En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Samedi le 12 mai 2001,

Un Petit Poucet,

qui marche toujours trois pas devant moi et qui sait où je vais... Je suis certaine qu'il est là, parce que ma route est trop bien dirigée. Comme si mes pieds savaient où se poser alors que moi je n'en ai aucune idée... enfin, il me semble.

Il faut que je pense comme ça parce qu'on a beau dire que le hasard fait bien les choses, parfois ça ne suffit plus. Et pour moi, depuis deux ans, ma vie est une sucession de pas mal assurés qui mènent droit au but. Sauf que le but je le découvre une fois rendue. Il faut beaucoup d'équilibre et un peu d'inconscience pour tenir la route. J'ai au moins ça.

Dernière fantaisie de ce semeur de miettes? Eh bien, j'ai une collègue très chouette qui va bientôt emménager avec son amoureux(dois-je prendre la peine de vous préciser que cette amie est arrivée dans ce boulot par une série de hasards reliés à mon été 1999?...Hmmm...très compliqué...peut-être une autre histoire, un autre jour...)

Toujours est-il que cette collègue/amie/très chouette vit présentement dans un logement qui semble-t-il, pourrait me convenir (quartier ET prix du loyer)... Nous avons donc pris arrangements pour que j'aille visiter cet endroit demain (possible que ce soit trop petit mais bon, on verra).

Toute à l'heure, au téléphone, je prends des nouvelles de mes parents et en particulier de mon père. À la question: ''Et toi, quoi de neuf?'' Je reste un peu embêtée... Quoi leur raconter au juste? Surtout rien pour les inquiéter (il parait que j'ai un don pour ça...). Euréka! Je vais visiter un logement demain (enfin, elle se décide...). Bien sûr on me demande où et je me limite à donner tout bêtement l'adresse (j'ai seulement une vague idée des environs immédiats)...

Exclamations: '' Mais c'est juste à côté (vraiment à côté) de la maison où ton père est né et a grandi!''...

Je n'avais aucune idée, bien que je savais que mon père avait grandi dans le quartier Rosemont qui est un quartier plutôt vaste en superficie... Drôle de coincidence, bien sûr, mais en ce moment un peu ébranlante. Comme si en voulant m'éloigner, j'arrive, dans le même élan à revenir à mes origines... Ou aux origines de mes origines... Bref, en ce moment, particulièrement, alors que je tente d'approcher l'idée que mon père n'est pas là pour toujours...(moi non plus), je retourne dans son enfance et mon fils risque de jouer dans la même ruelle que son grand-père...

Tout ça en préparant ce grand voyage qui m'amènera au bout d'un monde...

Je me demande si c'est moi qui voit des signes partout( question saine) ou alors si j'ai simplement développé la capacité de lire entre les lignes de la vie....

Petit Poucet, toi qui sait, y-a-t-il un sens à tout ça? J'aurai bientôt l'âge de raison et je crois qu'il est grand temps que je récupère les clés de la vie que j'habite.

Désolée pour le délire insomniaque aigu mais il fallait que je dépose ''ça'' quelque part, histoire de ne pas me perdre au retour.

À part ça, semaine chargée, j'avais plein de choses à partager mais pas le temps de m'arrêter. Vivre ou écrire? Parfois un dilemme mais j'y arrive. Je garde des provisions pour les soirs où rien ne bouge.

Bicyclette mauve. Il faut que j'y revienne. Cet après-midi je vais dire au revoir à une amie qui retourne en France après sept ans de vie ici. Pas facile pour elle mais son Petit Poucet est passé. Pas facile pour moi mais je sens que ce n'est pas adieu, déjà ça.

Et puis j'ai quelques remords(à peine). J'ai pris beaucoup de retard dans mes courriels; j'ai au moins quatre ou cinq missives importantes à rédiger et je ne parviens pas dernièrement à faire le silence intérieur qui s'impose suffisamment longtemps pour ne pas dire n'importe quoi...

Bon, il faut dire que je prends aussi le temps de me laisser bercer un peu. J'en ai besoin. Plein de douceur.

Alors pour le courriel, soyez patients(je me prends pour l'Idéaliste aujourd'hui ;-) Chose certaine je vais répondre très bientôt.

Et puis il faudrait aussi que je vous parle de la dernière manie de monsieur chat... Dès que je pose ma tête sur l'oreiller, il se couche contre elle et emmêle ses pattes dans mes cheveux... Mignon mais ça tire... Et plus je me dégage, plus il tente de serrer... en ronronnant de plus belle... C'est normal docteur? J'ai parfois l'impression qu'il veut se cramponner à mes rêves... Mais le problème c'est que quand ça tire et ça fait mal, dur dur d'y entrer moi même... Il devient alors un ancrage dans la réalité, mais voilà, quelques heures par nuit, même une insomniaque a besoin de s'évader un peu...

Voilà un peu pêle-mêle mes dernières idées. Maintenant je vais sortir un peu sous la pluie. Je reviendrai sans doute si je ne me perds pas...

À très bientôt,


L'insomniaque :)