En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Samedi le 3 novembre 2001,

Écrire,

parfois j'aimerais pouvoir m'asseoir ici devant cet écran et y déverser toutes les idées qui me passent par la tête, sans censure. Mais je ne le peux pas. Honnêtement, je ne me le permets pas, je ne sais pas le faire.

Mes vraies préoccupations je ne sais que les toucher du doigt, à peine les effleurer et mon quotidien... me semble parfois totalement dénué d'intérêt, du moins à le raconter.

Il m'arrive durant la journée d'avoir des inspirations soudaines, d'observer des saynètes autour de moi qui illustrent le beau, le laid, la contradiction ou l'absurdité de la vie. Je me dis invariablement: "ce soir, il faudra que j'écrive ça..." puis la vie reprend son cours et lorsque vient le moment de poser les doigts sur mon clavier, je suis trop fatiguée ou alors j'ai oublié...

Ce week-end je suis grippée, terriblement. Je n'ai pu pratiquement que me traîner misérablement entre mon lit et la canapé, une boîte de papiers-mouchoirs tout près. J'ai dormi beaucoup, fait de drôles de rêves, sans doute dus à la fièvre. On aurait dit un film. J'ai rêvé d'indiens et de complots terroristes, et de plein d'autres choses pas très sensées. Je me souviens un moment avoir aperçu des nuages magnifiques dans un ciel orangé... Trop de jus d'orange probablement.

Je suis quand même sortie un tout petit peu, en fin d'après-midi, fait quelques courses dans le quartier et respiré un peu d'air frais et humide. Je regardais les gens sur le trottoirs ou dans les magasins, ils semblaient tellement savoir où aller. Et moi je me sentais comme une figurante dans le mauvais tournage. Je n'avais qu'une envie, rentrer chez moi, ce que j'ai fait après avoir fait le plein de jus d'orange et de Tylénol sinus.

Un peu plus tard, sentant décidément les murs se rapprocher dangereusement de moi, je suis sortie à nouveau pour louer un film au vidéo du coin. Peu inspirée par les titres disponibles, je suis repartie avec "Le journal de Bridget Jones" dont il restait miraculeusement une copie (en anglais), puis je suis rentrée pour écouter le film en grignotant un peu tout en buvant...du jus d'orange. Je me suis demandée ce qui rendait ce film si.... important. Bien sûr, c'est un film mignon, drôle et tout et tout...mais....

Je crois que ce qui m'énerve souvent dans ces films dont tout le monde parle, c'est souvent la facilité et le manque de développement des personnages. Je n'aime pas m'arrêter à la surface des gens, mais malheureusement quand on consomme du cinéma, on n'a souvent pas le choix. Personnellement, je n'arrive pas à comprendre ce que ce Mark a de si extraordinaire à part peut-être un regard profond et de magnifiques épaules. C'est déjà ça mais je ne suis aucunement convaincue que la sympathique Bridget y trouvera son bonheur éternel.... Et puis, depuis quand les étoiles montantes du droit à qui on offre une position d'associé dans une firme renommée de New-York , viennent-t-ils sonner chez vous en pleine tempête de neige pour vous dire qu'ils ne peuvent vivre sans vous et qu'en conséquence, ils ont abandonné le poste en question? C'est plutôt rare.... Oups....je vous laisse, ça sonne à la porte....

Bon, c'était une blague mais tout ça pour vous dire qu'en ce moment vraiment rien ne se passe comme au cinéma dans ma vie. Ou alors si, comme dans un navet de série B. Par dessus tout je n'ai pas le moindrement envie d'égrener mon chapelet de petites et de grandes tristesses.... mais j'avais envie d'écrire. Peut-être juste pour sentir que cette journée insignifiante a laissé une trace quelque part. Au moins ça.

À très bientôt,


L'insomniaque :)