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En marge; Clichés instants de mes états d'esprit* * Vous n'avez qu'à glisser doucement la souris sur les icones pour les découvrir. |
Tout ou rien, c'est un peu ainsi que j'ai tendance à aborder la vie. Ça n'a rien de nouveau. Mais cette semaine j'ai réalisé à quel point ça me bloquait. J'ai souvent de grandes tristesses qui m'engouffrent et des bonheurs immenses qui me submergent et j'ai trop souvent tendance à évaluer la valeur de ma vie sur mon sentiment du moment. Je ne crois pas que ce soit pathologique, juste un peu handicapant. C'est pourquoi je veux apprendre à vivre ma vie à petites doses. Je ne veux pas dire qu'il faut que je perde ma sensibilité mais tout au moins arriver à en diminuer la portée... Toute une prise de conscience...mais rien d'insurmontable. Il y a deux ans environ j'ai fait un grand virage dans ma façon de prendre soin de moi physiquement. Je m'explique: Jusque là j'avais toujours reçu les remarques concernant mon corps comme une preuve que je ne serais jamais ''comme il faut''. Peu importe comment je me sentais, il semblait y avoir un modèle physique et esthétique à atteindre et chaque détail qui m'en séparait prenait la forme d'une montagne à escalader... J'avais donc, quelque part vers le milieu de mon adolescence, accepté le fait que j'étais, je serais et je demeurerais ''moche'' quoi que je fasse ou pense. J'avais donc baissé les bras et tenté de me dissocier le plus possible de ce corps imparfait. J'ai écrit ''imparfait'' après mure réflexion parce que j'avoue que d'autres épithètes beaucoup plus durs me sont venus à l'esprit... Pendant plusieurs années j'ai réussi à ne plus vivre dans mon corps, à tout centrer sur mon esprit et mon être... Mais imperceptiblement d'abord, puis de façon de plus en plus cuisante, mon corps s'est révolté contre cet oubli cruel. Et mon esprit s'est mis à souffrir de cette séparation, de plus en plus... Un jour j'ai franchi le point de rupture. J'ai alors dû me regarder longuement, dedans et dehors et j'ai trouvé par où mes forces vives fuyaient... J'ai alors accepté que mon corps et mon esprit ne faisaient qu'un, que jétais une femme et que j'aimais la vie plus que tout. J'ai pris la décision de me battre. À la suite de cette prise de conscience des événements se sont produits dans ma vie, quelques petits et grands cataclysmes qui m'ont amenée à découvrir le plaisir de l'équilibre et la beauté de l'imperfection. Je me suis mise à prendre soin de moi comme d'une enfant fragile mais pleine de potentiel. J'ai appris l'indulgence mais aussi la foi et la vision. En deux petites années j'ai fait de grands pas et j'ai goûté enfin au plaisir d'avoir un corps...d'avoir MON corps. Les mots-clés sont devenus: patience, plaisir et confiance. Cet espace que j'ai appelé la Page de l'insomniaque a été parfois un refuge, d'autres fois un appui dans cette aventure. Parce que j'ai pu me révéler, peu à peu, au fur et à mesure que les couches tombaient. Jusqu'à montrer ici mon visage réel. Ce fut un moment important pour moi. Je passais du filtre des mots à celui de l'image avec le sourire et la tête haute. Je sais aussi que tout au cours de ce périple j'ai senti le besoin de cacher des parties de mon âme. C'est normal, on a tous ce besoin légitime, on s'appartient à soi avant tout. Mais depuis la dernière année j'ai continué à cheminer et cette semaine j'ai réalisé que je devais aussi accepter l'imperfection de l'intérieur aussi. Que je devais cesser de vouloir me sentir parfaitement heureuse et sereine sans quoi je devenais totalement malheureuse et angoissée... Compliqué tout ça? J'aimerais être plus claire mais les mots ont aussi leur imperfection. En quelques mots, il me reste à apprendre à vivre vraiment un jour à la fois et à cueillir et sentir mes émotions comme de merveilleuses fleurs qui passent dans ma vie mais qui ne l'envahissent pas. Ma vie est un jardin garni de quelques fleurs et de quelques ronces, mais on respire un jardin, on ne s'y enracine pas...Un jardin traverse les saisons et change continuellement, une rivière coule et suit son chemin vers le fleuve. L'essentiel ne bouge pas, il est en soi et la vie peut à l'occasion l'éclabousser un peu mais l'eau continue son chemin et moi je reste. Je sais ça maintenant. Je ne sais si ça fait un sens d'écrire tout cela ici mais c'est un soir important pour moi parce qu'il y a un an je levais l'ancre qui me retenait dans des lieux auquels je n'appartenais plus. Le soir du 19 mai 2000, j'ai quitté la boîte où je travaillais depuis 9 ans et le couple que je n'avais plus espoir de construire depuis les dix dernières années. Ce fut un déchirement nécessaire mais très difficile. En faisant le bilan de cette dernière année, je vois que si je croyais alors avoir compris quelque chose, ce n'étais que l'ombre du début d'un commencement. Si j'ai presque réussi à faire la paix avec mon corps, c'était pour trouver l'espace pour débuter le réel apprentissage: Celui de d'assumer la responsabilité de ma vie. Peu importe l'emprise que j'ai accordée aux autres auparavant, il n'y a dorénavant que moi qui suis responsable de mon chemin. De là cet équilibre que je me dois de trouver à travers toutes mes émotions et ma sensibilité. Parce qu'au bout du compte cette capacité de ressentir doit me servir et m'accompagner, jamais plus me précéder. Enfin, je dis jamais mais dans cet esprit je rectifie: Ma sensibilité doit me servir la plupart du temps et si je perds pied dans une de ses plus fortes vagues, j'aimerais acquérir la force de me relever avant que le courant ne m'emporte. Ceci est le serment qu'une étoile de mer a fait ce soir avec l'océan comme témoin.
À très bientôt,
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