les montréalités insomniaques

L'insomniaque resurgit, toujours la même mais jamais plus pareille... C'était durant l'été 2000.

Fatiguée... (3/07/2000)

Ce soir je me sens totalement épuisée. À l'intérieur comme à l'extérieur. J'aurais juste envie de pouvoir arrêter mes pensées et mes émotions, temporairement.

Malgré ce début de libération que j'ai ressentie hier en écrivant mon entrée, toute la journée j'ai eu le coeur à l'envers et la tête ailleurs.

Je sais qu'il n'y a que le temps pour adoucir ces choses. Alors je me laisse le temps.... Mais bon, pas évident de continuer sa vie comme si de rien n'était...

Bien que je me sente un peu vidée et triste, il y a une chose que cet oiseau m'a offerte et qui ne pourra jamais m'être dérobée : ce n'est pas grand chose, en vérité, une toute petite phrase qu'il m'avait dite mais qui m'est restée gravée au fond du coeur. D'apparence banale, elle s'est plantée là et n'a cessé de fleurir depuis.

Il m'avait dit : « Lou:) le jour de ta naissance, le monde est devenu meilleur » J'avais d'abord trouvé cela doux et flatteur, un beau compliment... Au fil du temps, elle est resurgie, à l'occasion quand je m'y attendais le moins. Et chaque fois qu'elle montait, je m'apercevais qu'elle m'appartenait un peu plus, que ses racines étaient un peu plus profondes.

Aujourd'hui je me dis que c'est tout à fait vrai. J'ai ma place et ma mission dans le monde et ma présence a un sens. Pas un sens grandiose mais un sens positif.

Alors ce petit cadeau non seulement me reste mais grandit en moi. Et pour cette raison au moins, le passage de ce bel oiseau n'aura pas été vain.

Malgré ma fatigue je peux encore voir ça, c'est qu'il y a de l'espoir:)

Je vous laisse pour ce soir,

À très bientôt,

L'insomniaque:)
permalien

Vérités (3/07/2000)

Celles des uns et celles des autres... Celles qu'on donne et celles qu'on reçoit... Celles qu'on aurait jamais voulu connaître et qui nous sont balancées pour s'en décharger...

Ce soir je suis très triste. À cause d'une chose dont je n'ai jamais parlé dans ma page. À cause de la pire et de la meilleure chose qui ne me soit jamais arrivée. Et je suis là, à regarder mon écran à travers quelques larmes inutiles, à me demander si je peux vous en parler...

Mais comme un ami me disait dernièrement à propos de la tenue d'un journal électronique:« Si vous ne pouvez en parler, ne dites rien». Et que je ne sais faire semblant, pas ce soir, je vais m'en décharger ici. De toute façon, j'ai choisi de vivre et pour ça il me faut absolument garder la tête haute et le regard devant. Mais il faut aussi que j'exorcise ce fantôme. Alors peu importe ce que vous savez ou pensez de moi, ne me jugez pas, vous ne savez pas ce qui vous attend au détour du chemin. Il y a exactement un an, je ne le savais pas non plus...

Et pourtant ma vie a basculé en 24 heures, au delà de tout ce que j'aurais cru possible. Il est vrai que je vivais une vie très triste depuis plus de dix ans... J'avais oublié comment rêver. J'avais tout juste mon écriture qui me tenait encore vivante en dedans. À l'extérieur j'avais fermé les volets au monde. Je savais donner comme un animal très intelligent à qui on avait appris que c'était là sa seule utilité, sa raison d'être. J'avais tant besoin de recevoir mais je ne savais pas trouver les mots ni les gestes, alors je recueillais les miettes qu'on me jettait à l'occasion.

Comprenez moi bien, en apparence on ne décelait rien, enfin, presque rien. Je n'avais seulement plus accès à toute une partie de moi et j'étais résignée à vivre ainsi.

Mais voilà, ironique comme toujours, la vie en avait décidé autrement. Par un début d'été qui ressemblait à tous les autres étés, est surgi dans ma vie celui que j'ai considéré comme ma moitié dans l'univers...

Je sais, ça parait idiot. Je ne croyais pas que ça puisse exister un tel sentiment, et croyez moi, j'en ai vécu des émotions dans ma vie. Mais cette fois-ci, je suis restée totalement désarmée.

Incapable de faire autre chose que de constater... Bon, ça aurait pu être une bonne chose, et ça l'a été pendant tout l'été et une partie de l'automne. En fait, je peux dire que jamais dans ma vie je n'avais ressenti un tel bonheur, une telle énergie, une telle force intérieure. C'était comme un mini-cataclysme qui rasait juste la pourriture et le non sens et qui laissait enfin émerger le reste, l'espoir et la vie...

Bon, je ne vous ferai pas l'apologie de cet homme. J'en serais bien incapable ce soir. Sachez juste que c'était un humain (et ça l'est toujours) et qu'ensemble nous nous sentions complet. Un. Comme lorsqu'on entre au port après une longue traversée. mais ça c'était hier...

