En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Vendredi le 9 février 2001,

De glace,

comme le paysage aujourd'hui, d'une beauté cruelle, d'un charme dangereux. Ce triste anniversaire me laisse complètement froide. Pas question que je me laisse leurrer par la nostalgie. Il y a une année je recevais une lettre qui mettait fin à un rêve qu'on m'avait aidée à construire sur du sable mouillé.

Pourquoi alors le souligner? Tout simplement parce que je constate que j'ai survécu, j'ai même avancé. Parce que je m'aperçois que la vie peut renaître dans un désert, qu'il y a toujours de l'eau quelque part.

Je suis forte. Ça me fait tout étrange d'écrire cela. Cette grande douleur m'aura permis d'aller jusqu'au fond de moi et de toucher à l'essentiel. J'ai le sentiment que l'année dernière fait partie d'une autre vie mais une vie de laquelle je peux apprendre. C'est pas mal ça.

Je sens même que je vais pouvoir réapprendre à aimer. Lentement. D'abord moi-même, ensuite partager. Jamais plus me perdre dans une autre personne. Leçon de vie.

Parlant de m'aimer, je m'en suis offert une belle preuve cette semaine. Génial l'aquagym. Je sens tout mon corps qui s'éveille et c'est délicieux. Ce n'est tout de même pas sans douleur, parlons-en à mes mollets... Il paraît que j'ai dû faire mes exercices en pointant les pieds(je n'ai pas remarqué, je porterai attention la prochaine fois), en tout cas les crampes que j'ai attrapées aux mollets en témoignent douloureusement... Promis, je ne pointe plus.

Jusqu'en avril je ferai deux séances par semaine. En plus de mes marches quotidiennes(deux fois 35 minutes), je devrais retrouver la forme. En tout cas, chose certaine, je retrouve la fierté et le bien-être, et ça, ça n'a pas de prix.

De plus en rentrant j'étais affamée et devinez de quoi j'avais terriblement envie? D'un sandwich au végépâté... Ça se répand vite l'amour et le respect de soi. En tout cas ça goûte bon...

Bon, ne nous imaginons pas quand même que tout est gagné. C'est juste un tout petit pas de l'insomniaque, un autre. Elle va bien finir par se rendre quelque part, mais en attendant elle ouvre grands ses yeux et profite bien du voyage.

Petit fait cocasse malgré tout: Une monitrice d'aquagym avec les cheveux teints en rouge... (Pas roux, j'ai bien dit rouge, comme dans cerise...) Ça peut être joli bien sûr, mais de voir sa teinture dégoûliner et se répandre sur sa peau et son maillot pendant qu'elle anime la séance, ça c'est une vision étrange... Faut croire qu'on est bien en 2001.

Dépassée l'insomniaque? Pas vraiment. Mais étonnée ça c'est sûr, et ravie de l'être. Tant qu'on a la faculté d'étonnement on est à l'abri du désenchantement, non?

À très bientôt,


L'insomniaque :)