Samedi le 23 septembre 2000,
Rythme,
celui que je vais maintenant retrouver dans ma vie, celui de mes écrits, celui de mon quotidien. Il me semble que ma vie est enfin revenue à la normale...ou presque... Parce que la normale pour moi, c'est un peu irrégulier je dois dire.
C'est marrant, je viens de devoir m'arrêter d'écrire pour aller déplacer une petite boîte avec des grillons dedans, un cadeau d'amis transatlantiques qui sont venus tâter du Québec cet été. Il s'agit d'une jolie boîte fermée d'un petit ruban ocre qui contient des grillons qui se mettent à vibrer et à chanter dès qu'on ouvre la boîte. Attention, ce sont de faux grillons(vous l'aviez deviné...) qui sont photosensibles et qui réagissent donc à la lumière quand on ouvre la boîte et qui permettent de créer une nuit d'été dès qu'on leur montre un rayon de lumière. Je les garde sur la table à café du salon, parce que la boîte est jolie(et elle s'agence bien aux couleurs de la pièce) mais aussi parce que j'aime bien piquer la curiosité de mes invités. Je leur offre à boire et pendant qu'ils attendent, machinalement leur regard fait le tour de la pièce et se pose sur cette petite boîte qu'ils saisissent dans leurs mains. Discrètement et instinctivement, leurs doigts défont le ruban et soulèvent le couvercle et soudain les grillons se mettent à chanter à la grande surprise de mon invité un peu gêné d'avoir été pris en flagrant délit de curiosité. Et moi je rigole. Bon, maintenant que vous connaissez la ruse je ne pourrai vous inviter... Pas grave, je vous aurai quand même fait sourire un peu. Quant à mon histoire de grillons, eh bien, ils viennent juste de me surprendre moi aussi. Sans que personne n'ouvre la boîte ils se sont mis à vibrer. Sans doute à cause du chaud rayon de soleil de milieu d'après-midi qui balaye ma table à café et qui aura pénétré par une petite ouverture. Et je me suis levée, surprise et intriguée. Du coup, j'ai perdu mon idée première sur le rythme.
Mais en fait, à bien y penser, pas vraiment. Je pense que cette petite interruption parle de mon nouveau rythme, de celui que je veux suivre. Avancer sur mon chemin, un pas à la fois, mais accepter aussi d'être surprise, interrompue, suivre les sentiers que la vie me présente, pour le plaisir et pour la découverte. Accepter de ne pas tout régler d'avance et surtout, de ne pas tout contrôler. Après tout, un plaisir, même tout simple, vaut bien un accroc au plan, somme toute bien secondaire, d'une vie prévisible et tracée. Suivre le rythme parfois, au lieu de l'imposer ou de l'anticiper. Nager avec le courant mais bien soigner ses mouvements tout en faisant confiance au vent. Merci grillons d'Outre-Flaque.
À très bientôt,
L'insomniaque :)
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