En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Lundi le 26 février 2001,

Des mots,

que j'ai envie de répandre dans mon cahier virtuel ce soir, des mots qui flottent dans ma tête, des mots qui s'arrêtent juste au bout de mes doigts. C'est comme ça ce soir. Les mots ne se laissent pas déverser ou plutôt, je n'arrive pas à les déverser.

Pourtant ils sont là. Juste un peu sauvages et fuyants. Ou alors est-ce moi qui les fuit? Ou qui refuse de les laisser fuir? Écrire c'est comme mettre au monde; ça doit venir au bon moment. C'est très douloureux un accouchement provoqué. Et de toute manière ça finira toujours par se produire. Comme le fruit tombe lorsqu'il est mûr. Mes mots viendront bien à leur heure et moi je ne serai que leur passage, leur ticket de sortie. Ne pas insister.

Ça m'arrive parfois ces tourbillons d'idées impossibles à saisir. C'est étrange une diariste qui n'arrive pas à dire. Dans ces moments je me questionne sur le sens de ce blocage mais j'ai appris à les respecter. Le plus étrange c'est que j'ai quand même besoin d'écrire. Alors je me le permets et ça donne ce genre de texte un peu vague. C'est comme ça.

Y'a tout de même des nouvelles au bunker. Nous y sommes maintenant trois. Pichou est arrivé hier soir. Jusqu'à maintenant tout va très bien. Enfin, il s'est glissé dans notre quotidien comme s'il y avait toujours été et tout laisse présager que ça va se poursuivre.

C'est un très beau chat, très calme et affectueux sans être collant pour autant. C'est parfait pour nous. Et je pense qu'il a la même opinion de son côté. Seule ombre au tableau; ses poils qui sont tout cotonnés. C'est un persan angora dont les soins ont étés un peu négligés ces derniers temps.

Je veux bien le brosser mais j'ai un peu peur de lui faire mal. Pourtant il faudra bien que je m'y mette sinon ça sera pire. Heureusement que je suis entourée de gens qui s'y connaissent en soins félins parce que pour moi c'est vraiment une première expérience. Mais je suis bien contente d'avoir recueilli ce chat, sa présence nous fait du bien.

Et puis hier soir, à ma grande surprise, au moment d'aller dormir, il m'a suivie et s'est glissé dans mon lit. Oh, pas trop proche mais juste assez pour que je l'entende ronronner tout près et qu'il puisse étirer ses pattes dégriffées dans mon visage. J'ai quand même réussi à m'endormir sans difficulté et à mon réveil il n'y était plus. Sauf que ce soir en rentrant du boulot j'ai constaté qu'il avait passé la journée(ou une partie à tout le moins) à dormir entre mes deux oreillers. Je crois qu'il a adopté mon lit comme lieu de prédilection pour la sieste. J'imagine que ça signifie qu'il est bien chez nous puisqu'il y a déjà trouvé ses repères.

Pendant que j'écris il est blotti sur une vieille couverture que j'ai mise par terre près de l'endroit où je m'assieds pour écrire. De temps en temps il ouvre un oeil et me toise d'un de ces regards dont seuls les félins connaissent le secret. On dirait qu'il se demande quel drôle de truc je fais. Il a bien raison d'ailleurs.

Eh bien l'insomniaque qui partage ses quartiers et son silence nocturne avec un animal... Je pourrais bien vous dire que c'est uniquement pour Frédéric et vous me croiriez sans doute, mais le fait est que j'aime qu'il soit ici. Il y a vraiment du changement dans l'air.

J'essaie de préparer un petit quelque chose pour le deuxième anniversaire de La page de l'insomniaque ce vendredi(avec de l'aide, bien sûr). Mais le temps est court et mes moyens techniques sont assez limités. Nous verrons bien.

À très bientôt,


L'insomniaque :)