En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Dimanche le 18 mars 2001,

Absente,

enfin pas complètement. Juste un peu aérienne, l'impression de survoler tout. Presque tout.

Pourtant je suis loin d'être au neutre. J'observe ce qui m'arrive. Je regarde autour aussi. J'essaie de capturer cette fin d'hiver. Je la vois parfois comme la fin de mon hiver. Fin lente mais remplie de promesses et de possibles. Encore quelques bonnes tempêtes en vue avant d'en finir. Des flaques d'eau et des plaques de glace à éviter un peu partout. Mais des chants d'oiseaux aussi, et le soleil qui chauffe mon visage tourné vers le ciel. Et bien sûr un autre hiver en vue. La vie est faite de saisons. Et chacune de ces saisons a sa place, sa raison d'être.

Je suis sensible aux luminosités du ciel ces temps-ci. Il m'arrive de m'arrêter en plein milieu de ce que je fais juste pour savourer une lumière, pour saisir l'atmosphère d'un instant. Presque contemplative.

Je fais parfois pareil avec les mots, ceux écrits et ceux parlés. Ils touchent de bien profonds lieux en moi. Loin dans le centre.

Je me demande si la femme en moi finira par trouver la paix. Juste rejoindre les autres, prendre sa place. Il lui arrive de crier un peu fort, de bousculer autour d'elle. C'est elle qui appelle le printemps. Elle doit apprendre la patience.

Voilà où j'en suis ces derniers jours. Je ne suis pas mal, juste un peu absente, tournée vers l'intérieur. Ça me fait soudain penser aux chenilles qui ont tissé leur cocon. Elles n'ont pas encore vu le papillon mais elles sentent bien ses ailes se former. Projets de vol.

Il fait à présent presque totalement sombre. Les quelques rais de lumière sont étrangement rosés. J'ai allumé la petite lampe juste à côté de mon ordinateur, le reste du bunker est rempli d'ombres. Voici l'étendue de mon cocon. Pour l'instant je vole avec mes mots.

À très bientôt,


L'insomniaque :)