En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Samedi le 21 octobre 2000,

Aujourd'hui,

ici et maintenant, voilà comment je choisis de vivre. Enfin, plutôt comment j'essaie, ce que je vise. Mais parfois la vie en décide autrement. Je me mets à anticiper ou alors à ressasser quelque chose.

Hier j'ai reçu une personne merveilleuse chez moi, quelqu'un que j'avais l'impression de connaître depuis toujours, une vraie , une belle, une étonnante amie de très loin.

Mais cette amie me relie à un temps et à un lieu dont les portes se sont refermées pour moi. Peut-être pour le mieux d'ailleurs.

Sauf que ce matin je suis dans hier, dans ce qui était, dans ce qui aurait pu, aurait dû, être... Et je sais que ce n'est pas bon. Mais Dieu que c'est difficile de ne pas penser...

Oui je suis triste ce matin, un peu nostalgique, je pense à un bel oiseau envolé et à la douceur de ses plumes. Je sais que ce souvenir m'appartient à jamais, que rien ne pourra l'effacer, mais rien que de dire que c'est un souvenir me fait mal. Classique chagrin d'amour me direz vous? Rien de classique là dedans...

Et pourtant j'ai choisi de vivre et d'avancer. J'ai tout mis de l'avant pour ça d'ailleurs. La vie est trop belle pour la pleurer quand on a tout pour en jouir. Mais pendant un tout petit moment mes yeux se fixent à l'est, cet est insolent.

On ne peut pas guérir en niant ses blessures, mais pas non plus en se vautrant dedans.

Aujourd'hui il fait beau, je suis où je veux être, entourée d'êtres de qualité qui me font bouger, respirer, rire, jouir. Je suis fière de moi, jamais je n'ai eu autant envie de me sourire à moi-même, quand je marche dans la rue ma tête est haute et mon pas énergique.

J'ai un boulot auquel je crois, des clients qui m'inspirent, un petit coin bien à moi vers lequel je me dirige chaque matin, un chèque à mon nom toutes les deux semaines.

Mes fils grandissent et déplient un peu plus leurs ailes à chaque jour, j'ai des rêves à construire, des paysages à découvrir, des goûts et des odeurs à savourer, des histoires à écrire, des vies à dessiner, des bouquins dans lesquels me plonger, des musiques à entendre, des films à regarder. Pas le temps de rester à pleurer.

Malgré qu'hier restera toujours gravé en moi, ses douceurs comme ses tristesses, je choisis aujourd'hui avec toutes ses inconnues. Et je sens déjà la caresse du vent sur ma joue.

À très bientôt,


L'insomniaque :)