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En marge; Clichés instants de mes états d'esprit* * Vous n'avez qu'à glisser doucement la souris sur les icones pour les découvrir. |
Grise et verte, la mer ce matin là, lorsque nous sommes descendus au petit matin sur la plage déserte. Sous un ciel couvert nous avons marché sur le sable et répété à l'insomniaque que ce n'était pas un rêve, que j'étais bien là à respirer l'air marin et à l'emmagasiner en moi, comme une énergie incroyable qui allait dès lors m'accompagner durant tout mon séjour. Surpris par quelques grains de pluie, nous avons remonté la falaise qui nous séparait de l'hôtel et du petit déjeûner(heureusement il y avait des escaliers...). Arrivés en haut, nous nous sommes installés sous un grand parasol sur la terrasse de l'hôtel et avons savouré café, croissants, baguette et une délicieuse confiture, tout en regardant devant nous l'orage qui grondait au dessus de la mer. Nous étions bien les seuls clients à avoir risqué de prendre le petit déjeûner à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur de la verrière(elle est un peu folle peut-être cette québécoise?), mais ce premier matin où je me suis éveillée en France et ce spectacle offert par l'eau, le ciel, la mer et le vent, restent à jamais gravés en moi. Après nous être bien attardés pour prolonger ce moment unique, nous avons quitté ce petit coin inoubliable pour nous diriger sur la route du Mont Saint-Michel. Comme une enfant au pays des merveilles, j'ai continué à m'extasier à chaque tournant de la route, devant chaque maison, chaque jardin, chaque clocher. Un souvenir de cette journée(parmi plusieurs): Les hortensias, ces fleurs colorées et généreuses, toutes en teintes mauves, roses et bleutées, qui ornaient les façades et les murs en pierres grises. Arrêt pour le déjeûner à Saint-Lô, près de sa forteresse, je n'ai pu m'empêcher de faire une photo pour mon daddy à la mémoire des combattants canadiens lors du débarquement de juin 1944. Non que je m'intéresse de façon particulière à ce pan de l'histoire(je n'aime pas la guerre, na!) mais il reste quand même que de se retrouver dans ces lieux fait prendre à l'histoire une toute autre dimension... Pour le déjeûner j'eus alors droit à ma première crêperie et j'y découvris les "Saint-Jacques", sorte de grosse pétoncle délicieuse qui n'a rien à voir avec les petits pétoncles un peu cahoutchouteux que nous mangeons habituellement ici. Bien sûr je goûtai aussi mon premier bol de cidre brut "maison" et j'eus une pensée pour cette collègue d'origine brestoise qui m'en avait tant parlé. Après un peu de marche dans Saint-Lô pour faire descendre le repas, et un arrêt au kiosque de revues où on m'offrit un magazine bien illustré sur les promenades en Bretagne(que j'allais faire plus tard dans le voyage), nous reprîmes la route vers notre prochaine destination incontournable pour toute bonne touriste qui met les pieds pour la première fois en France: Le Mont Saint-Michel. Nous l'atteignîmes en fin d'après-midi, sous la pluie malheureusement, et nous l'observâmes simplement de l'extérieur, renonçant à y grimper à cause surtout, des conditions météorologiques mais aussi un peu par désir d'arriver à l'étape du soir: Une petite ville en Mayenne, Ernée, ou on venait me prendre le lendemain matin. Il faut dire que nous étions un peu épuisés de toute cette route et que nous avions très envie de nous poser un peu, histoire de se dire au revoir calmement, car cet ami devait lui-même reprendre la route le soir-même pour retourner chez lui. À Ernée, je posai mes bagages à "L'hôtel de la poste" sur la Place de L'église, et, comme il était déjà assez tard, nous dinâmes très simplement dans une pizzéria. Au retour j'eus la surprise de trouver les portes de l'hôtel....verrouillées.... Que faire? Sur l'autre façade de l'immeuble; une porte et un intercom. Je sonne et une voix masculine me demande de m'identifier, ce que je fais: C'est la cliente de la chambre 21... Aussitôt il m'ouvre en appuyant sur le bouton d'un système de déverrouillage électronique. Je me précipite, soulagée, à l'intérieur du hall, pour me rendre compte aussitôt que j'ai laissé mon ami sans lui dire au revoir, en plein centre du stationnement de l'hôtel et qu'une fois rentrée je ne peux plus sortir...ou plutôt si mais sans pouvoir entrer à nouveau, sinon après avoir sonné... Décidée à ne pas déranger le pauvre gardien de nuit une deuxième fois, j'aperçois cependant une porte entrouverte où est inscrit: surveillance de nuit. La porte est entrebaillée et on peut percevoir les sons d'un téléviseur en marche... Je m'imagine que c'est le poste de garde derrière lequel un gardien en uniforme et képi veille courageusement. En bonne touriste américaine(!) je pousse la porte et me retrouve...dans une petite chambre dans laquelle se trouve un lit et...un gardien de nuit en.... petite tenue.... Il ne fait ni une ni deux et se lève précipitamment pour enfiler dignement son pantalon... Moi, rouge comme une insomniaque qui pique un fard(c'est très rouge ça...), je sors en m'excusant et en bredouillant que je veux simplement pouvoir ressortir de l'hôtel pour dire au revoir à mon ami et ensuite y entrer pour la nuit sans déranger à nouveau.... Il me regarde avec une pointe d'exaspération mêlée d'étonnement et me dit rapidement que je peux sortir sans problème, il me laissera entrer à nouveau quand je reviendrai....(Elle est folle cette touriste...) Ce que je fais, bien sûr, et je retrouve mon ami près de sa voiture où nous nous faisons les au revoir d'usage en se promettant(en souhaitant) de nous revoir...bientôt. À mon retour je trouve la porte déverrouillée et tout est très silencieux derrière la porte bien fermée qui porte l'inscription...surveillance de nuit. Je monte à ma chambre et tente de téléphoner à l'ami qui doit venir me chercher le lendemain matin, pour constater que les lignes téléphoniques de l'hôtel sont...fermées pour la nuit.... Tant pis, je vais regarder un peu de télé avant de dormir. La télé ne fonctionne pas...ne reste plus qu'à me coucher, d'ailleurs, j'ai bien besoin de repos. le lendemain promet d'être rempli aussi... Je m'endors donc, seule à Ernée, en Mayenne...
À très bientôt,
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