Ce soir, j'ai compris que je ne peux être complète que par moi-même. Que s'il y a un vide quelque part en moi, je suis la seule à détenir le morceau pour le combler. En fait, je n'ai pas compris ça que ce soir. Ça m'a pris une année de douleur et de travail... Mais ce soir, j'ai eu la confirmation de tout ça, la boucle est bouclée, enfin.

Mon bel oiseau m'a écrit pour me demander de couper tout contact entre nous. J'avais souvent craint cet instant. Je croyais que je ne pourrais pas y survivre, que la tristesse me submergerait. Et elle a bien tenté de le faire. Comme une vague, elle s'est gonflée, m'a envahi le coeur, la tête, l'âme...

Mais ce n'était qu'une vague, elle s'est échouée sur la grève. Et j'ai constaté que j'étais toujours là, à vous écrire. Et bien plus, j'ai senti une libération presque grisante.

J'ai réalisé tout à coup que cette rencontre m'avait permis de faire tant de pas. Et que je suis prête à marcher seule. Avec mes forces et mes failles, mes lumières et mes ombres...

Désormais, quiconque croisera mon chemin pourra marcher à côté de moi pour un bout. Plus jamais dans mes souliers.

Voilà ma vérité pour ce soir. Pas mal hein?

Un pas de plus. merci et au revoir cher Oiseau, quelle que soit ton espèce, je te souhaite bon vent:)

Quant à vous,
À très bientôt,

L'insomniaque:)
permalien

Samedi soir (1/07/2000)

Et quelque part à aller:)

Une occasion à célébrer, une victoire à savourer, avec un ami:) Je pars dans quelques instants pour Montréal et son festival de Jazz et tout ce monde dans les rues.

Je trouve que Montréal est une ville très joyeuse l'été. Toujours des gens dans la rue, toujours un événement quelque part et toujours des sourires à attrapper:)

Et moi je reviens de faire des provisions pour que nous puissions, cet ami et moi, nous cuisiner un délicieux repas de fête pour célébrer son nouvel emploi:) Ensuite nous irons sûrement marcher dans les rues de Montréal et faire le plein d'air et de fête:)

J'aime ces samedis soirs oû rien de précis ne nous attend mais oû tout peut arriver:) Et juste avant ces longs dimanches paresseux:)

Alors, je vous laisse,
Passez une très belle soirée et,

À très bientôt,
L'insomniaque:)
permalien

Là d'où je viens... (30/06/2000)

Bonsoir,

me revoici, déjà à rédiger le deuxième message de cette drôle d'aventure. Mais qu'est-ce qui a donc tant changé chez l'insomniaque pour qu'elle ait dû recourir à cette liste pour vous transmettre ses chroniques?

Eh bien, la vie a suivi son cours mais j'ai dû réévaluer certains choix de vie que j'avais fait il y a très longtemps... Pas évident de quitter ce en quoi on a tant cru... ou tant voulu croire...

Il vient un temps dans la vie, une époque oû l'on réalise qu'on est pas éternelle... Et on se rend compte en même temps que l'on est responsable de son propre bonheur ou de son propre malheur. On ne peut plus alors se permettre de vivre en attendant, de laisser passer les trains ou de geindre dans son coin sur les cartes que l'on tient, ou que l'on ne tient pas.

Voilà la prise de conscience que la dernière année m'a permis de faire. Mais après la prise de conscience il vient un temps pour l'action. Et c'est souvent cette dernière partie qui est la plus difficile. C'est bien de comprendre quelque chose mais lorsqu'on veut agir sur ses nouvelles compréhensions, on doit souvent déranger bien du monde et parfois ces gens sont les plus précieux pour nous...

Et c'est ce que j'ai fait le mois dernier. J'ai choisi de quitter mon conjoint parce qu'il devenait de plus en plus clair que cette relation était bâtie sur des bases toxiques et que les relents empoisonnaient tout autour:( Mais j'ai dû me résoudre à causer bien de la tristesse et de l'étonnement tout autour.

Ce dernier aspect a été très difficile pour moi. Voir le chagrin dans les yeux de mes fils, sentir leur petit monde s'écrouler et continuer d'avancer... Parce que ma survie et mon équilibre en dépendaient. Parce que je ne pouvais plus rien donner, que je ne savais plus être la maman qu'ils méritaient.

Et là, ce soir, je sens que j'émerge, lentement mais sûrement. Mais je sens aussi quelques douleurs se réveiller. Un peu comme après une intervention chirurgicale majeure, lorsque l'anesthésie s'évanouit et qu'on réalise qu'il faudra maintenant passer à travers une convalescence et une réadaptation.

Voilà où j'en suis: Là d'où je viens c'était la guerre, il me faut maintenant apprendre à construire un nouveau monde de paix et d'harmonie.

Ce journal m'aidera à avancer, un pas à la fois, à me raconter, à penser noir sur blanc et à reposer mes bases, ce qui reste de moi, ce qui ne peut être ébranlé, l'essentiel.

Merci d'être là et,

à très bientôt,
L'insomniaque:)

permalien

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