Journal d'une
insomniaque
Jeudi le 12 août 1999,
Éclipsée,
en pleine obscurité, dans un questionnement profond et en plein centre d'un tourbillon de sensations, d'intuitions, de pensées.... Oufff...
Là je me surprends à me rappeler la simplicité de l'enfance, le plaisir des certitudes et l'insouciance... Ah..l'insouciance.. Quel état merveilleux... En serais-je même encore capable aujourd'hui? Sans doute, avec un peu d'entraînement...
Je pense que je trouve l'âge adulte bien lourd ces temps-ci... J'aimerais tant me retrouver encore petite fille, à courir, à sauter, à jouer, à rigoler, à rêver..... Bref, `tout sauf me triturer l'esprit, attendre la révélation, chercher la réponse, déchiffrer l'inspiration...
J'aimerais me retrouver, comme il y a très longtemps, en expédition sur le bord de la rivière défendue, plongée jusqu'au cou dans celle-ci, sans aucune pensée pour mes parents, morts d'inquiétude, toute présente au moment et au plaisir.... J'aimerais..
Mais non l'insomniaque, impossible me direz vous, la vie est ainsi faite, grandir est une bonne chose, et l'insouciance a ses limites.. Vraiment? Je suis déçue alors... Car moi, il m'en reste tout plein à utiliser(du plaisir et de l'insouciance) Pensez vous que c'est vraiment trop tard?...
Je vous ai parlé de William Sheller l'autre jour. Je viens d'écouter une très belle chanson de lui qui exprime très bien mon envie de naiveté et de légèreté ce soir: «Les miroirs dans la boue» C'est très touchant...Je vous en offre un petit bout? D'accord, si vous insistez... Alors là, vous imaginez une musique(piano) très douce et très tendre ...
«Dans l'orage, d'une forêt
sans âge,
Aux abords du Poitoux,
À l'automne où je vivais chez vous,
J'ai vu le visage d'une enfant sauvage,
Qui portait un bijou,
Les yeux verts noyés de cheveux roux
À l'automne où je vivais chez vous...
Dieu fait des images avec les
nuages,
La pluie fait des miroirs dans la boue,
Je t'ai cherché partout...
Je garde un mirage, dans une drôle de cage,
Comme savent construire les fous,
Je t'ai cherché partout...
Elle avait l'âge des
vagabondages,
Pieds nus sur les cailloux,
Dans les rivières où viennent boire les loups,
Les yeux verts, noyés de cheveux roux,
À mon passage, elle a pris mon bagage,
Et m'a suivi partout,
Jusquà l'étage où j'avais mon verrou,
Les yeux verts noyés de cheveux roux. ....»
Les miroirs dans la boue, William Sheller, Sheller en solitaire.
C'est beau, n'est-ce pas? Très poétique, naif et dénudé... Mmmmm.... À bientôt,
L'insomniaque :)