Journal d'une insomniaque 

Jeudi le 27 mai 1999,

Contente la madame,

parce qu'elle a enfin pu acheter les maillots de bain des enfants pour l'été qui vient.  Devinez où? Bien oui, chez Wallmart.  Sérieusement, je suis soulagée, à chaque année c'est la même histoire; si on n'achète pas les maillots dès que l'été envoie son premier clin d'oeil, on est foutu.  Les magasins commandent un certain stock de maillots et, lorsque ce stock est écoulé, tant pis les tites madames, vous repasserez l'an prochain!

    Mais cette année j'ai échappé(de justesse) à la pénurie.  Grâce à mon magasin préféré, celui où, quand on hait magasiner, on peut trouver de tout.  Mais vraiment tout, en un seul arrêt, et ce, pendant mon heure de dîner car ils en ont ouvert un pour moi, cette année, juste à côté du bureau.  ;-)  

    De plus, je peux même y dîner au McDo intégré.  La vraie vie quoi...  Mais pas trop souvent, je vous prie.  Saviez-vous que tous les Wallmart sont des répliques exactes les uns des autres, peu importe qu'on y magasine au Québec ou au Texas, on ne s'y sentira jamais dépaysé?Merveilleux...

    Ce qui est un peu moins merveilleux, c'est le fait que pour certains, une promenade au Wallmart constitue une sortie et une distraction.  Triste.  Rien de plus épeurant que de penser me rendre, de peine et de misère, à ma retraite bien méritée et de me désennuyer en magasinant chez Wallmart!!!  Seulement la pensée me donne froid dans le dos.  Autant travailler jusqu'à quatre vingts ans...

    Parlant de travail, il semblerait que les perspectives soient plutôt sombres pour le contrat que nous devrons signer pour le mois d'août prochain.  Inquiétant.  D'abord, nous serons fermés en juillet, ce qui, sans¸être une torture, je dois avouer, constitue quand même des jours plutôt tristes pour notre organisme.  De plus, on nous parle de nouvelles coupures pour le mois d'août.

    Ce n'est pas tellement encourageant tout ça.  Et dire qu'il faut garder le sourire et l'attitude positive devant les clients.  Dur dur....  Franchement, il y a des jours où je me demande vraiment si ça vaut la peine de maintenir notre organisme en vie, puisque nous n'allons que de sursis en sursis.  Où est notre qualité de vie au travail?  Et quelle sorte de service à la clientèle pouvons nous donner dans ces conditions?

    Et qui reconnaît notre professionnalisme?  Nous passons du temps précieux à tenter de convaincre les agents d'Emploi-Québec de nous référer la clientèle, puis, de convaincre ces même clients référés que oui, nous pouvons les aider à s'aider et que cela vaut la peine de profiter de nos services.  Puis, une fois convaincus, ces mêmes clients doivent être convaincus d'essayer nos méthodes, d'appliquer nos techniques et d'accepter d'être aidés.

    Ouf!   Et en plus, nous devons maintenant nous battre pour sauver les clubs et la méthode particulière qu'ils appliquent, parce qu'Emploi-Québec tente d'obtenir les mêmes services, mais à rabais, en faisant affaire avec d'autres ressources qui n'ont pas nécessairement d'expertise à offrir mais qui présentent des prix intéressants, soit, ridiculement bas.

    Non mais, ça suffit!  Y'en a marre de se battre quotidiennement pour justifier notre existence!  Y-a-t-il quelqu'un qui comprend quelque chose à ce monde absurde?   La madame a commence à avoir son voyage...

   Bon, vous ai-je dit, au moins, que les garçons ont adoré leurs maillots de bain tout neufs ainsi que les shorts et t-shirt(gaminets?) que j'avais également choisis pour eux pendant mon heure de dîner?  Non?  Alors maintenant vous savez.  Au fond, c'est ce qui est important.  Le reste, c'est du futur incontrôllable.  Qu'y faire?

    Sur ce, je vais au lit.  J'aurai une autre histoire à vous raconter demain.  En attendant, Bonne nuit,                                                                                                                                                        

                                                                                                                                    L'insomniaque :-)