Journal d'une insomniaque 

Jeudi le 25 mars 1999,

Désordre,

apesanteur de l'entre-deux, attente des nouveaux paramètres.  Difficile et inconfortable, la période de remue-ménage qui précède la nouveauté rend ma tête aussi folle que la girouette dans l'ouragan.  Où regarder? Qui croire? Espoir, désespoir, tout se succède à un rythme étourdissant.

    Pourtant, la psychosociologue en moi, devrait bien connaître l'anatomie du changement.  Pour les autres, oui, aucun problème:   Gel-dégel-regel, cristallisation-décristallisation-recristallisation.  Tout le monde comprend que la période la plus difficile dans tout changement est celle ou nos anciens points de repères disparaîssent, alors que nos nouveaux points de repères n'existent pas encore.

    Exactement ce qui se passe au travail!  Le contexte est complètement différent(gouvernement provincial plutôt que fédéral) et nous ne savons pas comment y faire face.  Nous tentons d'analyser la situation mais il nous est actuellement impossible de voir le portrait global, notre analyse demeure donc partielle et partiale.  Nous ne voyons pas la lumière au bout du tunnel simplement parce qu'il nous est impossible de savoir dans quelle direction chercher.  Mais il doit certainement exister une beauté à notre situation.....

    Changement d'à propos, vous vous rappelez les cinq poussins noirs et le jaune, tous nés le 17 mars dernier?  eh bien, ils sont toujours six poussins, mais ils ont étés rejoints, le 19 mars, par six cannetons tous fringants!  Nous suivons leur développement(et leurs aventures!) avec beaucoup d'ardeur grâce à fils cadet, qui nous fait un rapport quotidien de leurs activités, dans la classe de 2ème et 3 ème année de Dominique Giroux à la Nouvelle École de Blainville.  Nous avons d'ailleurs appris que les cannetons ont eu le plaisir(?), de prendre leur premier bain, hier, dans les bacs à vêtements pour l'éducation physique, rien de moins!!!  Il semblerait que tout s'est très bien passé.

    Parlant de cette expérience extrêment passionnante vécue à l'école, nous vivons, à cet égard, un grand dilemme...  En effet, les petits grandissent et prennent des forces de jour en jour, il devient donc très difficile de les garder à l'école, particulièrement durant la fin de semaine...

    On offre donc, aux élèves de profiter d'une occasion formidable en hébergeant un petit pensionnaire tout duveteux, et ce pendant tout un week-end!!!  Fils cadet arrive alors, plein d'enthousiasme, pour nous parler de cette offre incroyable qui risque de ne jamais se représenter.

    Mon conjoint(allergique aux plumes) et moi tentons, par tous les moyens, de faire réaliser à notre fiston que cela n'est pas réaliste:  Pas de cage(oui, nous avons un vieil aquarium!), pas de place(dans le sous-sol il sera très bien!), pas de nourriture(tout est fourni maman!), etc...  Rien n'y fait.  Devrons nous nous transformer en refuge animalier pour le week-end?  À suivre...

                         L'insomniaque