midi, je n'avais pas apporté mon lunch et je n'avais pas envie d'un restaurant, il faisait trop beau:) je suis donc passée acheter des fruits à la petite épicerie portuguaise (j'y ai trouvé les meilleures nectarines que j'aie jamais mangé, Mmmmmmm...:) Puis, je suis passée chez Rachel-Berri (aliments naturels) acheter un sandwich et un jus de pommes que j'ai dégustés assise sur un banc, au parc Jeanne-Mance, juste derrière les courts de tennis, en admirant le mont Royal, tout en verdure sur un ciel magnifiquemqnt bleu:) Je me suis dit que j'avais vraiment de la chance d'être là:)

Pendant que je mangeais mon sandwich, perdue dans mes pensées, sur le dossier de mon banc de parc, un petit moineau qui s'approche tout près pour venir picorer les quelques miettes que j'avais laissé tomber:)

Je l'ai alors observé faire son approche, entre la méfiance et la confiance, me regardant de biais, l'air de me dire, comme ça: «j'ai l'air d'avoir une cervelle d'oiseau mais fais gaffe, un seul mouvement de ta part et je serai déjà très loin...»

C'est alors que je me suis mise à réfléchir à ce délicat équilibre entre la nature et l'urbanisation, le gazon et le macadam, les gens d'ici et d'ailleurs... L'adaptation dont on peut faire preuve, la capacité de s'enraciner et de survivre là où le vent nous transporte.

Et cette force que nous avons de vivre en interdépendance et en harmonie avec les autres, pour peu qu'on en décide ainsi et qu'on y mette l'ouverture et les efforts nécessaires.

Ça m'a ragaillardie tout à coup:) je me suis dit que si une fleur peut pousser au travers du trottoir, l'insomniaque peut certainement s'épanouir dans cette jungle inconnue, si elle peut trouver un sentier qui lui convienne:)

Alors, bonnes balades:)

Et à très bientôt,
L'insomniaque:)

PS: Je ne reviendrai sans doute pas écrire ici avant dimanche (petit week-end de congé:) alors, je vous souhaite un week-end magnifique:)
permalien

Chuttt... (6/07/2000)

Voilà ce que j'aurais envie de dire au monde entier ces temps-ci. Il y a beaucoup trop de bruit autour de moi. Avec tout ce qui se passe à l'intérieur de moi, j'ai du mal à me recueillir, à rassembler mes idées.

Je réalise que cette séparation est un moment très important dans ma vie et que je dois prendre le temps de bien faire le tri, de sentir et de choisir. Qu'est-ce que je veux? Je sais désormais ce que je ne veux plus, bien sûr. Mais qu'est-ce que je veux garder? Qu'est-ce qui m'appartient en propre? Vers quoi je veux maintenant marcher? Je sais ce que je quitte mais de quoi est-ce que je veux construire mon monde?

Comme vous voyez, ce sont des questions importantes qui méritent toute mon attention. C'est pourquoi j'ai un peu de mal à supporter toute cette agitation autour de moi. J'ai besoin de m'entendre penser.

J'ai donc décidé de m'offrir quelque chose que je ne me suis jamais offert auparavant: un week-end, à moi toute seule, loin de tout :)

J'ai pris cette décision aujourd'hui et j'ai réglé toutes les dispositions. Plus moyen de reculer, je pars seule et sans autre but que de me retrouver avec moi-même pendant 48 heures :)

Courageux, n'est-ce pas?

Mais ce n'est que le premier pas :)

À bientôt,

L'insomniaque:)
permalien

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