Lundi le 16 octobre 2000,
Concentré de vie,
c'est le seul mot que j'arrive à trouver pour décrire ma vie ces jours-ci. Mais encore?
Eh bien, je ne sais pas si c'est ma gourmandise de vie ou tout simplement une période plus mouvementée mais il se trouve que j'ai bien du mal à rassembler mes idées suffisamment clairement pour écrire aussi souvent que j'aimerais.
De plus, ce ne sont pas les idées qui manquent, loin de là, mais plutôt le timing qui est déréglé... Plusieurs fois dans la journée il me vient des inspirations, des idées, des questionnements que j'estime alors intéressants et je me dis: Ça serait génial d'écrire là-dessus ce soir... Et puis le soir venu, lorsque le silence a repris sa place, plus rien. Ou plutôt si, mais des idées éclatées et désordonnées que je n'arrive pas à dompter pour les exprimer clairement. Je songe sérieusement à utiliser un carnet pour noter ces idées ou ces images au fur et à mesure.
Pourtant tout va bien. Tout va très bien même. Au boulot ça va très vite mais je sens que je fais un bon travail(la plupart du temps) et que je suis appréciée autant par mes collègues que par mes clients. Et je me sens tellement prévélégiée de rencontrer tous ces gens.
Dans mon bunker je suis très bien et j'ai encore plein de choses à organiser, à placer, à nettoyer... Pas génial, il me semble que je prends bien mon temps...Mais d'un autre côté, c'est une drôle d'expérience d'avoir un chez moi à organiser. Je me rends compte que j'ai toujours eu l'impression de vivre chez quelqu'un d'autre. Je n'avais jamais réalisé ça. Je ne faisais que m'adapter à ce qu'on attendait, j'occupais la place qu'on m'accordait. Et là, c'est moi qui décide, moi qui gère tout cet espace. Bon, je sais bien que mon bunker n'est pas immense...mais ce qu'il y a c'est que rien ne bouge si je ne le fais pas. Et je trouve ça à la limite de l'étrange...
J'ai presque le sentiment d'être partie de chez mes parents...à 39 ans.... (en fait, ce n'est pas tout faux...) Et j'ai pourtant quitté le foyer familial à 19 ans. À l'époque j'étais étudiante et j'ai beaucoup habité avec des colocataires, ce que j'ai adoré, je suis une fille de gang... J'adore partager et je suis très sociable. Du moins l'étais-je à cette époque, parce que maintenant, je m'aperçois de plus en plus de l'importance de ma bulle... De là l'insomniaque d'ailleurs.
Ensuite, je peux le dire, ces 15 dernières années j'avais l'impression d'habiter CHEZ mon conjoint. Pas par sa faute, enfin, pas uniquement, disons que ça avait plutôt rapport avec la place que JE me donnais le droit de prendre. Mais ce n'est pas tout de faire cette prise de conscience, il faut l'occuper maintenant cette place, et décider de ses couleurs, de ses odeurs, de ses bruits, de ses silences... J'y arriverai sans doute mais certains jours je retrouve mes vieux réflexes de fleur de tapis et je me demande si on peut changer vraiment. Je pense que oui mais il faut être déterminée. Je le suis.
Du côté de cette page, l'espace que je me suis donné finalement, eh bien, je fais beaucoup d'apprentissages en ce moment. En fait, j'apprends à utiliser un éditeur HTML très intéressant, Dream Weaver, et j'apprends en même temps certains principes de l'édition en ligne qui m'avaient échappé autrefois et qui faisaient que je n'étais pas tout à fait autonome. Je ne le suis pas encore mais j'avance, grâce à un super coach, très patient, mais là encore je dois consacrer du temps et de la concentration et ce sont des denrées rares dernièrement. Je ne fais pas toujours tous mes devoirs...
Ce dont je suis bien fière par contre, c'est d'avoir pu procéder à un certain entretien dans ma page, entre autres, j'ai pu rétablir mes liens de navigation entre les différentes pages dans les archives générales. Pas que je m'imagine que quelqu'un voudrait vraiment se taper l'intégrale de l'insomniaque from then to now... Mais au cas où... Ça facilitera la tâche. D'ailleurs, moi-même j'aime bien, lorsque je découvre un nouveau diariste(ou une nouvelle), aller voir un peu du côté de ses archives pour mieux saisir sa démarche. Je suis soit curieuse ou alors un peu masochiste, c'est selon, mais je sais que, quand les liens des dites archives sont inopérants je décroche bien vite, j'aime bien passer d'une page à l'autre facilement. Alors je peux maintenant offrir la même courtoisie.
Et puis, j'ai plein d'idées pour des changements et des améliorations mais bon, ce ne sont encore que des germes d'idées, alors je ne vais rien promettre ici, sauf que... Ça explique aussi un peu qu'il est parfois difficile de concilier contenu avec contenant...en plus de la vie.
Parce que la vie...oui la vie...est bien intéressante ces temps-ci et figurez vous que je prends aussi le temps de la vivre, pas seulement l'écrire... Et je n'ai pas honte. La vie circule en moi, je la savoure bien, et je me sens comblée au point de vue humain. Et ça c'est précieux. Mais pensez vous qu'on peut attraper le vertige à trop goûter? Sans doute. Alors je reste bien vigilante, promis.
Il me reste encore plein de choses à dire mais j'ai envie d'aller marcher dehors un peu. Alors pourquoi pas en garder pour une autre entrée? Quand la vie arrive en concentré on peut tout de même choisir quel plat on déguste en premier et à quel rythme on veut l'avaler, non?
À très bientôt,
L'insomniaque :)
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