Mercredi le 9 février 2000,
Impuissante,
ce soir c'est ainsi que je me sens devant le mal être d'un enfant. Pire encore, devant le mal être de mon fils. C'est exigeant de mettre un enfant au monde, d'en prendre soin, de le nourrir, de le vêtir, de lui chanter des douceurs, de le tenir contre son coeur, de lui apprendre la vie, du moins telle qu'on la connaît.... Mais c'est aussi très beau, très nourrissant, plein de découvertes, de moments doux....
Mais lorsque cet enfant grandit, entre dans l'adolescence et qu'on sent, qu'on goûte, qu'on entend, sa tristesse et sa souffrance, quand on constate qu'on lui a tout donné, sauf le talent d'être heureux... Quand on ne trouve plus de baume assez doux pour le soulager, plus de mots assez réconfortants pour le faire sourire... Ça fait mal.
Admettre qu'on ne peut plus tout réparer, tout guérir. Accepter que sa vie dorénavant lui appartient et qu'on n'a plus ni la force, ni le pouvoir, de dessiner des soleils dans sa vie, qu'il doit lui-même savoir le faire...
Voilà ce que l'insomniaque vit ce soir. L'impuissance d'une maman qui croyait que tous ses gestes d'amour suffiraient à donner l'élan de vie à son petit paquet d'amour. Et maintenant elle réalise qu'elle ne tient plus la clé, qu'elle doit laisser la vie faire son oeuvre, le chemin de son petiot se dessiner.
Je sais qu'on me répondra que c'est normal, que le début de l'adolescence est difficile, que dans quelques années tout ceci ne sera qu'un souvenir... Mais ce soir ce que je cherche c'est la clé des rires et du soleil. Pas pour moi, ma vie m'appartient, mais j'aimerais tant l'offrir à cet enfant qui n'est pas armé pour lutter contre tous ces nuages et ces orages. La vie peut être si cruelle parfois et pourtant, pour qui sait l'accueillir dans tout ce qu'elle est, elle peut devenir un chemin si intéressant, si plein de découvertes... Mais chaque route est unique et cela, même une maman n'y peut rien Un pas à la fois....
À bientôt,
L'insomniaque :)
