En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Vendredi le 27octobre 2000,

L'oisillon,

hop en bas du nid! Quelle tâche ingrate.... Mais puisqu'il le faut. Ce soir, j'ai dû obliger mon Fredoux de dix ans à entrer dans une salle où dansaient et s'amusaient ferme tous ses camarades de classe. Terrible n'est-ce pas?

J'explique: Normalement ce week-end Frédéric devait aller chez son papa. Mais en début de semaine il m'annonce, comme ça, qu'il a de très gros plans pour le week-end qui vient. Eh ben....

En fait, il me dit que dans la journée de vendredi il participera à une compétition de cross country à l'école, puis, le soir venu, une fête costumée pour l'Halloween au sous-sol de l'église du coin. Ensuite, samedi matin, à un atelier gratuit de Tye boxe(ça s'écrit comme ça?) alors que dans l'après-midi il assistera à la fête d'anniversaire d'un copain de sa classe(un nouveau copain, très gentil paraît-il...)

Bon, tout un programme, et voilà donc ma petite fin de semaine tranquille de célibataire qui en prend pour son rhume... Pas grave, l'important c'est que Fred s'adapte et s'intègre très bien à sa nouvelle vie...Sauf que.... Là il a fallu que j'avertisse le papa(qui comptait voir son fils, bien sûr) puis, que je prévoie un costume un peu cool pour la fête costumée(habillé en Yo, les cheveux gommés de laque verte...) Ensuite, que j'annule mes plans pour vendredi soir(j'étais invitée à une soirée vraiment très chouette en compagnie de passionnés de l'écriture), que je coure vite à la maison après le boulot préparer le souper(très simple, pas question de fantaisie, le temps compte), que j'aide Frédéric à se déguiser, puis, après avoir descendu les ordures(aucun rapport mais fallait le faire...)le reconduire à pieds au dit sous-sol de l'église.

Une fois tout ça fait, j'arrive avec lui devant l'entrée de la salle de fête, et là, comme ça, il m'annonce d'un air paniqué qu'il n'a plus tellement envie d'assister à cette fête.... Mais voyons, après tout ça? Non, pas possible... Et pourtant oui, fiston a été impressionné par la musique forte et les grands qui dansaient(sixième année)... Soudain il me disait qu'il était laid ainsi habillé(ben, c'est l'Halloween, non?), qu'on allait rire de lui, que la musique était trop forte, qu'il ne savait pas danser...

Bref, petite crise d'insécurité soudaine, trac normal, mais l'idée c'est que monsieur Fred ne voulait ni entrer dans la salle, ni repartir à la maison... Il a donc fallu que je reste avec lui, d'abord à l'extérieur, puis dans les escaliers du portique, ensuite dans la salle secondaire(vestiaire, toilettes et friandises...) pour finir par voir mon fils entrer dans la salle principale(danse et musique, éclairage très tamisé...)et me laisser derrière en me prévenant bien de venir le prendre à 22:00heures précises... Victoire, Fred avait vaincu son trac et moi à peu près gardé ma patience....

Le plus étrange là dedans, c'était le regard de certains autres parents, alors que Frédéric refusait d'entrer et se collait contre moi comme un bébé kangourou(non merci, déjà donné) je rencontrais des regards désapprobateurs, comme si j'étais une mauvaise maman puisque mon fils refusait d'entrer dans une simple salle de danse et que moi je restais là...

Mon idée était que coûte que coûte, il affronte un peu de sa peur. Pour ça j'ai dû vaincre ses lamentations tout en me justifiant idiotement à tous les parents qui me questionnaient par le regard ou par les paroles... Dur dur le métier de maman-oiseau aujourd'hui. Heureusement il y a demain. Et tout cela a vraiment valu la peine quand je suis entrée à nouveau dans la salle vers la fin de la soirée(entre temps j'étais revenue chez moi pour un peu de détente...) et que je me suis fait dire que j'aurais pu revenir plus tard... Et tout de suite après, alors que nous marchions sur le trottoir, sa main dans la mienne, il me racontait combien il avait aimé sa soirée et combien il avait trouvée Samantha jolie... Cette dernière récoltait également toute sa compassion puisqu'elle n'avait pas osé entrer dans la salle principale, par timidité... Elle n'a pas vaincu sa peur, elle, maman.... Bravo Fred! Encore quelques petits coups d'ailes et tu voleras comme un aigle, parole de maman fière mais épuisée...

À très bientôt,


L'insomniaque :)