En marge;

Clichés instants de mes états d'esprit*

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Dimanche le 18 février 2001,

Douceur,

de ce dimanche tout en nuances et en calme. Ça fait vraiment du bien d'entendre à nouveau le silence, de choisir mes sons tout au moins et de prendre le temps d'écouter ce qui se passe en moi.

Une autre semaine qui s'annonce fort remplie et pourtant ce week-end passé avec moi-même m'a permis d'accumuler des forces et de rassembler mes énergies.

Ils peuvent venir les tigres avec leurs griffes... C'est un extrait du Petit Prince de Saint-Exupéry( qui d'autre?), il s'agit de la rose qui s'exclame ainsi après que le Petit Prince lui eût procuré la cloche en verre visant à la protéger du froid et des prédateurs(mouton en l'occurence...) Enfin, je cite de mémoire parce que lorsque j'avais 11 ans (à peu près), je me souviens que nous avions monté le spectacle en marionnettes et que je jouais le rôle de la rose. Souvent au cours des années cette phrase m'est revenue à l'esprit lorsque je pressentais un sentiment de fausse sécurité, ou alors, d'ignorance des risques réels.

C'est un peu ainsi que je me sens dernièrement. Ma situation présente est très douce. J'ai un emploi qui me plaît, un endroit très bien pour habiter, J'ai tout ce dont j'ai besoin pour être bien matériellement et humainement confortable. Mais... je sais que tout ça est temporaire (comme tout sur cette terre en fait)...

Je dois me trouver un autre logement. Ce qui n'est pas trop grave mis à part que je voudrais éviter de trop changer de quartier puisque Fredoux y a fait son nid et que le changement est très difficile pour lui. Ça me déchire de l'obliger à changer à nouveau d'école alors que l'adaptation à celle-ci s'est fait doucement mais sûrement avec tous les obstacles que ça comporte. De plus, j'apprécie tellement le fait de pouvoir marcher jusqu'au boulot (et vers plein d'autres endroits). Je crois que je me suis gâtée cette année... Et physiquement ça fait tellement de bien ces marches quotidiennes. Je sais pertinemment que même si je prends la résolution de continuer à marcher sans avoir à le faire pour aller au boulot, je ne le ferai pas autant.

Mais voilà, le Plateau Mont-Royal est un quartier fort prisé et les logements y sont plutôt dispendieux. Mes revenus, qui tout en demeurant décents, sont maigres pour vivre seule avec un enfant, ne me permettent pas d'espérer vraiment de trouver dans le même coin. Ce qui m'oblige à regarder dans d'autres quartiers qui sont plus éloignés. À moins, bien sûr, de pouvoir envisager la colocation, ce qui en soi me plairait bien parce que je suis une personne qui a une facilité d 'adaptation. Mais avec un fils de 10 ans et un autre de bientôt 14 ans qui risque de venir me visiter à l'occasion, ça n'est pas trop évident, à moins de trouver quelqu'un qui vit la même situation que moi.

Mais pourquoi je ne suis pas devenue informaticienne moi? Zut.

Tout ceci me plonge dans une sorte d'insécurité et me donne envie de ne pas trop penser. Mais je sais que je DOIS y penser, sans quoi je me retrouverai dans une impasse encore plus désagréable. Je navigue donc entre le plaisir de ma situation présente et l'insécurité engendrée par ce qui vient. Pas étonnant que j'aie envie de rester dans ma bulle.

Et tout ça me fait prendre conscience que j'ai trop souvent eu recours à la solution de l'autruche dans ma vie. Ou alors, la philosophie qui veut qu'on ne traverse un pont que lorsqu'on atteint la rivière... C'est bien beau mais il faut apprendre à voir venir un peu non?

Arghhhh... Je déteste me sentir ainsi. Après tout une bonne maman oiseau doit savoir prévoir les brindilles qui seront nécessaires pour construire un nid. Et pour y arriver elle ne doit pas fermer les yeux en espérant qu'il se construise tout seul. J'y arriverai. Juste en abordant le sujet clairement ici j'ai déjà un pas de franchi.

Je dois compter sur moi maintenant et faire face à la musique, même si elle grince. Objectif de la semaine: calculer solidement mon budget pour l'année qui vient et déterminer mes possibilités réelles en matière de logement et de quartier. C'est écrit.

Je vais aussi activer mon réseau pour que tout le monde sache que je cherche afin qu'on puisse m'indiquer si des logement potables et abordables se libèrent dans des quartiers acceptables pour vivre avec un (des) enfant (s). Et puis aussi envoyer une lettre à toutes les coopératives d'habitation des quartiers avoisinants. Ce serait génial une coop, depuis le temps que j'y pense, ce serait peut-être l'occasion de concrétiser ce projet qui correspond tout à fait avec mes valeurs et ma personnalité.

Bon, le plan est déterminé, ne reste plus qu'à le mettre en action maintenant. En tout cas, si jamais j'écris que j'ai été prise de court pour trouver un logement, il y aura sûrement quelqu'un pour me rappeler ce que j'ai écrit aujourd'hui. Allez l'insomniaque, tu es grande et tu as traversé plein d'obstacles jusqu'à maintenant, ce ne sera qu'un pas de plus.

À très bientôt,


L'insomniaque :)